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Reconversion : où en est-on en 2025 ? La réponse en chiffres

Par Laura Lamassourre Publié le

De nombreux actifs français se rêvent à changer de métier : voici ce que dévoilent les données.

Reconversion : où en est-on en 2025 ? La réponse en chiffres
En 2024, 15,9% des salariés du privé ont quitté leur employeur. © Hellowork

« Tout plaquer pour élever des chèvres. » Certains prennent l’expression au mot, d’autres nuancent davantage. Renforcée par la pandémie de Covid-19, l’aspiration à changer de métier grandit de jour en jour chez les actifs français. Retour, en chiffres, sur la success story (à pondérer) de la reconversion professionnelle.

Reconversion professionnelle : de quoi parle-t-on vraiment ? « Une transition professionnelle vers un nouveau métier marquée par un changement significatif en termes de compétences à mobiliser. Elle peut s’opérer dans le service public ou dans le secteur privé », définit le gouvernement. Se former au management parce qu’on a accepté de nouvelles responsabilités ou passer de l’aéronautique au ferroviaire ? Cela ne compte pas. Afin d’éviter quelconque confusion, on ne traitera donc pas ici de données concernant la formation non-diplômante/certifiante ou de changements de secteur d’activité.

Une volonté politique post-Covid

Avant même la pandémie, l’État a déclenché des réformes du droit et des politiques du travail avec, pour volonté, de booster la reconversion professionnelle. En filigrane, une demande croissante dans certains secteurs boudés par les Français.

2 433 020, c’est le nombre de projets de recrutement comptabilisés par France Travail, pour son enquête annuelle sur les besoins de main-d’œuvre. L’établissement public a également dressé une liste des dix métiers « les plus en tension » en 2025 (voir graphique ci-dessous).

graphique en barres projets de recrutement 2025 france
© Hellowork

Cette ambition a été consacrée par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018, combinée au Plan d’investissement dans les compétences (PIC), tous deux renforcés par le Plan de relance. Ces deux initiatives visent à favoriser la reconversion vers des métiers en tension et/ou adaptés aux mutations numériques et écologiques, ainsi qu’à accompagner à la reprise économique après l’épidémie de Covid-19. La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel a aussi fait bondir le nombre d’organismes de formation et leur chiffre d’affaires. En 2021, ils représentaient 19 milliards d’euros, relève une étude conjointe de la Dares et du Céreq.

Un désir, une réalité ?

Entre volonté de changement et concrétisation de ce changement, le chemin n'est pas toujours simple. En effet, une grande majorité de salariés peine à sauter le pas de la reconversion. C’est ce que montre une étude publiée en 2023 par l’Ifop, intitulée Mobilité souhaitée VS mobilité bloquée : le regard des salariés. Sur les 1 000 salariés interrogés, si la moitié veut quitter son emploi ou changer de carrière (52%), 71% estiment qu’il est difficile de changer de métier, que ce soit chez son employeur ou un autre.

Mes camarades de classe avaient trente ans de moins mais ça ne m’a pas découragée. Quand je me fixe un objectif, je vais au bout ! C’est dans mon tempérament.
Linda Tierz, de responsable de boutique dans le prêt-à-porter à conductrice de ligne chez NORMANDISE Pet Food

La reconversion professionnelle attire majoritairement les moins de 35 ans (60%) et les employés de catégories inférieures (48 %) comme supérieures (36 %). La reconversion est particulièrement populaire dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie (58 %). Cependant, seuls 7 % des salariés interrogés ont quitté leur emploi et 9 % ont changé de carrière. Selon l’étude, cette marginalité du passage à l’acte peut notamment s’expliquer par « une culture française d’attachement au salariat plus prégnante que celle de la prise de risque. Ce type de comportement est probablement renforcé par la période actuelle d’incertitudes sur la conjoncture économique et les tensions sur le pouvoir d’achat. »

différents graphiques mobilité salariés
© Hellowork

Des résultats confirmés d’après une étude de l’Apec (Association de l’emploi des cadres) publiée en 2022 : les cadres sont 31% à projeter une reconversion mais seuls 8% entament de véritables démarches.

En la matière, la fidélité à l’entreprise serait finalement la norme, avec une expérience moyenne de 13,3 ans chez le même employeur. Certains salariés restent plus de 20 ans (46 % des plus de 50 ans). Cela signifie que la moitié de leur carrière (environ 40 ans) s’est déroulée dans la même entreprise. Une situation « je t’aime, moi non plus » alors que 60% de salariés interrogés indiquent avoir du mal à changer de poste au sein de leur entreprise actuelle.

