Travailler aux Etats-Unis, mode d’emploi (visa, contrat, recrutement)

Vous rêvez de partir vivre aux États-Unis et de tenter l’aventure du rêve américain ? Vous vous demandez comment y travailler, quelles démarches administratives accomplir et comment décrocher le poste qui vous correspond ? On vous explique tout ce qu’il faut savoir pour trouver un emploi, préparer vos papiers et réussir votre arrivée au pays de l’Oncle Sam.

Quels sont les différents visas de travail aux États-Unis ?

Pour exercer une activité professionnelle sur place, il est indispensable de posséder un visa. Il en existe deux grandes catégories : les visas temporaires, pour des séjours de courte ou moyenne durée, et les visas permanents, pour ceux qui souhaitent travailler durablement et éventuellement s’installer aux États-Unis.

Les visas temporaires

Ces visas s’adressent aux personnes venant travailler pour une durée limitée. Parmi les plus courants :

• H-1B1 : pour les professionnels qualifiés dans des domaines spécialisés, avec un diplôme ou une expérience équivalente.
• H-2A : pour les travailleurs agricoles saisonniers.
• H-2B : pour les emplois saisonniers hors agriculture, souvent pour des pays spécifiques.
• H-3 : pour suivre une formation spécialisée qui n’existe pas dans votre pays.
• I : pour les journalistes et professionnels des médias.
• L-1 : pour les employés transférés au sein d’une entreprise internationale.
• P-1, P-2, P-3 : pour les artistes, sportifs ou participants à des échanges culturels.
• R-1 : pour les travailleurs religieux affiliés à une organisation reconnue.
• TN : pour certains professionnels venant du Canada ou du Mexique.
• O-1 : pour les personnes ayant des réalisations exceptionnelles dans leur domaine.

Les visas permanents

Ces visas permettent de travailler longtemps aux États-Unis et d’obtenir éventuellement la résidence. La plupart nécessitent qu’un employeur américain vous parraine. Parmi eux :

• EB-1 : pour les professionnels aux compétences exceptionnelles.
• EB-2 : pour les professionnels hautement qualifiés.

Comment obtenir un visa ?

Pour obtenir un visa de travail aux États-Unis, il y a quelques étapes à suivre. D’abord, il faut généralement trouver un employeur américain prêt à vous parrainer, car la plupart des visas en dépendent.

Ensuite, il faut rassembler tous les documents nécessaires : diplômes, certificats, offres d’emploi et preuves d’expérience professionnelle.

Il ne faut pas non plus négliger les délais : certains visas ont un nombre limité de places chaque année et le traitement des dossiers peut être long. Il est donc important de s’y prendre suffisamment tôt pour mettre toutes les chances de son côté.

Quelles sont les étapes pour postuler à un emploi aux États-Unis depuis la France ?

Pour décrocher un emploi sur le sol américain, il est important de définir votre projet professionnel en amont et de choisir le visa adapté parmi ceux mentionnés précédemment. Il est également essentiel de suivre certaines étapes :

Faire un CV adapté

Pour postuler à un emploi aux États-Unis depuis la France, il est indispensable de préparer un CV adapté, appelé resume. Comme le CV français, il présente votre parcours scolaire et professionnel afin de permettre au recruteur d’évaluer votre adéquation au poste, mais il comporte certaines spécificités. Par exemple, les employeurs américains accordent une grande importance à la non-discrimination. Il est donc recommandé de ne pas inclure de photo et d’éviter toute mention d’âge ou de situation familiale.

Le titre professionnel se place directement sous votre nom dans l’en-tête. Vous pouvez choisir un CV chronologique, qui détaille vos formations et expériences dans l’ordre, ou un CV par compétences, particulièrement adapté aux profils disposant de nombreuses expériences. Pour la présentation de vos expériences, privilégiez des phrases courtes et claires, mettez en avant des résultats chiffrés et utilisez un vocabulaire professionnel.

