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Être bien au travail

Management toxique : comment le repérer et s’en prémunir ?

Par Gwendoline Tomas • Publié le

Le management toxique nuit à la santé des employés et à la performance de l'entreprise. Comment le reconnaître et s'en prémunir ?

Management toxique : comment le repérer et s’en prémunir ?
Voici ce que vous devez savoir sur le management toxique ! © Rainer Fuhrmann/stock.adobe.com

Le management toxique, caractérisé par des critiques incessantes, un environnement de travail délétère et des comportements de harcèlement, peut avoir un impact dévastateur sur la santé mentale des collaborateurs. Ce type de management, bien souvent discret et difficile à identifier, peut aussi compromettre l'efficacité globale de l'entreprise. Pour prévenir ces dérives, il est essentiel d'apprendre à repérer les signes d'un management nuisible et de mettre en œuvre des actions pour améliorer la qualité des relations professionnelles au sein de l'entreprise.

Le management toxique, c’est quoi au juste ?

Le management toxique correspond à un mode de gestion qui nuit profondément à la santé mentale, à la motivation et à l’efficacité des équipes. Ce type de management fragilise l’estime de soi, altère la confiance entre collègues et détériore durablement les performances individuelles et collectives. Il se manifeste souvent par des comportements nuisibles : critiques systématiques et injustifiées, absence de reconnaissance, exigences démesurées, remarques humiliantes ou agressivité passive. Ces pratiques, bien que parfois subtiles, s’ancrent dans le quotidien et finissent par créer un climat pesant.

Dans un environnement marqué par ce type de management, les collaborateurs peuvent ressentir une pression constante, se plaindre d’un déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, ou encore souffrir d’un sentiment de dévalorisation permanent.

Comment reconnaître un manager toxique au quotidien ?

Dans l’idéal, un manager inspire confiance, soutient ses collaborateurs et favorise un environnement de travail respectueux, où chacun peut évoluer à son rythme. Pourtant, certains modes de gestion prennent une tournure bien différente, au point de devenir nuisibles pour l’équilibre des équipes. C’est ce qu’on appelle le management toxique.

Concrètement, il ne s’agit pas simplement d’un manque de compétences managériales. Comme nous l’avons mentionné plus haut, un manager toxique adopte des comportements qui nuisent directement au climat de travail, à la motivation et, à terme, à la santé mentale des employés. Ces agissements peuvent prendre plusieurs formes : absence d’écoute, dévalorisation systématique, pression excessive, manque de reconnaissance, ou encore communication brutale.

Il n’existe pas un seul profil, mais plusieurs facettes du management toxique :

  • L'inflexibilité et l'auto-centrisme : un manager toxique se considère souvent comme une référence incontournable et refuse d'accepter les suggestions ou les opinions des autres. Que ce soit en réunion ou lors de discussions quotidiennes, il coupe la parole et évite toute forme de collaboration. Lorsqu’une erreur se produit, il se décharge de toute responsabilité et accuse systématiquement les autres.
  • Absence d’éthique professionnelle : c’est le manager qui s’attribue le mérite des succès sans reconnaître le travail collectif. Si vous menez un projet à bien, il s’arrange pour en récolter les lauriers sans mentionner votre contribution.
  • Un manque total de respect pour le travail des autres : les managers toxiques oscillent souvent entre deux extrêmes : l'hyper-contrôle et l’indifférence. D’un côté, ils micro-managent chaque étape de vos tâches, vous empêchant de prendre des initiatives et de travailler en autonomie ; de l’autre, ils vous ignorent complètement, ne reconnaissant ni votre charge de travail ni vos réussites.
  • Il ne respecte pas vos frontières personnelles : un mauvais manager ignore les frontières entre vie professionnelle et personnelle. Il vous sollicite à toute heure, que ce soit pendant vos congés ou vos journées de repos, et attend que vous soyez toujours disponible.
  • Un climat de peur et de division : sous des airs de jovialité, ce manager adopte souvent des comportements discriminants ou inappropriés, tels que des remarques sexistes ou des blagues de mauvais goût. Il peut aussi propager des rumeurs ou chercher à diviser l’équipe, créant ainsi une ambiance de travail toxique où la méfiance et la concurrence malsaine prennent le dessus sur la collaboration.
  • Instabilité émotionnelle et manipulation : un manager émotionnellement instable peut passer d’un état d’humeur à un autre sans raison apparente. Il peut se montrer aimable un instant, puis exploser de colère sans justification. Ce type de comportement crée un environnement anxiogène où l'équipe se trouve constamment sur la défensive.

Quelles sont les conséquences d’un management toxique ?

Un encadrement toxique peut profondément déstabiliser les équipes et impacter le bon fonctionnement de l’entreprise. Les répercussions ne se limitent pas à une ambiance de travail détériorée : elles s’étendent à la santé mentale et physique des collaborateurs. Lorsque les tensions s’installent durablement, les salariés peuvent ressentir une fatigue constante, une perte d’estime de soi, une démotivation progressive. Cela se traduit souvent par une hausse des absences, un repli sur soi, voire des troubles plus sérieux comme l’anxiété, la dépression ou un isolement croissant. Dans certains cas, les collaborateurs développent un épuisement professionnel (burn-out), ou au contraire, sombrent dans l’ennui extrême (bore-out), faute de sens ou de reconnaissance dans leur travail. Ces situations fragilisent non seulement les individus, mais entraînent aussi une perte d’efficacité collective, une baisse de productivité et un climat général délétère pour l’ensemble de la structure.

Comment réagir face à un management toxique ?

Un manager peut adopter des pratiques nocives sans en avoir pleinement conscience. Souvent focalisé sur la performance ou la pression des résultats, il ne perçoit pas immédiatement les effets délétères de ses comportements sur le bien-être de ses équipes. Pourtant, un climat managérial dégradé finit toujours par impacter la motivation, la santé et la productivité des collaborateurs. Face à une telle situation, il est essentiel d’agir avant que le malaise ne s’aggrave. La première étape consiste généralement à exprimer, de manière constructive, ce que l’on ressent. Il peut s’agir d’un échange direct avec le manager concerné, si le contexte le permet, ou d’une démarche auprès du service des ressources humaines. L’objectif est de faire remonter les difficultés rencontrées, sans chercher le conflit, mais en mettant en lumière l’impact sur les conditions de travail.

Dans certains cas, le dialogue peut s’avérer difficile. Si le manager refuse d'entendre les remarques ou de remettre en question ses pratiques, il devient difficile d'engager un dialogue constructif. Dans ce cas, mieux vaut se tourner vers un interlocuteur tiers, comme un supérieur hiérarchique, un référent RH ou un représentant du personnel, plus apte à prendre du recul sur la situation. Heureusement, de plus en plus d’organisations prennent au sérieux la santé mentale de leurs collaborateurs et mettent en place des dispositifs pour prévenir les dérives managériales. Si aucune amélioration n’intervient malgré ces démarches internes, il reste possible de solliciter un médecin du travail, voire, en dernier recours, d’engager une action devant les prud’hommes.

Le droit du travail protège-t-il les salariés du management toxique ?

Le Code du travail français ne définit pas explicitement un management « toxique » en tant que tel, mais il reconnaît certains comportements qui en découlent comme des violations des droits des salariés. En effet, des pratiques telles que le harcèlement moral, les abus de pouvoir, ou la dégradation des conditions de travail sont considérées comme des manquements graves. L’article L1152-1 du Code du travail stipule qu’aucun salarié ne doit être soumis à des agissements répétitifs qui nuiraient à sa santé, à sa dignité ou à son avenir professionnel. En cas de litige, ces comportements peuvent entraîner des sanctions pour l’employeur, allant de la résiliation du contrat de travail aux torts de l'entreprise, à des amendes et des dommages-intérêts pour le salarié victime.

Comment prévenir le management toxique et adopter un management plus sain ?

Pour prévenir les risques liés au management toxique et créer un environnement de travail plus sain, l’entreprise doit adopter plusieurs mesures clés.

  • Favoriser un leadership positif : il est essentiel que l'entreprise encourage des pratiques de management fondées sur la confiance et l’écoute. Un manager doit reconnaître les efforts de ses équipes, et encourager une communication ouverte. Des outils comme la "radical candor" peuvent aider à instaurer des échanges francs et respectueux, tout en permettant à chacun de s’exprimer librement.
  • Former les managers aux compétences interpersonnelles : offrir des formations régulières en intelligence émotionnelle et gestion des conflits permet aux managers d’améliorer leurs compétences relationnelles. Cela leur permet de mieux comprendre et accompagner leurs collaborateurs, tout en évitant de tomber dans des comportements dévalorisants. Un manager formé est plus à même de prévenir les tensions et de maintenir un climat de bienveillance au sein de son équipe.
  • Instaurer des politiques de prévention claires : l’entreprise doit établir des règles précises concernant le harcèlement, les discriminations et tout autre comportement inapproprié. Il est indispensable que les employés connaissent les procédures à suivre pour signaler des comportements abusifs et qu’ils puissent le faire dans un environnement sécurisé, sans crainte de représailles. Ces politiques doivent être visiblement appliquées et constamment réévaluées.

  • Suivre le climat de travail régulièrement : pour identifier les premiers signes de malaise ou de stress, il est important d’évaluer régulièrement le bien-être des employés. Des outils comme les baromètres de qualité de vie au travail (QVT) permettent à l’entreprise de prendre la température du climat interne, et d’ajuster rapidement ses pratiques si nécessaire.

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