Job crafting : comment s’épanouir au travail avec cette méthode ?

Ennui, insatisfaction, perte de sens… Faut-il changer d’emploi pour satisfaire trouver l’épanouissement en entreprise et satisfaires ses aspirations ? Pas forcément. Grâce au job crafting, vous pouvez transformer votre poste pour retrouver du plaisir et de la motivation au travail, et redonner du sens à votre vie professionnelle. HelloWork vous explique comment réaliser ce tour de magie (spoiler : il faut quand même un peu de travail).

Comprendre le job crafting

Le job crafting est un concept développé par deux psychologues américaines, Amy Wrzesniewski et Jane Dutton, au début des années 2000. Le verbe anglais to craft signifie fabriquer à la main. Sur le modèle de l’artisanat, le job crafting consiste à façonner, à remodeler son poste afin d’en faire quelque chose d’unique, qui vous corresponde autant que possible. Ce remodelage permet notamment au salarié de dépasser les limites de la fiche de poste afin de mieux utiliser ses compétences.

Le job crafting est un moyen d’épanouissement au travail. Remède au bore-out (syndrome d’épuisement professionnel dû à un fort ennui professionnel) et au brown-out (baisse de motivation liée à la perte de sens), il permet de restaurer la motivation du salarié et d’augmenter son engagement au travail.

Le job crafting peut être spontané. De nombreux salariés le pratiquent tout naturellement, dès lors que leur environnement de travail s’y prête : les contextes rigides ou très réglementés ne se prêtent pas au job crafting. Cette approche du travail exige une culture d’entreprise et un management souples, qui favorisent l’autonomie et l’initiative chez les salariés.

Connaître les 3 axes du job crafting

Le job crafting intervient à trois niveaux bien distincts :

1. vos tâches et missions (« task crafting »)
2. vos relations avec les autres collaborateurs (« relational crafting »)
3. votre perception de votre poste (« cognitive crafting »)

1. Le « task crafting »

Le task crafting vise à l’amélioration de vos missions. Il peut consister en l’ajout de nouvelles tâches, sources de satisfaction pour vous ou susceptibles de solliciter des compétences inutilisées. Le job crafting peut aussi impliquer l’abandon d’autres tâches, ennuyeuses ou pénibles pour vous, ou du moins la réduction du temps que vous y consacrez.

Exemple : vous travaillez à l’accueil d’une école de danse et vous vous ennuyez dans vos missions d’accueil et d’orientation. En revanche, vous adorez et pratiquez vous-même la danse. Vous décidez de vous rendre plus utile et d’étoffer votre poste en conseillant les nouveaux élèves dans le choix de leurs cours d’essai.

2. Le « relational crafting »

Le relational crafting vise à l’amélioration de vos relations avec les autres salariés de l’entreprise. Pour favoriser votre épanouissement professionnel, vous avez tout intérêt à vous rapprocher des collaborateurs avec lesquels vous avez vraiment des affinités. À l’inverse, il peut s’avérer judicieux de mettre à distance, voire d’éviter, ceux qui ont tendance à brouiller vos bonnes ondes.

Exemple : vous travaillez en open space à côté d’un salarié qui vous utilise comme déversoir et vous n’en pouvez plus de l’écouter raconter ses ennuis. À l’autre bout de la pièce, deux collaborateurs très sympathiques semblent travailler dans une super ambiance. Vous sollicitez le déplacement de votre poste de travail dans cette zone.

3. Le « cognitive crafting »

Le cognitive crafting est un travail intérieur. Il permet l’amélioration de la perception que vous avez de vos tâches. L’objectif est de redonner du sens à votre travail, en modifiant l’histoire que vous vous racontez pendant que vous travaillez.

Exemple : vous êtes agent administratif dans une association. Non, vous n’êtes pas « assis derrière un bureau toute la journée ». Sans votre travail, votre association aurait bien du mal à remplir ses missions. Vous contribuez pleinement à ses accomplissements. 

Passer à l’action étape par étape

Le job crafting vous tente ? Voici comment remodeler votre poste pour favoriser votre épanouissement professionnel, en quatre étapes :

1. Analysez votre poste

Avant d’envisager une amélioration, un bilan s’impose. Posez-vous les bonnes questions :

• Quelles tâches vous pèsent, vous ennuient et nuisent à votre motivation au travail ?
• Quelles tâches ont un impact positif et vous procurent de la satisfaction ?
• Quelles sont vos aspirations au travail ? Quelles nouvelles missions aimeriez-vous remplir ?

Important : restez raisonnable et gardez votre sens des responsabilités. Même un dream job a ses mauvais côtés. Certaines tâches sont incontournables, et vous ne pourrez pas y couper. Essayez aussi d’évaluer la charge de travail supplémentaire qu’exigeraient de nouvelles missions. Le but du job crafting n’est pas de vous faire passer du bore-out au burnout… Votre poste doit rester équilibré.

2. Identifiez vos compétences dormantes

Capacité d’écoute ou d’organisation, don pour le travail manuel, sens artistique, etc. : un job crafting réussi doit vous permettre de révéler vos talents cachés ! Poursuivez votre analyse : quelles qualités, quelles compétences votre emploi actuel ne vous permet-il pas d’exploiter ?

Essayez d’être objectif. Pensez aux situations qui vous mettent en réussite, y compris dans votre vie privée : quels atouts révèlent-elles ? Si l’exercice est difficile, faites confiance à vos proches ou amis. Quels sont les compliments qu’on vous fait le plus souvent ? Pourquoi vous sollicite-t-on ou vous fait-on confiance ?

3. Voyez et allez vers le positif

On l’a dit : le job crafting nécessite que vous regardiez votre poste de façon positive. Trois clés pour y arriver :

1. Identifiez avec quelles valeurs votre emploi résonne. Si vous avez choisi de travailler dans le domaine social, c’est bien parce que vous croyez en l’humain. Gardez-le à l’esprit
2. Pensez à l’objectif vers lequel tendent vos tâches. Avec une vision plus globale, tout travail reprend du sens.
3. Travaillez sérieusement sur le « relationnal crafting » : quels collaborateurs vous donnent envie d’aller au travail ? Comment pouvez-vous renforcer vos relations ?

4. Sollicitez votre entreprise

Vous souhaitez modifier votre fiche poste ou votre environnement de travail ? Le job crafting exige évidemment l’accord et la coopération de votre hiérarchie.

Confiez vos aspirations à votre N+1. S’il est frileux face au changement, argumentez. Le job crafting a un impact positif sur le salarié, mais aussi sur l’entreprise : quand leur travail est source de satisfaction et stimule leur motivation, salariés et employés libèrent leurs talents et s’impliquent davantage. Leur niveau de performance augmente, et de l’entreprise avec lui.

À vous de jouer !