« Je vendais des logiciels, maintenant je leur donne vie ! » 

« Il n’y a pas d’âge, pas de parcours type, pas de profil idéal pour se reconvertir dans l’informatique. L’important est d’oser se lancer ! » Anne Mavromoustakidis, 42 ans, parle en connaissance de cause. Après vingt ans de carrière dans la vente de logiciels, la commerciale a pris une décision radicale : quitter un métier qu’elle connaît sur le bout des doigts pour se former au développement informatique. Le tout sans changer d’employeur !

Aujourd’hui en plein apprentissage du métier de développeuse front-end, elle revient sur son parcours de reconversion chez l’éditeur de logiciels Orisha. Un témoignage empreint de sincérité, de passion et de reconnaissance pour celles et ceux qui ont cru en elle.

Un parcours dans la tech… mais côté commercial

Anne a toujours évolué dans des environnements techniques : ingénierie mécanique puis édition de logiciels immobiliers. « J’ai toujours travaillé avec des développeurs, des chefs de projet, des équipes techniques. En tant que commerciale, je faisais un peu le tampon entre les clients et le côté produit. »

Cette proximité avec la tech ne la laisse pas indifférente. « Je voyais les “devs” avec leurs casques, en train de coder. Je leur disais toujours : j’aimerais tellement faire votre métier. Ça avait l’air passionnant. »

Cette perspective lui semblait alors inaccessible : « Il y a vingt ans, l’informatique était un milieu assez fermé. Si on ne sortait pas d’une école scientifique, ça me paraissait compliqué d’y accéder. Et il y avait très peu de femmes ! »

La situation a néanmoins beaucoup évolué depuis : « Les équipes sont plus jeunes, plus ouvertes d’esprit… heureusement que ça bouge ! Aujourd’hui, avec l’accès à Internet, les réseaux, l’IA et tous les outils de formation en ligne, chacun peut s’auto-former et progresser à son rythme. Cette nouvelle culture numérique contribue énormément à faire évoluer les mentalités. »

Le déclic : un besoin de renouveau et un événement inspirant

Après plusieurs années chez Orisha Real Estate, Anne ressent un profond besoin de renouveau. Elle fait d’abord une incursion dans une autre branche d’Orisha, toujours en tant que commerciale. Une expérience peu concluante. « Avec le recul, j’ai compris que ce n’était pas le secteur ou l’entreprise qui clochait : c’était le métier. J’avais juste besoin d’autre chose. »

Anne a le déclic lors d’un événement interne : Women@Orisha. Des collaboratrices du groupe y témoignent de leurs parcours, de leurs succès et de leurs doutes. « Je me suis dit : en fait, c’est possible. Ça m’a mis un vrai coup de boost pour m’orienter vers ce qui me plaisait vraiment. » Anne sollicite alors l’équipe RH pour leur faire part de son souhait de devenir développeuse informatique.

Ses interlocuteurs la soutiennent aussitôt dans son projet : « Ils m’ont vraiment écoutée. J’ai reçu un soutien incroyable en interne ! » Ensemble, ils mettent en place un « vis-ma-vie » de plusieurs mois auprès des équipes de développement d’Orisha Property Management.

Une immersion qui confirme sa vocation

Pendant six mois, Anne passe une journée par semaine aux côtés des développeurs de Nancy, avec qui elle évolue majoritairement. Elle se rapproche également des équipes de Paris, qu’elle rencontre afin d’échanger sur leurs pratiques. Une période clé pour confirmer que ce nouveau métier lui correspond vraiment.

