Le Crédit Mutuel Arkéa soutient ses collaborateurs en situation d’aidance

En France, un salarié sur cinq endosse le rôle d’aidant, de manière consciente ou non, en soutenant un proche devenu dépendant en raison d’un handicap, de l’âge, ou de la maladie. « Avec, entre autre, le vieillissement de la population, ce chiffre grimpera jusqu’à un salarié sur quatre d’ici 2030 », informe Fabienne Feunteun, cheffe de projet Inclusion et Prévention au sein du Crédit Mutuel Arkéa*.

Le Groupe bancaire coopératif et mutualiste souhaite être acteur de cette évolution : « Nous tenons à soutenir pleinement nos salariés aidants et à libérer la parole autour de cet enjeu de société », indique-t-elle.

« Un aidant sur deux ignore qu’il l’est »

Le Crédit Mutuel Arkéa a donc établi une feuille de route fixant des objectifs à atteindre d’ici 2030. Le principal ? La sensibilisation collective. « Nous souhaitons qu’à terme tous les collaborateurs du Groupe connaissent ce qu’est une situation d’aidance », communique Fabienne.

Quiz, guides, don de congés… Voici une liste non exhaustive des dispositifs internes au Crédit Mutuel Arkéa :

« Nous avons tout d’abord créé un quiz intitulé “Suis-je aidant ?” ». Ce questionnaire diffusé en ligne via une communication interne, fin 2024, permet à chaque collaborateur de prendre conscience de sa potentielle situation d’aidance, « car un aidant sur deux ignore qu’il l’est », tient-elle à préciser.

Les équipes Inclusion et Prévention ont également conçu trois guides destinés aux salariés :

• J’accompagne une personne âgée
• J’accompagne un proche en fin de vie
• J’accompagne un enfant ou un adulte en situation de handicap, malade ou dépendant

Ces guides, qui sont régulièrement mis à jour en fonction des évolutions réglementaires, présentent à la fois les droits légaux accessibles aux aidants, mais aussi les dispositifs internes au Crédit Mutuel Arkéa.

Toujours dans cette démarche de sensibilisation, les équipes Inclusion et Prévention viennent de mettre en place un module d'e-learning de 20 minutes. « Ce module interactif, rythmé par des mises en situation et quiz, constitue une étape clé dans notre engagement collectif en faveur de l’inclusion et du bien-être au travail. Il pour objectif d’aider chacun à mieux comprendre le rôle des aidants, à repérer les situations d’aidance autour de soi et à adopter les bons réflexes et la bonne posture pour soutenir ses collègues concernés », appuie Fabienne.

En parallèle, le groupe a dernièrement organisé un ciné-débat à l’occasion de la Journée nationale des aidants, le 4 octobre 2025. « Nous y avons projeté le film La Promesse de l’aidant d’Édouard Carrion, en présence de partenaires locaux tels que l’association Ker’Aidants, qui accompagne les aidants sur la région brestoise, ainsi qu’une psychologue de Moka.Care, venue répondre aux questions des salariés », informe Fabienne.

Outre la sensibilisation, le Crédit Mutuel Arkéa souhaite avant tout faciliter le quotidien des aidants. Dans cette optique, le groupe a mis en place un don de congés. « Chaque année, nous faisons un appel à la solidarité des collaborateurs, qui peuvent offrir des jours de congé à ceux qui en ont besoin. Un salarié en situation d’aidance peut contacter l’équipe dédiée pour bénéficier de ces dons. Ce système fonctionne très bien : nous récoltons environ 200 jours par an, et ils sont intégralement utilisés. Plus nous faisons connaître ces dispositifs, plus les besoins se révèlent. Il faudra sans doute les faire évoluer pour répondre à la demande croissante », estime l’interviewée.

« Plus je cherchais à tout concilier, plus la fatigue s’installait »

Françoise**, aidante depuis cinq ans, a bénéficié de ce don de congés. Il y a 5 ans, sa fille, alors adolescente, a commencé à développer des troubles psychiques. « Le diagnostic a pris du temps, cette période a été compliquée pour notre famille ». Cette errance médicale, puis la prise en charge, ont directement impacté sa vie professionnelle : « J’avais régulièrement des absences pour les rendez-vous médicaux et les hospitalisations », informe-t-elle, en justifiant : « Au début, on essaie de tout faire : on prévient, on s’excuse, on travaille le soir ou le week-end pour rattraper, mais cela devient épuisant. »

In fine, « on me retirait des projets, car je ne parvenais pas à mener tout de front. Or, plus je cherchais à tout concilier, plus la fatigue s’installait et plus la culpabilité de ne pas être assez présente, ni pour mon enfant, ni pour mon employeur grandissait », se souvient-elle.

