Méthode MoSCoW : comment l'utiliser pour mieux gérer les priorités dans vos projets

Vous avez un gros projet à gérer et ça part déjà dans tous les sens ? Découvrez la méthode MoSCoW pour définir les priorités et identifier les tâches ou les fonctionnalités (vraiment) incontournables. Inventée dans les années 90 par l’Anglais Dai Clegg, alors chef de produit pour l’entreprise Oracle, cette technique de hiérarchisation a fait ses preuves, notamment dans la gestion des projets numériques. Hellowork vous présente cette méthode accessible et agile et vous explique comment l’utiliser.

Mais que signifie MoSCoW ?

Déjà, rien à voir avec Moscou. MoSCoW est un acronyme dont les majuscules signifient :

• M = « must have » : doit absolument être fait
• S = « should have » : devrait être fait si c’est possible
• C = « could have » : pourrait être fait (à condition que cela n’entrave pas les tâches plus importantes)
• W = « won't have » : ne sera pas fait cette fois

La méthode MoSCoW permet donc de hiérarchiser les tâches en fonction de quatre critères. Elle leur fixe un ordre d’importance, mais distingue aussi l’essentiel de ce qui relève du « plus ».

Plus précisément, les « must have » sont les tâches (ou fonctionnalités) cruciales, sans lesquelles le projet ne peut tout simplement pas aboutir.

Les « should have » sont des tâches importantes, mais dont la non-réalisation n’empêche pas la livraison du projet. Cependant, elles lui apportent une forte valeur ajoutée.

Les « could have » sont les tâches ou fonctionnalités qui apportent des améliorations marginales. On les réalise uniquement si le temps et les ressources alloués au projet le permettent.

Les « won’t have » sont les tâches qu’on choisit d’exclure du cycle actuel de développement et de remettre à plus tard, quand on aura le « luxe » de pouvoir s’y consacrer.

Exemple d’application de la méthode MoSCoW

Pour l’exemple, appliquons maintenant la méthode MoSCow à ce projet séduisant : vous offrir une petite soirée cinéma en solo ce week-end.

Pour réaliser ce projet :

• Vous devez disposer d’un écran et d’un support contenant le film (fichier, DVD, etc.) : « must have »
• Vous devriez aussi avoir un canapé : « should have »
• Vous pourriez vous préparer un bol de pop-corn : « could have »
• Et la prochaine fois (quand vos ressources financières auront augmenté et que vous aurez eu le temps de lire tous ces comparatifs produits…), vous aurez peut-être ces fameuses enceintes surround… : « won’t have »

Quels sont les avantages de la méthode MoSCoW ?

Les avantages de la méthode MoSCoW sont multiples. On vous les liste.

Une méthode simple à utiliser

La méthode MoSCoW est facile à comprendre. Elle ne nécessite aucune formation et ne recourt à aucun outil complexe. Même si vous débutez en gestion de projet, vous pouvez l’utiliser sans problème.

Un outil de travail efficace

La méthode MoSCoW s’utilise très efficacement pour :

• cerner les priorités, bien sûr (dans un projet, mais aussi entre plusieurs projets si vous êtes dans un contexte de gestion multi-projets)
• prendre des décisions pertinentes
• bien allouer les ressources disponibles (temps de travail, compétences)
• respecter le budget du projet
• tenir les délais de livraison au client

Une méthode proche du client

La méthode MoSCoW vous permet aussi de vous adapter au mieux aux demandes du client. Grâce à cette technique de hiérarchisation, ses priorités et ses exigences sont pleinement prises en compte. La méthode MoSCoW facilite également la communication : elle crée un langage commun avec le client, qui permet d’échanger fluidement sur le projet.

L’outil idéal pour accorder les parties prenantes ?

La méthode MoSCoW est un travail d’équipe : elle invite les principales parties prenantes du projet à contribuer à la hiérarchisation des tâches. De quoi clarifier les attentes, exigences et contraintes de chacun, pour finalement aligner tout le monde vers les mêmes objectifs.

