Avez-vous les compétences clés pour travailler dans le nucléaire ?

Avec l’annonce du plan de relance nucléaire officialisé le 10 juin 2025, qui acte notamment la construction de six nouveaux réacteurs d’ici 2028, le travail ne devrait pas manquer dans ce secteur dans les prochaines années.

Au total, la filière envisage de recruter plus de 10 000 personnes par an d’ici 2030. « Rien que chez Albatros, nos effectifs devraient doubler d’ici 5 ans », rapportait Karim Touaouza, chargé des ressources humaines chez OPTIM Industries, filiale du groupe Albatros dans un précédent article.

Ce secteur vous intéresse et vous pensez avoir le bon profil ? Retour avec Sandrine Tete, sur les compétences recherchées par les recruteurs pour postuler dans le nucléaire.

1. Les compétences techniques

Rassurez-vous, il n’existe pas une voie unique. « Nous sommes ouverts à des profils diversifiés, aussi bien à des personnes détentrices d’un diplôme (BAC pro, CAP) en mécanique, qu’en chaudronnerie ou en électricité », indique Sandrine Tete, Responsable d’agence AVS Emploi, entreprise de travail temporaire et de recrutement, spécialisée dans le domaine industriel et nucléaire, appartenant au groupe Albatros.

Sandrine Tete

Responsable d'agence AVS Emploi

Le fait d’être passée par la case alternance est également un gros plus en termes d’employabilité. « Pour les jeunes, cela signifie qu’ils ont déjà mis un pied dans le monde du travail, et qu’ils connaissent la réalité du fonctionnement de l’entreprise, ce qui est rassurant pour nous. »

2. Le savoir-être : la ponctualité et le sérieux

« Nous allons recruter, en priorité les candidats, qui possèdent des aptitudes en lien avec nos métiers, mais nous sommes ouverts aussi aux profils en reconversion que nous formons en interne », tient à souligner Sandrine Tete.

Dans ce type de recrutement, c’est véritablement le savoir-être qui fait la différence. « Il faut que l’on perçoive la motivation du candidat, que l’on sente que c’est une personne responsable, qui fera preuve de sérieux dans les missions qui lui seront confiées », appuie-t-elle. Cette responsabilité se traduit aussi au travers de la ponctualité du candidat.

Pour s’assurer que le candidat détient ces soft skills (compétences comportementales), Sandrine et ses collègues sollicitent parfois vos précédents employeurs pour une prise de référence.

Une fois recrutés embauchés, les profils issus d’une reconversion sont formés en interne via IMPA by HP Formation, le centre de formation du groupe Albatros, qui avait fait l’objet d’un récent article. Les nouveaux collaborateurs passent ce que l’on appelle un CQPM (Certificat de Qualification Paritaire de la Métallurgie).

3. Sécurité et respect des procédures

Les centrales nucléaires sont des lieux sous haute surveillance pour leur dangerosité. La vigilance est donc de mise lorsque l’on y pénètre.

C’est pourquoi les équipes d’AVS Emplois sont particulièrement attentives aux notions de sécurité lors des entretiens. « Un chantier nucléaire n’est pas un chantier lambda, le respect des règles et des procédures est primordial. Rien ne doit être fait dans la précipitation. Il faut prendre le temps d’analyser le lieu sur lequel on intervient et de suivre la procédure adéquate », informe Sandrine Tete. « Il arrive parfois que des salariés nous rapportent avoir mis vingt minutes à préparer un chantier pour cinq minutes d’intervention », illustre-t-elle.

Évidemment, ces procédures ne peuvent pas être connues d’avance. Les nouvelles recrues passent donc des habilitations nucléaires avant de mettre un pied dans la centrale. Elles sont dispensées, elles aussi, par IMPA by HP Formation.

4. Le Permis B

Autre prérequis indispensable : le permis B. La raison ? « Les soudeurs, mécaniciens, robinetiers, tuyauteurs ou chaudronniers qui travaillent chez nous sont amenés à se déplacer sur des centrales partout en France, avec une forte présence sur les CNPE de Bugey, Creys-Malville (en démantèlement), Saint-Alban, mais également en vallée du Rhône : Cruas et Tricastin, et côté atlantique (blayais … ) énonce Sandrine Tete. Les candidats doivent donc être mobiles, disponibles et à l’aise avec le fait de faire de grands déplacements.

5. L’esprit d’équipe

Sandrine est également très attentive à « l’esprit d’équipe » : « Il faut aimer travailler en binôme et en équipe, car lorsqu’il y a une intervention à effectuer sur une pièce, les travailleurs sont au minimum deux à s’y rendre », explique-t-elle.

6. La motivation et l’engagement

Dans le nucléaire, et en particulier dans le groupe Albatros, les recruteurs comme Sandrine cherchent des profils motivés, « qui souhaitent s’engager avec nous dans la durée », spécifie Sandrine Tete.

En effet, au vu des investissements qu’Albatros et la Région financent pour former ses futurs talents, l’entreprise a à cœur qu’ils se projettent à moyen ou long terme. « Lorsque l’on apprend un nouveau métier à une personne issue d’une reconversion, elle suit un parcours de formation dont le coût n’est pas amorti avant plusieurs mois minimum », précise Sandrine Tete.

7. Le fait d’être consciencieux et appliqué

Enfin, comme bon nombre de métiers manuels, les postes de soudeurs, de tuyauteurs, de robinetiers, d’usineurs et d’électriciens, demandent d’être consciencieux, appliqué et minutieux. Pour exercer ces professions, il est également important d’avoir une forte capacité de concentration et une bonne vue.

« Il n’y a pas énormément de port de charges », reconnaît Sandrine Tete. En revanche, il est tout de même préférable d’avoir une bonne condition physique.

« Une seule mention à votre casier judiciaire peut vous empêcher de décrocher le poste »

Si vous avez lu jusqu’au bout, et que vous êtes convaincu d’avoir les aptitudes clés pour travailler dans le nucléaire, n’hésitez pas à postuler chez AVS Emploi ! « Nous proposons des CDD, des CDI et des contrats en intérim », avise Sandrine Tete.

Une fois votre candidature validée, vous aurez une dernière étape à passer avant l’embauche : « Tous les candidats doivent répondre à une enquête qui vérifie qu’ils n’ont pas d’antécédent judiciaire. Une seule mention à votre casier judiciaire peut vous empêcher de décrocher le poste, il faut vraiment être irréprochable », avertit Sandrine Tete. À vos CV !