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Amazon, Microsoft… Les licenciements liés à l’IA se multiplient : les salariés français sont-ils à l’abri ?

Par Hugo Diverres Publié le

On fait le point sur l’actualité internationale et les protections apportées par le Code du travail.

Amazon, Microsoft… Les licenciements liés à l’IA se multiplient : les salariés français sont-ils à l’abri ?
Les cols blancs sont-ils en danger ? © rudall30/stock.adobe.com

« Les suppressions d’emplois liées à l’IA sont-elles déjà là ? », s’interroge la BBC, alors qu’Amazon vient d’annoncer 14 000 suppressions de postes dans ses bureaux. La raison ? « Ces réductions s'inscrivent dans la continuité des efforts pour devenir plus fort, en réduisant la bureaucratie, en supprimant des strates hiérarchiques et en réaffectant les ressources », a précisé la vice-présidente chargée des ressources humaines et de la technologie, Beth Galetti.

Mais un seul mot est sur toutes les lèvres : l’intelligence artificielle.

Quand licenciements et IA font bon ménage

Entre les investissements massifs réalisés dans l’IA et les gains de productivité espérés, Amazon a donc décidé de réduire ses effectifs de manière significative. Et ce, malgré les milliards de bénéfices de l’entreprise. Une décision qui fait suite à plusieurs autres annonces de ce type en 2025 : 4 000 postes chez Salesforce, 12 000 chez Accenture, 16 000 chez Nestlé dont 12 000 cadres, 19 000 chez Microsoft, etc. Le groupe de livraison de colis UPS a même décidé d’aller encore plus loin et d’opérer un vaste changement stratégique pour réduire ses coûts, en misant massivement sur l’automatisation. Résultat, 48 000 suppressions de postes depuis le début de l’année (sur un effectif de 490 000 personnes fin 2024) !

Dans chacun de ces cas, les vagues de licenciements sont justifiées, plus ou moins officiellement, par l’IA. Pour autant, comme le pointe l’article de la BBC, l’intelligence artificielle a souvent bon dos. De nombreux experts rappellent que ces coupes s’expliquent aussi par le contexte économique américain : embauches massives pendant la pandémie, inflation persistante et ralentissement de la croissance. Amazon reste néanmoins un cas à part. L’entreprise est à la fois productrice et consommatrice d’IA et elle a par ailleurs une capacité d’automatisation à grande échelle largement supérieure à la moyenne.

Ce mouvement de suppressions d’emplois sous couvert d’intelligence artificielle va-t-il s’intensifier et traverser l’océan Atlantique dans les mois qui viennent ? Difficile de prédire l’avenir, même si de nombreuses études montrent un impact certain de l’IA sur les compétences et le marché de l’emploi, d’ici 2030 ou au-delà, tout en évoquant la création de nouveaux métiers dans le même temps. Selon une étude du MIT, 90 % des projets d’IA déployés dans les entreprises n’ont, à ce jour, apporté ni les gains de productivité espérés ni de réel retour sur investissement. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne viendront pas, conformément à la loi d’Amara, du nom du futurologue américain : « nous surestimons l’effet d’une technologie à court terme et en sous-estimons son effet à long terme. »

Et en France, le droit protège-t-il les salariés d’un licenciement lié à l’IA ?

Ces licenciements massifs aux États-Unis soulèvent une question : un tel scénario pourrait-il se produire en France ? Comme nous l’apprend un article publié sur Helloworkplace, en droit français, un licenciement lié à l’IA ne peut être qualifié que de licenciement économique, selon l’article L.1233-3 du Code du travail. Deux motifs peuvent alors être invoqués par l’employeur :

  • Les mutations technologiques (l'employeur doit démontrer que l'IA supprime ou automatise entièrement les tâches humaines, ce qui n’est jamais simple à prouver)
  • La réorganisation pour sauvegarder la compétitivité (l'entreprise doit prouver qu'elle perdra en compétitivité face aux concurrents ayant déjà adopté l'IA)

Par ailleurs, le droit français est plus restrictif que le droit américain en matière de licenciement et encadre strictement ce type de procédure (entretien préalable, consultation du CSE, etc.) Si plus de dix salariés sont concernés par un licenciement économique dans une entreprise de plus de 50 salariés, l’employeur doit déclencher un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), ce qui entraine certaines obligations comme un plan de reclassement ou de formation.

Enfin, au-delà du licenciement, rappelons également qu’un employeur ne peut modifier les éléments essentiels du contrat (par exemple, la suppression du cœur de métier) sans l'accord préalable du salarié. Une information clé à connaître à l’heure des nombreuses mutations technologiques en cours. Si l’IA transforme déjà certains métiers, le droit français veille donc encore à ce qu’elle ne transforme pas trop vite les conditions de travail.

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