Une méthode flexible

La méthode MoSCoW est une méthode agile : sa souplesse permet d’adapter les projets aux aléas ou aux changements d’exigence, de besoins utilisateur ou encore d’opportunités du marché. La méthode MoSCoW est l’outil idéal pour redéfinir les priorités en cours de route.

Un laboratoire d’idées

En mettant toute l’équipe à contribution, la méthode MoSCoW favorise l’émergence d’idées. La catégorie « won’t have », loin d’être accessoire, permet de consigner précieusement les suggestions de qualité, qui méritent d’être étudiées ultérieurement.

Méthode MoSCoW : mode d’emploi

Vous souhaitez utiliser la méthode MoSCoW avec votre équipe ? Voici les étapes pour y parvenir.

1) Réunir toute votre équipe

Première chose à faire pour bien utiliser la méthode MoSCoW : réunir les membres clés de votre équipe de développement pour une réunion de priorisation.

2) Faire la liste de toutes les tâches

Ensemble, commencez par dresser la liste de toutes les tâches qui vous viennent à l’esprit concernant le projet à mener. Et comme l’exige la méthode MoSCoW à ce stade, n’omettez rien, ne classez rien !

3) Hiérarchiser les tâches selon la technique MoSCoW

Il est temps de prioriser les tâches. Là encore, le travail se fait en équipe. Pour bien visualiser les choses, vous pouvez utiliser un grand tableau à quatre colonnes (une pour chaque niveau dans la hiérarchie) et/ou quatre couleurs différentes. Les post-it sont parfaits : ils permettent de déplacer facilement les éléments d’une colonne à l’autre au fil des décisions.

Pour parvenir à une hiérarchisation pertinente avec la méthode MoSCoW, toute l’équipe doit apporter son expertise. Une tâche fait débat ? Tant mieux : rien de tel qu’une réflexion critique pour définir le bon degré de priorité. Pensez à noter les arguments de l’équipe.

Mettre en place un outil de suivi

L’utilisation d’un outil de gestion de projet est très utile pour assurer le suivi du développement après une priorisation des tâches avec la méthode MoSCoW. Vous pouvez par exemple utiliser le tableau de Kanban. Il permettra à toute l’équipe de visualiser :

• la catégorie de chaque tâche : « must have », should have », could have ou « won’t have »
• son statut : « à faire », « en cours », « terminé », etc.

Réviser régulièrement les priorités

Retour des utilisateurs, évolution du marché, ou encore des compétences et ressources techniques dont vous disposez : de nombreux changements peuvent avoir un impact sur votre projet. C’est pourquoi vous devez réviser vos priorités MoSCoW tout au long du développement, afin de les ajuster si nécessaire.

Les limites de la méthode MoSCoW

Comme tout outil de gestion de projet, la méthode MoSCoW a ses limites ou, si vous préférez, ses points de vigilance. Si vous décidez de l’utiliser, voici comment les contrer :

L’excès de « must have »

Votre équipe a tendance à tout vouloir ranger dans la catégorie « must have » ? Vous risquez de vous trouver submergé par de fausses priorités. Pour éviter cela, vous pouvez :

• définir des critères rigoureux pour chaque catégorie (rappelons qu’un « must have » est une tâche sans laquelle le projet ne peut pas être livré !)
• fixer un nombre maximal de « must have » pour chaque phase de développement du projet

L’excès de subjectivité

Les fonctionnalités importantes pour tel ou tel professionnel ne font pas forcément partie des priorités du client ou de l’utilisateur du futur produit… Pour réussir vos projets avec la méthode MoSCoW, amenez votre équipe à considérer les tâches à travers des critères de priorité objectifs.

Une catégorisation trop large

Avec seulement quatre catégories de priorité, la méthode MoSCoW peut manquer de finesse et de précision, en particulier pour un projet complexe ou technique. Vous aurez peut-être besoin d’une échelle de graduation supplémentaire pour visualiser tous les éléments utiles. La méthode MoSCoW ignore aussi les liens de dépendance entre les tâches, en particulier sur le plan technique… À vous de l’associer à d’autres outils de gestion de projet pour atteindre vos objectifs haut la main.