Drogues et alcool au travail : leur consommation a explosé de 107% en huit ans, selon une étude
Les plus touchés : les travailleurs précaires.

Il n’y a pas que dans les gratte-ciels de Wall Street ou dans l’arrière-salle de boîtes de nuit que certains salariés s’adonnent à des consommations plus ou moins licites. En France, alcool, tabac, médicaments psychotropes et cannabis sont les substances psychoactives les plus consommées sur le lieu de travail. Des pratiques souvent taboues qui touchent pourtant tous les secteurs d’activités et catégories socio-professionnelles.
Tous (ou presque) égaux face à la consommation…
Il y a près de dix ans, déjà, le baromètre de Santé publique France consacré à la consommation de substances psychoactives en milieu professionnel alertait sur « l’importance de la prévention des addictions dans le milieu professionnel ».
L’étude, réalisée sur un échantillon de 25 000 a révélé des disparités de consommation entre les milieux professionnels. Dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration, des arts, des spectacles et des activités récréatives, pour quasiment tous les produits (hors alcool quotidien). Et, à ce sujet, les hommes et les femmes sont égaux. Certains secteurs présentent un taux notablement élevé de drogues licites comme la construction, marqué par des niveaux d’usage de tabac et d’alcool et ce, en particulier chez les hommes. Un constat similaire dans l’agriculture, la sylviculture et la pêche, ainsi que les activités immobilières. L’enseignement, la santé humaine et l’action sociale sont, en revanche, moins touchés par ces consommations.
De (mauvaises) habitudes culturelles, dans un pays où le ballon du midi était encore roi, il y a quelques années de cela. Et, selon l’étude de Santé publique France, parmi les personnes en emploi, 12% (14% des hommes et 9% des femmes) déclaraient que « la consommation d’alcool au travail fait partie de la culture de leur milieu professionnel. » Il convient cependant de noter que 62% des hommes et 78% des femmes interrogés ont déclaré ne jamais consommer d’alcool au déjeuner les jours de travail et respectivement 89% et 95%, ne jamais consommer d’alcool sur leur temps de travail (hors repas et pots).
… mais une hausse marquée chez les intérimaires
Depuis, l’étude « Révéler ce qui ne se voit pas », publiée en juin dernier par Ithylo *, confirme ces constatations et, surtout, dévoile une explosion de la consommation d’alcool et de drogues au travail : leur usage a augmenté de 107% en huit ans. Des chiffres alarmants et ce, plus particulièrement pour la cocaïne, avec 13 fois plus de cas positifs détectés en 2025 qu’en 2017. Interrogés par franceinfo, les auteurs de l’étude ont observé qu’« autrefois réservée à certains milieux festifs ou cadres urbains, elle
Car, selon les résultats de l’étude, cette consommation touche plus particulièrement les travailleurs les plus précaires. « Bien qu’ils ne représentent que 15% de l’échantillon total, ils concentrent à eux seuls 25% des cas positifs au cannabis, 31% des cas positifs à la cocaïne et 18% des cas positifs à l’alcool », peut-on lire dans l’étude.
En ce qui concerne la consommation d’alcool, elle est plus fréquente chez les personnes qui travaillent de soir ou de nuit. Elle connaît un pic en soirée, surtout après 17 h et le vendredi, avec des taux pouvant être jusqu’à deux fois supérieurs à la moyenne.
Un effet Covid ?
Depuis 2017, Ithylo a ainsi observé une hausse globale du pourcentage de collaborateurs positifs à l’alcool et aux stupéfiants cumulés. Un pic a de même été observé en 2022, au sortir de la période du Covid : « En calculant les consommations moyennes entre les périodes de 2017 à 2021 et de 2022 à 2025, nous observons que les consommations d’alcool ont augmenté de 43% et celles de stupéfiants de 52%. Il est difficile de conclure si cela est une conséquence directe du Covid mais cette temporalité interroge », pointe l’étude.
Enfin, des disparités sont à noter entre les régions : en haut du podium, la Bretagne cumule 6,6% de positifs alcool et stupéfiants, suivie du Centre-Val-de-Loire (5,9%) et de la Nouvelle-Aquitaine (2,8%).
Que faire si j’observe un(e) collègue en difficulté ?
En dehors des risques pour la santé du salarié concerné, la consommation de substances psychoactives peut, dans certains secteurs d’activités, mettre à mal la sécurité de ses collègues.
Si vous avez connaissance de ce type de difficultés chez un de vos collègues, nous vous recommandons de suivre la procédure établie par l’entreprise ou l’organisation concernée. Si vous n’avez pas connaissance de ce type de protocole, ne cherchez pas à enquêter ou à alerter. Informez d’abord votre supérieur hiérarchique voire votre employeur, en cas de danger imminent.
Pour en apprendre davantage sur le sujet, n’hésitez pas à consulter notre récent entretien avec Alexis Peschard, addictologue et président de GAE Conseil et ses conseils pour briser le tabou de l’addiction.
Si vous ou un proche avez besoin d'aide au sujet d'une addiction (tabac, cannabis, alcool...), vous trouverez de nombreuses ressources sur drogues.gouv.fr.
* Marque de l’entreprise Aperli (spécialisée dans la prévention et le dépistage)
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