Canicule : pourquoi travaille-t-on moins bien en été ?
Et ce, malgré la climatisation !

“Pourquoi prétendons-nous faire de notre mieux alors que nous préférerions tous faire autre chose (que ce soit manger une glace à plage ou dormir jusqu'à ce qu'il fasse à nouveau frais) ? Je pense vraiment que nous, en tant que société, devons être réalistes, être un peu plus honnêtes, et ajuster notre façon de travailler en été.”.
Même avec la meilleure volonté du monde, on aurait bien du mal à contredire la journaliste Ellen Scott : on est moins productifs en été, même dans les espaces climatisés. La faute au bureau qui donne directement sur le parc d’en face ? Aux tentations de vin rosé du début d'après-midi ? À l’absence de certains collègues et managers ? Peut-être, mais avant tout, c’est bien la chaleur qui nous rend moins productif. Alors que la France vient de traverser sa deuxième vague de chaleur de l’été avec 40 départements placés en vigilance orange canicule, on s’est donc demandé pourquoi notre cerveau est-il plus lent en été ? Doit-on se rendre à l’évidence et repenser l’organisation du travail entre juillet et août ?
Un impact direct sur la productivité
De nombreuses études dressent un parallèle entre la chaleur et la baisse de productivité. Parmi elles, celle menée par l'Université d'Helsinki en 2006 dans un call center : les chercheurs se sont penchés sur le débit vocal et la faculté des salariés à enchaîner les appels. La productivité de ces derniers chute de 6 à 10% lorsque le thermostat affiche 30°C, et de 12 à 21% au-dessus de 35°C !
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) va même plus loin : dans son étude intitulée “Travailler sur une planète plus chaude : l’impact du stress thermique sur la productivité”, l'institution onusienne estime que la performance des travailleurs est réduite de 50% lorsque les températures dépassent 33-34°C.
Une activité cérébrale au ralenti
Mais alors, concrètement, pourquoi travaille-t-on moins bien lorsqu’il fait plus chaud ? Cela est dû au fait que la chaleur affecte directement nos performances cognitives, comme l’expliquait le neuroscientifique Clayton Page Aldern en juin dernier dans un article paru dans le média américain Bloomberg :
“Le processus de refroidissement du corps puise dans l'énergie normalement utilisée pour des fonctions cérébrales complexes. Que voit-on disparaître lors des fortes chaleurs ? Les fonctions de contrôle exécutifs très pointues, ainsi que les réseaux internes qui régissent notre capacité à être concentré”.
Et si on a la clim’ au bureau ? Toujours selon Aldern, la climatisation sur le lieu de travail aide, mais nos fonctions cognitives seront dans tous les cas altérées : l'exposition à la chaleur sur le chemin du travail et surtout pendant la nuit peut avoir des effets cognitifs qui persistent tout au long de la journée.
Comment y remédier ?
Devant cet implacable constat, peut-on imaginer des solutions pour s'adapter à cette chaleur ? Revenons au propos de la journaliste Ellen Scott, qui, dans sa newsletter dédiée aux évolutions du monde du travail, évoquait la possibilité d’aménager les horaires de travail, pour les employés de bureau :
“Cela pourrait ressembler à : des heures réduites, des vendredis libres, moins de tâches à accomplir, l'introduction de siestes, des horaires décalés pour éviter de travailler aux moments les plus chauds de la journée, un passage à une approche plus saisonnière de l'année de travail, qui verrait plus de choses accomplies au printemps et moins en été.”
Quand est-il dans les pays qui appliquent de tels aménagements ? L’exemple de l’Espagne et sa fameuse siesta vient forcément en tête : de l’autre côté des Pyrénées, on commence sa journée sur les coups de 10h et on s’arrête entre 13h et 15h pour faire la sieste. Idéal non ? Pas vraiment, puisqu'une bonne partie des travailleurs espagnols semblent s’être tout bonnement débarrassés de cette tradition : seulement 18% d’entre eux s'octroieraient encore cette pause. La raison ? Un allongement de la journée de travail, qui peut parfois s’étirer jusqu’à la fin de soirée, et qui aurait pour conséquence de sévèrement grignoter sur la vie privé des salariés. Le gouvernement espagnol semble aller dans le sens de ce rétro-pédalage, et la ministre du Travail a récemment déclaré : «Aucun pays raisonnable ne maintient ses restaurants ouverts jusqu’à une heure du matin».
Pas si facile, donc, de repenser totalement l'organisation du travail en période estivale. Quelques conseils, malgré tout :
- Boire de l’eau, et renouveler l’air de votre bureau (moins compliqué à mettre en place que le chronoworking).
- Faire des pauses en extérieurs, pourquoi pas des pauses actives ? Si cela peut sembler paradoxal, être actif lors d’une pause (faire des étirements, marcher, etc…) permet de réduire les effets de la fatigue et vous aide à rester concentré.
- Si possible, privilégiez le télétravail si votre domicile offre une température confortable ou est pourvu d'un système de climatisation : vous vous économiserez au moins la moiteur des transports en commun pour aller au bureau !
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