Travailler au Japon, mode d’emploi (recrutement, visa, culture)

Dépaysement, richesse culturelle, puissance économique, innovations technologiques, qualité de vie… : le Japon a de quoi séduire les aspirants à l’expatriation. Vous en faites partie ? Préparez votre départ et optimisez vos chances de décrocher un emploi sur place avec Hellowork : découvrez le marché du travail japonais et tous nos conseils et informations pour travailler au Japon.

Zoom sur le marché du travail au Japon

Le site Internet de la Chambre de commerce et d'industrie française du Japon (CCI France Japon) est une mine d’informations pour qui rêve de travailler au Japon. Il permet notamment de se faire une idée réaliste du marché de l’emploi pour les travailleurs étrangers.

Est-il facile de trouver du travail au Japon ?

Autant le savoir tout de suite : pour les étrangers, travailler au Japon n’est pas toujours évident. Le marché du travail japonais est très conservateur, l’identité nationale affirmée, et les différences socioculturelles limitent les opportunités pour les expatriés en quête d’emploi.

Ce qui ne signifie pas que vous ne pouvez pas vous faire une place au Japon ! En 2020, le registre du ministère des Affaires étrangères comptabilisait 10 250 ressortissants français installés dans le pays (un chiffre minimum, l’inscription au registre étant facultative). Simplement, mieux vaut préparer votre départ au Japon avec soin, et vous investir à fond dans la recherche d’emploi.

Les secteurs qui recrutent le plus au Japon

Tous les candidats n’ont pas les mêmes chances de trouver un poste au Japon. Selon la CCI France Japon, en tant qu’étranger, vous êtes plus susceptible d’intéresser les recruteurs japonais si vous travaillez dans l’un des secteurs suivants :

• développement commercial international
• enseignement
• informatique
• recherche et développement
• cabinet de recrutement
• restauration

Les meilleurs profils pour travailler au Japon

Certains atouts peuvent aussi vous aider à décrocher un poste. Parmi eux, la possession d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Si vous disposez d’une solide expérience professionnelle en France, vous détenez également un avantage indéniable pour intéresser une entreprise japonaise. Vous êtes un expert dans votre métier ou votre secteur d’activité ? Banco, les Japonais devraient vous aimer !

Enfin, la maîtrise de la langue japonaise est un sésame en or pour obtenir un poste au Japon. De nombreuses entreprises n’embauchent des salariés étrangers qu’à cette condition (ne comptez donc pas trop sur votre anglais, même s’il est excellent). À noter : la connaissance du japonais est importante même si vous sollicitez un emploi auprès d’une entreprise étrangère, car ses employés seront majoritairement japonais.

Recrutement au Japon : comment décrocher un poste ?

Prêt à passer à l’action ? Voici le mode d’emploi pour trouver un emploi au Japon.

Connaître les canaux de recrutement au Japon

Pour trouver du travail au Japon quand on est étranger, rien de tel que le réseau ! On vous conseille donc vivement de vous rapprocher des expatriés travaillant dans le pays : ils pourront vous renseigner sur les entreprises japonaises, voire vous signaler des opportunités d’emploi.

Vous ne connaissez personne au Japon ? Plusieurs démarches peuvent s’avérer payantes lors d’une recherche d’emploi :

• rejoindre un groupe dédié à l’entraide (notamment sur Facebook)
• fréquenter les événements de réseautage (repérez les associations organisatrices)
• explorer les lieux rassemblant les étrangers au Japon, où vous avez l’assurance de rencontrer du monde

Bien sûr, vous pouvez aussi, plus classiquement, explorer les sites d’offre d’emploi (attention, la concurrence risque d’être plus rude que si vous profitez d’un réseau). Parmi les plus connus :

• Craigslist
• GaijinPot Jobs
• Jobs in Japan
• Skillhouse
• YOLO Japan
• Careerjet (en japonais)

Vous recherchez un poste peu qualifié ou un emploi d’appoint ? Une fois au Japon, vous pourrez tenter le démarchage porte à porte. Les restaurants, en particulier, effectuent fréquemment leur recrutement par ce canal.