Outre le manque de disponibilité, la fatigue la rendait plus irritable et influait sur sa concentration : « J’avais l’esprit ailleurs, je pensais à l’organisation, aux soins, le travail passait au second plan. Je me suis surprise à parler sèchement à mes collègues. C’est là que j’ai compris qu’il fallait que je m’arrête un moment pour me préserver. »

Françoise a fini par prendre deux congés thérapeutiques. Par chance, ses collègues ont fait preuve de beaucoup de bienveillance à son égard durant cette période : « Ce n’était pas facile pour eux non plus, ma situation a affecté toute l’équipe, ils ont dû se réorganiser, mais ils se sont montrés très compréhensifs. »

« Au départ, j’associais le mot “aidant” aux personnes s’occupant d’un parent âgé, pas d’un enfant malade »

En 2022, suite à un échange avec l’infirmière de l’entreprise, Françoise prend finalement conscience de son statut d’aidante : « J’ai mis du temps à le comprendre et à accepter cette main tendue », reconnaît-elle. « Au départ, j’associais le mot “aidant” aux personnes s’occupant d’un parent âgé, pas à un enfant malade. Mais, je me suis beaucoup documentée et j’ai découvert que la santé mentale en faisait aussi partie. Les ressources du site intranet de l’entreprise m’ont beaucoup aidée. Et puis, j’ai pu échanger avec d’autres collègues concernés, qui m’ont partagé leurs conseils et leurs contacts de professionnels. »

Jusque-là, Françoise cherchait à économiser ses jours de congés pour soutenir sa fille, ce qui l’empêchait de se reposer. Grâce au don de congé, elle a enfin pu souffler : « J’ai d’abord obtenu cinq jours grâce à ce dispositif spécifique au Crédit Mutuel Arkéa, puis cinq jours enfants malades supplémentaires lorsque la RQTH*** de ma fille a été reconnue. »

En effet, les parents d’un enfant en situation de handicap, ont droit à 5 jours de congés pour l'annonce de survenue d'un handicap, d'une pathologie chronique nécessitant un apprentissage thérapeutique ou d'un cancer chez un enfant de la reconnaissance du handicap ou de la maladie. « Ces jours m’ont été précieux, j’ai pu m’occuper de ma fille sans me sentir jugée, tout en gardant mes congés payés pour me reposer », confie-t-elle.

L’aidante a également profité de tickets CESU supplémentaires : « Ils m’ont permis d’avoir une aide à domicile, ce qui a soulagé mon quotidien », assure-t-elle.

Françoise est au forfait jour, ce qui lui laisse une certaine flexibilité. Mais pour les salariés dont ce n’est pas le cas, le Crédit Mutuel Arkéa propose un dispositif de compteur d’heures, permettant à l’aidant d’organiser son planning en fonction de ses contraintes.

« Les mentalités évoluent : l’aidance touche tout le monde »

Françoise estime que ces dispositifs ont eu un impact positif sur son quotidien : « Le simple fait d’avoir une reconnaissance de sa situation de la part de son employeur soulage énormément » confie-t-elle.  Ce que confirme Fabienne Feunteun : « L’aidance peut être un sujet sensible à aborder, se sentir autorisé à parler sa situation personnelle dès lors que celle-ci a une incidence sur son bien-être au travail c'est une première étape de reconnaissance et de soutien. »

L’aidante conseille donc aux salariés qui s’identifient à son témoignage de ne pas avoir peur d’en parler : « Les mentalités évoluent, le sujet touche tout le monde. Une carrière est longue, et une période d’aidance ne dure pas toute une vie. Il faut savoir prioriser sa santé et celle de ses proches, et accepter de se faire aider avant d’être à bout de forces », conclut-elle.

* Source : Agefiph

** Le prénom a été changé

***Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé