5 clichés tenaces sur le métier de comptable (et pourquoi il faut les oublier)

Métier rasoir, professionnels austères ou encore paperasse à l’infini… Les stéréotypes autour du métier de comptable ont la peau dure. Pourtant, ils renvoient à une époque révolue. Explications avec Alice Boureau, responsable client et Corinne Bergeron, manager comptable chez In Extenso, à Poitiers.

Cliché n°1 : Le comptable n’est pas « fun »

Quand Alice et sa responsable mentionnent leur profession à de nouvelles personnes, la réaction est généralement similaire : « On me répond : « Oh ma pauvre ! », raconte Corinne. Le comptable stéréotypé est triste et il effraie un peu. Je ne vais pas dire qu’on s’amuse toute la journée, mais il y a une vraie bonne ambiance au quotidien. Cette image austère est vieillotte ! » 

Corinne, qui a rejoint In Extenso en 2017, travaille dans le domaine depuis le début des années 2000. Responsable d’une équipe de sept comptables, elle mise sur l’ambiance d’équipe. Une cohésion bien loin de ce qu’elle a connu au début de sa carrière. « Je travaillais avec un comptable à l’ancienne. C’était la rigueur, les classeurs alignés, etc. On ne parlait que boulot toute la journée. Tout ça, c’est fini et c’est tant mieux », ajoute-t-elle. D’autant qu’elle supervise des collaborateurs dynamiques : « Ils sont jeunes pour la plupart, ça aide, sourit Corinne. Notre travail n’est pas toujours très drôle, car on doit respecter des règles fiscales, des délais, etc. Mais on peut rendre tout cela sympa ! »

Cliché n°2 : Le comptable n’a pas de vie en dehors du travail

Selon Alice, ce second stéréotype est lié au premier : « On pense souvent que les comptables sont ennuyeux alors qu’on fait très régulièrement des sorties en équipe. C’est important pour la cohésion, mais aussi se sentir bien et échanger sur autre chose que le travail. On a un métier comme les autres ! »

Chez In Extenso, les comptables travaillent 39h par semaine. « Pendant les périodes fiscales, on pouvait monter jusqu’à 45-50 heures hebdomadaires. On peut toujours le faire, si on le souhaite, mais il n’y a aucune obligation. Grâce aux nouveaux outils à notre disposition, on a gagné en temps et en productivité », note Corinne.

Cliché n°3 : Le comptable a toujours la tête dans la paperasse

Un a priori on ne peut plus faux, tient à rappeler Alice : « Il n’y a quasiment plus de papier, tout est dématérialisé ! Les clients nous transmettent les documents sur un portail dédié et inversement. Il y a toujours du formalisme administratif, mais c’est de plus en plus automatisé. »

L’intelligence artificielle a également gagné sa place dans le quotidien de l’agence de Poitiers. « On utilise certains outils pour nous aider à rédiger des mails ou des rapports, par exemple. In Extenso est aussi en train de déployer un outil interne pour nous accompagner dans la recherche de documentation. Cela permet d’avoir des sources fiables puisqu’elles sont issues de notre propre base de données », continue Alice.

L’équipe de Corinne est ainsi déjà parée à l’arrivée de la facturation électronique obligatoire, en 2026. « Notre module achat permet cette gestion de la facture électronique. On a terminé notre période fiscale, donc on va désormais s’occuper de le mettre en place chez tous nos clients. Ce petit module permet de récupérer les factures et les envoie, ensuite, dans notre logiciel de saisie », éclaire cette dernière.

Un process bien rodé : « On a cet outil depuis un petit moment déjà, et on sait que cela fonctionne. C’est hyper rassurant ! Il est temps que la facturation électronique soit mise en place, car personne n’aime scanner des documents, s’amuse Corinne. Puisqu’on recevra toutes les factures, on n’aura plus besoin de faire des demandes d’informations tous les mois aux clients. J’ai hâte qu’on y soit ! »

Cliché n°4 : Le comptable ne sort pas de son bureau

Depuis quelques années, et ce sera d’autant plus vrai avec la généralisation de la facturation électronique, le métier de comptable demande davantage d’aisance relationnelle de la part de ceux qui ont emprunté cette voie. « La relation client a pris le dessus ! Auparavant, on appelait le client pour demander une facture, on lui sortait ces comptes et c’est tout. Sans la paperasse, on a plus de temps pour nos clients », confirme Corinne, qui pousse ses équipes dans cette direction. « Comme on a tout sur notre ordinateur, on peut très bien aller travailler chez le client. On a d’ailleurs été formés à cet effet par In Extenso. L’idée était que cette relation client devienne notre priorité », souligne-t-elle.

Ce point, Alice n’y a pas été préparée lors de ses études de comptabilité, même en master. Actuellement, elle est en troisième année de stage d’expertise-comptable : « Je l’ai davantage pratiqué lors de mon stage, car on a des séminaires sur la communication. On a pu s’entrainer à partir de jeux de rôle, etc. »

Corinne cherche ainsi le savoir-être correspondant chez les candidats : « Mon choix se tournera systématiquement vers un candidat au bon relationnel, même s’il est moins bon en technique qu’autre autre ! »

Cliché n°5 : Les perspectives d’évolution sont réduites

Quand on pense aux comptables, on se dit qu’ils sont forcément bons en maths. Un stéréotype très réducteur. « Souvent, on nous dit : « Ah, alors tu sais compter ! » ou « 5 fois 6, ça fait combien ? », partage Alice. Alors qu’on analyse les chiffres parce qu’ils reflètent l’image d’une entreprise. On n’est pas là pour simplement compter ! Le plus intéressant, est de savoir ce qu’on fait de ce contenu. »

Désormais détaché de tâches rébarbatives, le comptable crée, comme on l’a vu plus haut, de nouvelles relations avec ses clients et peut aussi imaginer nombre d’évolutions. « Dans un groupe comme In Extenso, on a de nombreuses perspectives. Des postes ont, par exemple, été ouverts à la suite de la mise en place de l’automatisation, pour accompagner les clients dans l’utilisation des logiciels », illustre Alice.

Les reconversions aussi, sont possibles : « Si une personne veut faire une formation juridique, elle peut notamment se tourner vers la gestion patrimoniale. La comptabilité ouvre les portes à tout. On peut lancer son entreprise ou se tourner vers l’animation. On n’est pas bloqué ! » conclut Alice.