Quel que soit votre profil, vous avez aussi la possibilité d’utiliser les services de Hello Work (l’équivalent de notre France Travail). Si vous logez à Tokyo, vous trouverez même un bureau spécialisé dans l’accompagnement des étrangers désireux de travailler au Japon. On peut notamment vous y aider à rédiger votre CV japonais.

Refaire son CV pour postuler au Japon

Au Japon comme en France, il vous faut un CV pour décrocher un emploi. Deux cas de figure peuvent se présenter :

1) Vous désirez postuler dans une entreprise française ou étrangère implantée dans le pays :

Vous pouvez vous contenter de traduire votre CV français en anglais. Pensez à ajouter une photo : c’est incontournable au Japon. Et, bien sûr, n’oubliez pas d’indiquer votre niveau de langue japonaise. Si vous avez passé le JLPT (Japanese Language Proficiency Test), qui compte cinq niveaux, précisez bien lequel vous avez réussi.

2) Vous préparez une candidature pour une entreprise japonaise (ou bien l’entreprise française ou étrangère qui vous intéresse au Japon vous réclame un CV japonais) :

Ne perdez pas de temps avec la mise en page ou le tri des informations : au Japon, il existe un CV standard (vous le trouverez facilement sur Internet). Pour présenter une candidature impeccable, vous pouvez utiliser ce document pré-rempli, qui se compose de deux parties :

• le Rirekisho : il livre une présentation personnelle du candidat ainsi que de son parcours scolaire et professionnel
• le Shokumukeirekisho : il détaille votre expérience professionnelle (entreprises, postes occupés, dates, salaire, etc.)

Réussir son entretien d’embauche au Japon

L’entretien d’embauche japonais est assez différent de l’entretien français. Il ne vise pas à mettre en lumière vos compétences et atouts, mais à débusquer vos points faibles… Pas de panique pour autant, il suffit de le savoir !

Quelques conseils pour passer l’épreuve haut la main :

• Habillez-vous avec soin (chemise obligatoire, c’est d’ailleurs utile même si vous faites du porte-à-porte pour un petit job).
• Soignez aussi votre attitude : tenez-vous droit, les mains sur les genoux.
• Écoutez attentivement le recruteur.
• Montrez-lui votre intérêt pour le Japon.
• Montrez-lui bien que vous êtes vraiment prêt à intégrer une entreprise japonaise.

Obtenir son visa pour travailler au Japon

Un passeport français vous permet de vous rendre au Japon et d’y séjourner pour une durée de trois mois (90 jours). Toutefois, ce titre ne vous donne pas le droit de travailler dans le pays. Pour cela, vous devez impérativement détenir un visa de travail.

Comment obtenir un visa de travail au Japon ?

Vous avez déjà trouvé du travail au Japon ? Félicitations. À présent, c’est à votre employeur de jouer : pour que vous puissiez demander votre visa, il doit faire, pour votre compte, une demande de certificat d’éligibilité. Comptez deux à trois mois pour recevoir ce certificat. Ensuite, vous pourrez obtenir votre visa en quelques jours.

Au Japon, il existe différents visas de travail, qui dépendent du métier du futur salarié et de la région où il sera employé. Ces visas ne concernent pas toutes les professions. Votre métier doit se trouver dans la liste définie par les autorités japonaises.

La demande de visa de travail s’effectue :

• auprès du Consulat du Japon en France si vous vivez encore en France (le site Internet de l’Ambassade du Japon en France vous donne toutes les informations utiles)
• auprès du Bureau de l’Immigration si vous êtes déjà au Japon

Le visa vacances-travail

Vous n’avez pas encore trouvé votre emploi au Japon ? Vous avez entre 18 et 30 ans ? Vous pouvez rejoindre le programme Vacances-Travail (PVT) en faisant une demande de visa vacances-travail. Ce visa vous donne le droit de travailler à temps partiel au cours d’un séjour de découverte de la culture japonaise.