L’expérience ne fait que confirmer son intuition : « J’ai réalisé à quel point ça me passionnait ! »

Les équipes l’encouragent, la mettent en situation et lui confient même quelques missions. « On m’a dit que j’avais du potentiel pour cette profession. Ces encouragements m’ont mise en confiance. »

L’envie de créer et de voir le résultat tout de suite

Ces cas pratiques lui permettent aussi d’affiner son choix de carrière : devenir développeuse front-end. Une spécialité qui correspond à ses goûts et sa personnalité : « J’aime bien tout ce qui se voit tout de suite. Le résultat est immédiat, concret, visible. »

Cela lui permet également d’exprimer sa sensibilité artistique : « Pendant mon temps libre, j’aime réhabiliter des meubles, les peindre, les transformer. Le front-end, c’est un peu la même chose : on crée, puis on affine et on embellit pour offrir la meilleure expérience possible. »

La discipline offre, selon elle, un juste équilibre entre technique et créativité. « C’est ce mélange-là qui me plaît ! »

« Le code, c’est comme un instrument de musique »

Depuis septembre, Anne a quitté définitivement son poste commerciale. « Je prépare un titre professionnel de développeur web mobile sur 12 mois », détaille-t-elle.

L’ex-commerciale effectue son alternance chez Orisha, au rythme de trois jours en entreprise, pour deux jours de formation en e-learning. « C’est hyper intensif, je travaille tous les jours. »

Mais le jeu en vaut la chandelle, selon elle : « Le code, c’est comme un instrument de musique : si on ne pratique pas, on n’apprend rien. »

« On me fait confiance chez Orisha »

Son intégration au sein de l’équipe de Nancy, qu’elle connaissait déjà, s’est très bien déroulée : « Tout le monde m’a bien accueillie et me fait confiance. Je tiens particulièrement à remercier mon tuteur Kevin, qui m’accompagne chaque jour. Sans lui, et sans les RH (en particulier Anaïs Zabel) qui m’ont soutenue dès le début, je n’en serais pas là aujourd’hui. »

La montée en compétences se fait tout en douceur. « À mon arrivée, on m’a d’abord confié des tâches simples, puis des missions de plus en plus poussées : création de filtres, de composants dynamiques, de vues mobiles… »

Un projet l’a particulièrement marqué : l’amélioration des vues mobiles de l'extranet d’Orisha Real Estate. « Les utilisateurs ont maintenant une liste bien plus claire, avec des filtres et des boutons intuitifs. Améliorer l’expérience utilisateur a été un vrai plaisir pour moi. »

Encadrée mais autonome, elle mesure déjà sa progression. « J’ai hâte de voir les missions gagner en complexité ! » s’enthousiasme-t-elle.

Des compétences commerciales toujours utiles

Sa reconversion n’efface pas vingt années d’expérience au contact des clients. « Mon parcours dans la vente logicielle m’a appris l’écoute active, la compréhension des besoins, la communication. »

Des atouts précieux pour concevoir des interfaces qui répondent aux attentes de chacun. « Mon premier réflexe, quand je développe, c’est de penser à l’utilisateur : qui il est, ce dont il a besoin, comment lui simplifier la vie. »

Anne met également à profit sa capacité d’organisation, de priorisation, et sa connaissance approfondie du secteur immobilier. « Je me suis occupée de plus de 1 500 clients depuis mon arrivée chez Orisha. Je connais les agences immobilières, les syndics. C’est un vrai plus pour développer des fonctionnalités ! »

L’ex-commerciale ne vit pas sa reconversion comme une rupture, mais comme une continuité : « Je vendais des logiciels, maintenant je leur donne vie ! »

« La tech n’appartient pas à un genre, il faut oser se lancer »

Anne ne regrette pas d'avoir sauté le pas. « Il y a 20 ans, je pense que je n'aurai pas eu les mêmes facilités d'accès au métier. Les équipes étaient très masculines et la profession semblait réservée à des profils hyper techniques. Aujourd’hui c’est beaucoup plus accessible. »

Entre les ressources en libre accès sur Internet et l’IA générative, le savoir est désormais à la portée de tous. « Il ne faut pas se mettre de barrières, se censurer ou se dire qu’on n’a pas le bon parcours », ajoute-t-elle.

La question du genre est tout aussi obsolète : « Le développement informatique s’adresse aux personnes curieuses et créatives. Être une femme n’empêche rien. La tech n’appartient pas à un genre, il faut oser se lancer ! »