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Être bien au travail

Santé mentale : à qui parler sur son lieu de travail quand ça va mal ?

Par Juliette Bergé Publié le

Parce qu’il ne faut pas rester isolé !

Santé mentale : à qui parler sur son lieu de travail quand ça va mal ?
Si vous sentez qu'une situation de travail vous pèse, ne restez pas seul ! © Graphicroyalty@stock.adobe.com

Vous vous sentez débordé, triste, très fatigué ou déprimé à cause de votre travail ? Ne restez pas seul avec ce sentiment sur votre lieu de travail. Vous trouverez forcément une oreille attentive à l’écoute de vos maux…mais encore faut-il les identifier. Jean Caron, médecin du travail, nous donne quelques conseils en répondant à nos questions sur la santé mentale des salariés.

Quels sont les facteurs de risque du mal-être au travail ?

Le mal-être au travail peut être lié à plusieurs situations : est-ce votre charge de travail qui est trop élevée ? Est-ce que vous êtes confronté à des personnes en souffrance au quotidien, vous avez trop de charge émotionnelle ? Est-ce que vous avez un manque d’autonomie ? Est-ce que vos relations humaines sont dégradées ? Est-ce que vous avez des conflits avec vos valeurs ? Une fois que vous aurez identifié les causes de votre mal-être, vous pourrez plus facilement prendre des mesures pour sortir de cette situation désagréable.

Est-ce que tous les salariés peuvent faire un burn-out ou est-ce qu’il y a des personnes plus à risque ?

Certains métiers présentent des risques plus élevés et ils sont bien identifiés, ce sont des métiers qui sont engageants émotionnellement parlant : les métiers du soin, de l’aide à la personne mais aussi de l’enseignement mais tous les métiers peuvent être concernés donc tous les types de travailleurs.

Ce qu’il faut vraiment garder en tête surtout ce sont que les salariés qui font un burn-out ne sont pas « faibles » psychologiquement parlant, ce sont souvent des travailleurs très investis et des profils plutôt « gros bosseurs » qui craquent parce que leur corps dit stop tout simplement. Ils ont tellement donné à leur travail qu’ils sont dans un état d’épuisement physiologique.

Jean Caron , Médecin du travail
Jean Caron
Médecin du travail

Que faut-il faire si on ressent les premiers signes de mal-être au travail ?

Surtout, ne restez pas seul ! Parlez-en déjà à vos proches mais aussi à des collègues avec qui vous vous sentez en confiance si vous n’arrivez pas à formuler votre mal-être à votre manager. Vous pouvez aussi contacter la médecine du travail pour demander une consultation. Vous pourrez décrire vos symptômes et vous confier sur vos problématiques auprès d’un professionnel de santé qui saura vous conseiller par rapport à votre poste de travail et vos missions.

Est-ce que les employeurs ou managers peuvent mettre en place des actions concrètes pour préserver la santé mentale des salariés ?

Oui, évidemment, il y a des ambiances et des organisations de travail qui peuvent évoluer, à partir du moment où le manager et l’entreprise ont conscience que le sujet de la santé mentale est à prioriser. Malheureusement, actuellement certaines entreprises craignent de libérer la parole sur le sujet par peur d’ouvrir une « boîte de Pandore ». Ils peuvent parfois penser que le fait d’en parler va faire surgir beaucoup de problèmes, alors que c’est l’inverse, c’est quand le sujet est tabou que les salariés craquent et que le malaise s’installe.

Si on veut s’emparer du sujet de la santé mentale en entreprise, il y a plusieurs actions qui peuvent être mises en place :

Premièrement, les managers peuvent limiter les situations de travail sous tension en évitant de mettre trop de pression sur leurs salariés avec des exigences trop élevées et des moyens insuffisants pour mener à bien les objectifs.

Certaines entreprises craignent d'ouvrir une boîte de Pandore si elles parlent de santé mentale à leurs salariés mais c'est surtout quand le sujet est tabou que cette boîte s'ouvre et que les salariés craquent !
Jean Caron

Ensuite, ils devraient éviter de faire ressentir à leurs employés, un manque de reconnaissance en valorisant les compétences et comportements de chaque membre de son équipe régulièrement.

Enfin, ils peuvent limiter voire prohiber les comportements hostiles dans leur équipe que ce soit entre collaborateurs mais aussi dans le rapport aux clients, services et aux autres managers.

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