Une tendance qui peut être amenée à évoluer, comme en témoigne la dernière enquête candidats-recruteurs d’Hellowork. En 2025, 33 % des personnes interrogées envisagent de rester de 5 à 10 ans à leur poste, contre 30 % en 2024. De même, 31 % souhaitent rester 3 à 4 ans, contre 32 % l’année précédente. La Gen Z, elle, se projette en majorité à 1 ou 2 ans (27%) ou 3 à 4 ans (41%) à un même poste.

différents pourcentage sur la réorientation professionnelle des jeunes
© Hellowork

Et, à ce sujet aussi, certaines inégalités persistent : les jeunes éprouvent moins de difficultés dans la reconversion professionnelle que les personnes plus âgées. Les hommes craignent moins de se lancer dans une reconversion professionnelle (68 %) que les femmes (75 %). Cette crainte est renforcée par la baisse récente de la durée maximale d’indemnisation du chômage, qui incite 48 % des salariés à rester plus longtemps chez leur employeur, indique l’Ifop.

Une mobilité en recul VS des envies de reconversion importantes

Malgré certains obstacles, le désir de reconversion est toujours prégnant chez les Français. Seulement, leur mobilité a été un peu moins importante que les deux années précédentes. C’est ce que révèle l’édition 2025 de l’étude conjointe de l’Insee et la Dares intitulée Emploi, chômage, revenus du travail. En 2024, 15,9% des salariés du privé ont quitté leur employeur, soit 2,4 points de moins que l’année précédente : un niveau de mobilité en deçà de celui d’avant crise sanitaire. Des résultats à lire dans un contexte de ralentissement de l’emploi, limitant ainsi les opportunités de mobilité des salariés. La motivation première des salariés qui souhaitent un nouvel emploi est d’abord l’amélioration de leurs conditions de travail (26%), suivie de l’augmentation des revenus (25%). Vient ensuite leur volonté de changer de métier, de secteur ou d’employeur (voir graphique ci-dessous).

graphique en barres sur les motivations des salariés à changer d'emploi
© Hellowork

Des choix de métiers (très) rationnels

Les envies de reconversion restent diverses et parfois même radicales. C’est en tout cas ce que démontre l’étude Les grandes tendances du marché du travail Michael Page/Ifop, publiée en 2020 : 46% des cadres répondants souhaitent se reconvertir dans un métier manuel ou de l’artisanat (un résultat qui grimpe même à 60% chez les cadres dirigeants). Un cliché ? Ce retour à des professions traditionnelles attire particulièrement les salariés qui vivent dans l’agglomération parisienne (2/3) et qui travaillent dans la communication et le marketing (61%), les ressources humaines (63%) et de l’ingénierie (58%). Les salariés parisiens sont également attirés par les métiers de l’informatique (41%), du marketing digital et du web (39%).

Aujourd’hui en 35 heures semaine, j'arrive à la même fiche de paye qu’avec les 44 heures semaine de mon précédent poste.
Sarah Piquet, d’éducatrice spécialisée à mécanicienne en robinetterie nucléaire au sein du Groupe John Cockerill

Des salariés qui ont d’ailleurs eu le nez creux, alors que 845 000 personnes devraient être formées au numérique entre 2023 et 2030 pour répondre aux besoins des entreprises, selon une note d’action de l’Institut Montaigne, publiée en mai 2023.

D’après les résultats des recherches de la plateforme MaFormation.fr, les actifs français se tournent, pour la majorité, vers des domaines d’activité en tension et qui recrutent. Des choix mûrement réfléchis et en cohérence avec les besoins du marché.

illustration top des formations demandées en 2025
© Hellowork

La reconversion est, pour résumer, un sujet complexe auquel on pourrait dédier des centaines d’articles : « Qu’entend-on réellement par reconversion ? » « Combien de formations aboutissent à une réelle reconversion ? » « Pour combien de temps ? », etc. L’essentiel, si vous souhaitez vraiment changer de métier est de bien réfléchir votre projet et surtout vous faire accompagner dans cette étape importante de votre vie, que ce soit en interne si vous êtes salarié ou, par exemple, via le dispositif CEP (conseil en évolution professionnelle) de France Travail.

En attendant, on peut vous donner de l’inspiration ! Découvrez le témoignage de la judokate Anne-Fatoumata M'Bairo et de nombreux autres articles Hellowork sur la thématique de la reconversion professionnelle.

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