« Chez Covéa, mon handicap est pris en compte sans stigmatisation »

Si la parole se libère de plus en plus, le handicap reste un sujet difficile à aborder en milieu professionnel. Par crainte d’être stigmatisés, voire discriminés à l’embauche, beaucoup de candidats préfèrent taire leur condition. Du moins au début du processus de recrutement.

Julien Seguin a lui-même pris cette habitude depuis son entrée dans la vie active : « Je suis déficient visuel, mais mon handicap ne se voit pas de prime abord. Je peux donc choisir de ne pas en parler dès l’entretien. J’attends qu’on me propose le poste pour mentionner ma RQTH* et les aménagements dont j’ai besoin. »

S’il a parfois été déçu par les solutions apportées dans d’autres entreprises, l’accompagnement du groupe Covéa a dépassé toutes ses espérances !

Une prise de fonction sereine

Après l’annonce de son handicap, Julien a immédiatement été mis en relation avec la mission handicap du groupe Covéa (MAAF, MMA, GMF). « Je savais déjà ce dont j’avais besoin pour être opérationnel en tant que gestionnaire de sinistre. Comme j’ai pris mon poste deux mois après l’entretien, l’entreprise a eu le temps de commander le matériel nécessaire avant mon arrivée. »

Julien Seguin

Gestionnaire de sinistre chez Covéa

Parmi les équipements de base : un clavier « avec des lettres plus grosses » pour lui éviter de se pencher en permanence, et un logiciel (ZoomText) spécialement conçu pour les personnes malvoyantes. « Il grossit les caractères et permet d’ajuster les couleurs selon la convenance de chacun. On peut choisir d’avoir un fond noir avec le texte en jaune, par exemple. »

Des améliorations au fur et à mesure

Des ajustements ont ensuite été apportés pour améliorer son confort. « Nous faisons intervenir des prestataires spécialisés sur des typologies comme celles de Julien, réagit Nicolas Bénétreau, responsable de projets Mission handicap. Il y a une étude complète du poste de travail par un ergonome, ce qui permet d’établir une liste de préconisations et de recommandations sur mesure. »

Nicolas Bénétreau

Responsable de projets Mission handicap chez Covéa

Julien a ainsi pu bénéficier de bras articulés pour rapprocher les écrans d’ordinateur de son visage, ainsi que d’une loupe pour consulter les documents plus facilement.

Une écoute permanente

Le collaborateur est partie prenante de ces améliorations. « Comme je suis photosensible, il fallait que mon bureau soit placé dans un coin peu éclairé, illustre-t-il. Il a fallu que je m’approprie le poste et mon nouvel environnement de travail pour m’en rendre compte. C’est aussi à moi de remonter mes besoins ! »

Nicolas précise que les équipements sont systématiquement testés par le collaborateur. « On lui prête le matériel, puis il nous fait ses retours sur ce qui lui apporte du confort ou non. »

« Pour une même pathologie, il n’y a pas deux adaptations identiques : c’est toujours du sur-mesure »

Nicolas Bénétreau, responsable de projets Mission handicap

La mission handicap doit aussi tenir compte du collectif dans les solutions apportées. Notamment lorsqu’il faut ajuster la luminosité de l’open space, comme dans le cas de Julien. « Il y a un équilibre à trouver ! »

Une analyse à 360° des besoins

Lors de la généralisation du télétravail, le groupe est allé jusqu’à faire intervenir un ergonome spécialisé au domicile de Julien. « Il est venu chez moi pour m’observer travailler durant une ou deux heures. Il a pris des notes avant de me faire part de ses préconisations. Il m’a proposé une offre adaptée à mes besoins et j’ai pu choisir ce qui me convenait ou non. »

Le spécialiste lui a par exemple conseillé une lampe pour éclairer son clavier et un fauteuil ergonomique. « Je n’y aurais jamais pensé, car mon handicap concerne mes yeux, pas mon dos ! Or, il m’a expliqué que je me penchais en permanence, donc que ça pouvait m’être utile. J’ai testé le siège pendant 15 jours avant de l’adopter pour de bon. Pour le clavier à grosses lettres aussi, j’étais sceptique, alors qu’il m’offre un vrai confort au quotidien. »

Le bilan est sans appel : « Le soir, je n’ai jamais mal au dos ni à la nuque. Je fatigue aussi beaucoup moins qu’avant. »

Des adaptations qui profitent à tous

« C’est du gagnant-gagnant, souligne Nicolas. Si on ne fait rien, le collaborateur risque de compenser son handicap et de dégrader sa pathologie ou de déclarer une nouvelle pathologie. Ce type d’aménagement contribue in-fine à lutter contre l’absentéisme, favoriser la prévention et permettre des carrières longues dans de bonnes conditions. »

L’adaptation du poste renforce par ailleurs l’équité en interne. « On avait calculé à l’époque que je perdais environ 15 % de mon temps à me rapprocher pour lire, explique Julien. Je ne dirais pas que je suis à égalité avec les autres, mais ma productivité est aujourd’hui bien meilleure. »

Pas de frein pour évoluer

Depuis son arrivée chez Covéa, Julien n’a jamais eu le sentiment d’avoir un traitement à part. « Je bénéficie d’une adaptation discrète, sans être stigmatisé en raison de mon handicap. Par exemple, avant les réunions, on m’imprime les présentations PowerPoint pour que je puisse suivre sans peine. »

Mieux, Julien a été promu il y a deux ans : « Je suis arrivé en 2019 comme gestionnaire de sinistre. En 2023, j’ai postulé dans le service GDS (gestion de dossiers Spécifiques) et j’ai été pris. »

Un cadre propice pour évoquer son handicap

Pour toutes ces raisons, Julien vous incite à déclarer votre RQTH au plus vite. « Avant Covéa, je ne le faisais pas et ça m’a porté préjudice. C’est normal de vouloir être évalué uniquement sur sa personnalité, son parcours et ses compétences. Mais vous avez tout intérêt à partager vos besoins, vos contraintes et les aménagements nécessaires. Selon moi, il faut le dire, même si vous n’en parlez pas tout de suite. »

Nicolas aimerait lui aussi lever les freins autour de l’évocation du handicap. « Beaucoup de candidats n’osent pas mentionner leur statut, surtout lorsqu’il s’agit d’un handicap invisible. C’est notamment pour cela que nous sensibilisons et formons nos recruteurs pour qu’ils sachent valoriser la politique handicap pendant les entretiens. »

L’occasion de battre en brèche quelques idées reçues : « En France, seulement 15 % des recrutements de personnes en situation de handicap nécessitent un aménagement de poste. Alors non, ce n’est pas plus compliqué, ni moins productif pour l’entreprise ! »

* Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé