De manutentionnaire à responsable d’entrepôt, il raconte son parcours dans l’agroalimentaire

« J’ai rejoint NORMANDISE Pet Food en 1997, juste après mon service militaire », retrace Jessy Letellier. Cette entreprise familiale, située à Vire (14), fabrique et commercialise des aliments humides pour chats et chiens depuis 30 ans. Embauché comme manutentionnaire pour un remplacement estival, Jessy n’en est finalement jamais reparti. « L’entreprise a ouvert un nouveau poste en CDI à la fin de mon contrat, en équipe de nuit. J’ai saisi l’opportunité ! »

Si Jessy est entré chez l’industriel normand « en bas de l’échelle », il a depuis gravi les échelons jusqu’à devenir responsable d’entrepôt. Une évolution qu’il doit aux nombreuses formations suivies en interne… mais aussi, et surtout, à sa passion pour la logistique. « J’aime l’entrepôt et je me suis toujours épanoui dans mes métiers successifs. Je pense que mes responsables y ont été sensibles ! »

Une évolution rapide

Sa carrière est à mettre en perspective avec la croissance de l’entreprise. « Il y a eu une forte augmentation du volume des ventes trois ans après mon arrivée. Pour y faire face, mon responsable a ouvert un poste de cariste expérimenté au sein du magasin d’expédition. Il me l’a proposé et j’ai accepté de passer en équipe de jour. »

L’équipe continue à grandir au fil du temps. « On est passé de deux personnes à cinq, puis à dix. C’est à ce moment-là que je suis passé animateur de quai. » Un événement l’a particulièrement marqué durant cette période : « A la suite d’un rachat d’entreprise, on a bondi de 100 à 200 collaborateurs en très peu de temps. Je suis le n°90 ! » annonce fièrement Jessy.

De 500 à 27 000 m² de stockage

2007 marque le début d’une nouvelle ère pour le service logistique. Les 500m² d’espace de stockage ne suffisent plus et l’entreprise décide de construire un nouvel entrepôt à trois kilomètres du site principal. Deux équipes viennent renforcer l’ancienne et Jessy est à nouveau promu. De responsable d’équipe, il évolue comme responsable d’entrepôt en 2011. « On a créé trois équipes supplémentaires au fil des années. Le but étant d’assurer une présence en 5x8 pour suivre les cadences de production et les volumes de vente. »

Le succès est tel que la plateforme double de surface en 2017. Et ce n’est qu’un début : « On a commencé à 9 000 m² pour atteindre 27 000 m² de stockage aujourd’hui, avec une capacité totale de 36 000 palettes. Je suis le deuxième à avoir rejoint le service expédition, aujourd’hui on est une quarantaine ! »

De nouveaux défis à relever

De tels changements ne se font pas du jour au lendemain.« Quand l’entrepôt a doublé, il a fallu revoir toute l’organisation. » Le projet d’agrandissement a mobilisé Jessy et ses équipes dès 2016. « On a notamment dû changer de logiciel de stockage car le précédent manquait de souplesse pour gérer les collaborateurs inter-sites. Grâce au nouvel outil, on peut piloter l’activité informatiquement. » Une nécessité au vu de l’immensité du dépôt !

Ce chantier IT a mobilisé Jessy six mois au total, « deux jours par semaine ». « L’enjeu était important pour nous donc on était en lien direct avec le prestataire. Il a ainsi pu adapter le logiciel à nos usages. Cette période de transition a été particulièrement intense ! »  

Autre changement constaté par Jessy : « On travaille en flux de plus en plus tendu avec la production. » Rien, ou presque, n’est désormais stocké sur le site principal. Hormis la matière première fraîche et congelée, qui arrive au niveau du sous-sol de l’usine. « Une navette circule toutes les trois heures entre les deux sites et on a adapté notre logiciel à ces nouvelles contraintes. »

Des métiers valorisés en interne

La logistique joue un rôle clé dans l’industrie agroalimentaire, soumise à une réglementation très stricte. « Notre directeur a coutume de dire que nous sommes « l’huile dans le moteur ». Quand tout va bien, on n’entend pas parler de nous. Alors que si l’entrepôt s’arrête, la production suit quelques heures plus tard ! »

Le service de Jessy porte aussi une lourde responsabilité vis-à-vis des clients. « Nous sommes le dernier maillon de la chaîne avant l’expédition. Nos caristes sont tous formés au contrôle qualité client. S’il y a un colis abîmé ou une fuite, la marchandise est signalée non-conforme. » Les équipes doivent garder l’œil ouvert en toutes circonstances : « Il faut bien vérifier les palettes qui partent chez les clients. Tout le monde est impliqué dans la démarche qualité et on poursuit tous le même objectif : satisfaire le client. »

« La direction est à l’écoute de nos souhaits »

Jessy mesure le chemin parcouru depuis ses débuts. « J’ai été très bien accompagné par l’entreprise. Et je le suis encore car on continue à apprendre tout au long de la vie ! Les formations suivies en interne m’aident à monter en compétences, notamment sur le plan managérial.»

Le responsable d’entrepôt prend son rôle très à cœur. « Je cherche avant tout à développer la polyvalence au sein des équipes. Il faut que chacun puisse suppléer ses collègues en cas de besoin. » Les collaborateurs ont aussi tout à y gagner : « Certains caristes ont commencé par remplacer leur responsable d’équipe, avant d’être promus au même poste par la suite. »

Parce qu’il connaît la réalité du terrain, Jessy n’hésite pas à jouer de son influence pour améliorer le quotidien de ses équipes. « Il y a trois ans, j’ai remonté aux membres de la direction qu’on manquait de salles de réunion sur le site et que les espaces de repos étaient trop petits. Ils ont été à l’écoute car nos souhaits ont été exaucés un an plus tard. J’essaie d’avoir la même attitude auprès de mes équipes ! »