Le visa entrepreneur

Vous rêvez de fonder votre entreprise au Japon ? Il vous faut un visa particulier : le visa entrepreneur (« investor / business manager visa »). Attention, un simple projet d’entreprise ne suffit pas. Pour décrocher ce sésame, il vous faut remplir les conditions suivantes :

• avoir effectivement créé votre entreprise au Japon
• avoir embauché au moins deux personnes résidant dans le pays (à temps plein)
• avoir investi au moins cinq millions de yens (environ 29 300 euros) dans votre entreprise

Nomade digital : un nouveau visa

Vous exercez votre emploi sur Internet ? Bonne nouvelle si vous rêvez de travailler au Japon en conservant vos habitudes et vos clients habituels : depuis 2024, le pays délivre des visas spécifiques aux digital nomads. Ces visas vous permettent de séjourner au Japon pendant six mois. Le site du ministère des Affaires étrangères japonais détaille les conditions à remplir pour pouvoir déposer une demande. Parmi celles-ci, un salaire confortable : 10 millions de yens par an minimum (environ 58 120 euros).

Culture japonaise et rapport au travail

En tant que travailleur étranger, vous bénéficierez probablement d’une certaine indulgence si vous ne vous fondez pas parfaitement dans la culture japonaise. Voici tout de même quelques informations utiles pour la comprendre et vous y adapter.

Le politiquement correct au Japon

Tout d’abord, au Japon, on ne dévoile pas ses véritables sentiments et pensées en société : on les réserve à ses proches. Dans la vie sociale et au travail, on adopte une attitude de façade (Tatemae), en restant politiquement correct en toutes circonstances.

Un fort investissement dans le travail

Concernant le travail, l’entreprise est une seconde famille au Japon : on y entre pour y rester, on y grandit (en changeant de fonction) et on adhère à ses valeurs. Les Japonais s’investissent énormément dans leur vie professionnelle, au point de ne pas toujours poser leurs congés… Ils accomplissent également volontiers de nombreuses heures supplémentaires.

Les Japonais, entre exigence et précision

S’ils donnent beaucoup, les Japonais sont aussi exigeants. Ils sont attachés aux produits et aux services de haute qualité. Par ailleurs, pour eux, la forme est importante, tout autant que le fond. Enfin, en entreprise, les Japonais aiment anticiper. Si vous décidez de travailler au Japon, il vous faudra composer avec des instructions détaillées et des processus omniprésents.

FAQ

Où apprendre le japonais avant de trouver un emploi ?

Dans une école de langue locale. Les cours ne sont pas donnés, mais ils sont efficaces, et avoir fréquenté une école japonaise vous permettra de vous faire un réseau amical et professionnel sur place, voire de bénéficier d’un service de placement en entreprise !

Peut-on faire un stage en entreprise au Japon ?

Malheureusement, c’est compliqué. Il est rare de trouver des offres de stage au Japon, notamment parce que les étudiants japonais ne passent pas par ce type d’expérience pour valider leur diplôme de fin d’études. Mais rien ne vous empêche d’entamer une recherche.

Quelle est la meilleure période pour chercher du travail au Japon ?

Le recrutement au Japon compte plusieurs temps forts. Dès le mois de décembre, les entreprises locales préparent leur rentrée, qui a lieu au printemps. Elles embauchent aussi du personnel à partir du mois de mai, en vue du mois de septembre. Enfin, les hautes saisons touristiques (notamment balnéaires et hivernales) peuvent aussi vous permettre de décrocher un emploi, notamment dans l’hôtellerie ou la restauration.

Bonne recherche d’emploi et bonne expérience au Japon !