Alternance : et si un mentor vous accompagnait dans votre recherche ?

Pour de nombreux jeunes diplômés, les premiers pas dans le monde du travail relèvent parfois du parcours du combattant. Depuis près de vingt ans, l’association Nos quartiers ont du talent (NQT) les accompagne dans cette étape délicate, en partenariat avec des entreprises. C’est le cas du groupe Fives, leader international de l’ingénierie industrielle. Sébastien Caillat, Combustion Chief Expert chez Fives Stein, filiale du Groupe spécialiste des échangeurs thermiques, mentor, et Alexander Bubb, mentoré, nous partagent leur expérience.

C’est après une licence en informatique et un master Ingénieur, systèmes intelligents communiquants qu’Alexander a souhaité intégrer l’école d’ingénieur en informatique ESIEE IT, à Pontoise. Le hic ? Pour intégrer son master Robotique et Innovation technologique, il lui était nécessaire de trouver une entreprise pour l’accueillir en alternance.

« Dans cette optique, à l’automne 2023, je me suis rendu au salon « Your Future » qui se déroulait au Parc des Princes. J’y ai découvert Nos quartiers ont du talent. Ils m’ont parlé de l’association et j’ai notamment été intéressé par les événements qu’ils organisent et le networking qui en découle », explique-t-il.

Des jeunes diplômés dynamiques et ambitieux

Le processus d’inscription au programme de mentorat est très simple : « On s’inscrit sur la plateforme en joignant quelques documents comme notre pièce d’identité. Dès que c’est fait, on reçoit une invitation à une soirée d’intégration », continue Alexander. A cette occasion, il a pu rencontrer d’autres futurs mentorés : « NQT s’adresse à des jeunes diplômés, issus des ‘quartiers’, dynamiques, ambitieux et qui s’intéressent à beaucoup de sujets, dont l’industrie », éclaire-t-il.

Alexander Bubb

Apprenti informaticien industriel système d’automatisation

Pendant environ six mois, jusqu’à l’été 2024, Alexander a été accompagné par Sébastien. « Je travaille depuis 11 ans au service combustion de la R&D. On développe des brûleurs qui permettent de réduire l’empreinte carbone des fours de métallurgie », indique ce dernier. Lui qui n’a pas suivi d’études d’ingénieur, a en revanche de larges connaissances sur la robotique et l’accompagnement des jeunes. C’est pour cela qu’il a choisi d’intégrer NQT en tant que mentor, il y a quelques années, après une réunion de présentation dans l’entreprise.  « Avant de rejoindre Fives, j’étais enseignant-chercheur dans une école d’ingénieur pendant 15 ans. Communiquer avec des jeunes qui s’interrogent sur leur parcours professionnel est un domaine que je connais bien et que j’apprécie », sourit-il.

« Il est essentiel pour eux de recevoir les conseils d’une personne expérimentée pour valoriser leurs parcours et leurs expériences et ainsi maximiser leur chance d’être sélectionnés », poursuit-il.

Un tutorat « à la carte »

Ces dernières années, Sébastien a échangé avec des jeunes dans le cadre de mentorats plus ou moins longs.

Le tutorat s’effectue « à la carte », en fonction des besoins du jeune. Cela peut être, par exemple, pour la préparation d’entretiens d’embauche. « J’ai rencontré de nombreux étudiants dont le CV n’avait jamais été relu ». D’autres étudiants rencontrent des difficultés quant à leur recherche d’entreprise. « Certains sont proactifs et sentent que NQT peut leur apporter quelque chose en plus. D’autres ne savent pas à quelles portes frapper. Ils nous rencontrent davantage pour qu’on les aide à trouver leur futur contrat. D’autres encore envoient leur candidature partout, en espérant que quelque chose finisse par tomber. Il vaut mieux cibler que d’envoyer en masse », conseille Sébastien.

Le mentorat d’Alexander s’est déroulé entièrement à distance, sous la forme de visios régulières. « Sébastien m’a donné des conseils pour mon CV, sur l’attitude à avoir en entretien et m’a partagé ses recommandations pour optimiser ma recherche d’alternance », se souvient ce dernier. L’étudiant avait particulièrement besoin de soutien, d’autant qu’il avait dû abandonner son premier choix de filière, Systèmes intelligents et durables, faute d’avoir trouvé une entreprise pouvant l’accueillir.

Grâce à l’accompagnement de Sébastien, Alexander a réussi à décrocher une alternance en tant qu’apprenti informaticien industriel système d’automatisation chez un consortium d’entreprises européennes actives dans le secteur aéronautique et spatial, à Toulouse. « Je suis satisfait de ce mentorat, car j’ai été accompagné par une personne expérimentée dans le domaine de la robotique chez Fives. C’est un bon coaching ! Sébastien m’a éclairé sur la bonne manière de rédiger un CV. J’ai appris qu’il fallait éviter d’utiliser l’intelligence artificielle pour les lettres de motivation. Mieux vaut une lettre rédigée par soi-même, même si on n’est pas particulièrement bon en expression écrite. Il a aussi souligné l’importance de l’honnêteté face au recruteur. Il ne faut rien inventer, même nos centres d’intérêts. Ce n’est jamais une mauvaise chose, au contraire ! » appuie-t-il. « En résumé, j’ai compris que chaque candidat à ses propres qualités et défauts, ses passe-temps mais que s’il se montre intéressé, on lui ouvrira des portes », insiste-t-il.

« Je me tiens au courant des préoccupations des jeunes et de leur vision du marché »

Sans l’accompagnement de NQT et de Sébastien, Alexander estime que ses chances de trouver un contrat d’alternance étaient réduites.

Par ailleurs, le programme NQT éclaire Sébastien sur la réalité des étudiants. « On discute avec eux pour comprendre ce qui les intéresse vraiment et qu’ils puissent exprimer qui ils sont en entretien. Par le biais des questions qu’ils se posent, je me tiens au courant de leurs préoccupations et leur vision du marché. Quand j’enseignais, j’essayais d’entraîner mes étudiants à leur entrée dans le milieu professionnel, mais je n’en avais pas moi-même connaissance à l’époque. Depuis mon arrivée dans l’industrie, il y a dix ans, j’ai une meilleure perception de ces enjeux », analyse-t-il.

Le rôle de mentor en entreprise n’est pas réservé à des profils comme celui de Sébastien : « Tout le monde peut aider, quelle que soit sa formation. Il s’agit avant tout de faciliter l’entrée des jeunes dans le monde du travail en leur donnant les clés de lecture et les codes de ce nouvel univers dans lequel ils vont évoluer. Chaque mentor a une expérience à partager. »