Les compétences, ou skills, sont également importantes. Il est conseillé de distinguer les compétences techniques (hard skills) de vos qualités personnelles (soft skills). Les hard skills montrent votre maîtrise du métier, tandis que les soft skills démontrent votre capacité à vous intégrer à l’équipe et à comprendre les attentes du marché américain.

Consulter les annonces en ligne

Les job boards en ligne regroupent de nombreuses offres d’emploi :

• CareerBuilder : parmi les sites les plus connus, il propose une version américaine pour accéder directement aux offres locales.
• Réseaux sociaux : notamment LinkedIn, qui permet de consulter les offres disponibles dans votre secteur d’activité.
• Glassdoor : cette plateforme permet de lire les retours d’expérience des candidats après leurs entretiens, ce qui aide à savoir si l’entreprise correspond à vos attentes.
• FrenchJob : cette plateforme recense les offres destinées aux candidats francophones.

Préparer votre arrivée

Dès votre arrivée aux États-Unis, la première chose à faire est de demander un numéro de sécurité sociale (SSN). C’est indispensable pour pouvoir travailler, ouvrir un compte bancaire et accomplir la plupart des démarches administratives.

Ensuite, il est également important de trouver rapidement un logement adapté à votre budget. Si vous ne connaissez pas encore la ville, commencez par une solution temporaire comme une colocation ou un logement meublé. Cela vous donnera le temps de visiter différents quartiers et de choisir un logement plus durable une fois installé.

Enfin, n’oubliez pas de souscrire une assurance santé américaine. Elle est obligatoire et peut être coûteuse, mais elle vous protège en cas de maladie ou d’accident.

Quels sont les droits fondamentaux des travailleurs aux États-Unis ?

Aux États-Unis, les droits des travailleurs sont très différents de ceux que l’on connaît en France. Le système repose sur une grande flexibilité pour les employeurs, mais certaines protections légales existent pour encadrer la relation de travail.

Les contrats de travail

La majorité des emplois sont régis par le principe du at-will employment. Dans ce système, les contrats sont souvent oraux, et la relation de travail peut être interrompue à tout moment, par l’employeur ou par l’employé, sans justification ni préavis légal obligatoire. Même si aucun écrit n’est exigé, le contrat verbal est considéré comme valide et engage les deux parties.

Cependant, certains motifs de licenciement sont interdits : il est illégal de mettre fin à un emploi pour des raisons de discrimination (âge, sexe, origine, religion, handicap, situation familiale), pour représailles après qu’un salarié ait dénoncé une pratique illégale (whistleblowing), ou pour violation de l’intérêt public.

Le salaire

Le salaire minimum fédéral est de 7,25 $ de l’heure, mais chaque État peut fixer son propre seuil, souvent supérieur à 10 $ dans certains états comme la Californie ou New York. Les employés peuvent être rémunérés à l’heure (hourly) ou au forfait (salary).

La durée du travail

La loi ne fixe pas de limite au nombre d’heures hebdomadaires. La norme est généralement de 40 heures par semaine, et les heures supplémentaires sont souvent rémunérées à 1,5 fois le salaire horaire, bien que ce ne soit pas systématiquement obligatoire.

Les congés et absences

Contrairement à la France, il n’existe pas de réglementation fédérale imposant des congés payés. La majorité des employeurs offrent néanmoins environ deux semaines de congés annuels après la première année de travail.

Pour les congés médicaux et familiaux, la loi prévoit jusqu’à 12 semaines de congé non payé par an, avec maintien du poste. Ces congés peuvent être pris pour :

• la naissance d’un enfant (jusqu’à son premier anniversaire)
• la maladie grave d’un enfant, d’un conjoint ou d’un parent
• la maladie grave du salarié lui-même

La sécurité et santé au travail

Les employeurs ont l’obligation d’assurer un environnement de travail sûr pour leurs salariés. Ils doivent respecter les normes fixées par l’OSHA (Occupational Safety and Health Administration) et fournir les équipements nécessaires pour garantir la sécurité des employés.

Ils doivent également former le personnel aux bonnes pratiques et prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir les accidents et protéger la santé des salariés.