Flexidurité, impertinence, motivation, peur... Les 450 mots du manager

Donner et trouver du sens aux mots. Dans Sémantique du management, Le pouvoir des mots dans la gouvernance, Olivier et Louis Bernard, père et fils, ont associé leurs compétences de linguiste et de chef d'entreprise pour livrer leur vision, forcément différente, du management. Leur but : "nourrir et donner l'occasion au lecteur d'aborder les mots, les concepts voire les méthodes le plus largement possible sur ce qui appartient au monde du management et plus particulièrement à celui des acteurs principaux : les cadres et les managers".

> 15 mots pour tout connaître du statut cadre

Un ouvrage qui entend aller au-delà des manuels de management et leur méthode prête-à-penser et "convaincre le lecteur que la langue dit tout d'elle-même et qu'il suffit de l'entendre pour découvrir et mettre en oeuvre des principes relationnels managériaux opératoires". Exemple avec le terme "flexidurité". Ce néologisme managérial est une tentative de compromis entre la "flexibilité" attendue par l'entreprise et la "sécurité" désirée par les collaborateurs. Mais si les entreprises ont besoin de flexibilité, elles ont aussi un réel intérêt à maintenir stable les salariés, comme ces derniers veulent un peu de flexibilité pour bénéficier d'une trajectoire professionnelle.

Devoir d'impertinence

Un cadre, surtout un manager, devrait s'appliquer le "devoir d'impertinence", selon les auteurs. C'est-à-dire qu'il devrait se donner l'autorisation d'afficher son désaccord avec les idées les plus répandues dans le groupe auquel il appartient. Vœu pieu ?  Ce serait pourtant le meilleur moyen de sortir des lieux communs et de réfléchir en dehors des cases. Mais comme "on ne peut être impertinent que si on est pertinent", on ne peut être en décalage avec le discours consensuel et lénifiant que si justement on apporte une nouveauté, un regard un peu décalé mais créatif", soulignent les Bernard.

Au-delà de sa capacité à sortir du rang, le manager doit aussi assurer ses missions d'animateur. Il lui incombe alors de motiver et mobiliser les troupes. Soit trouver le meilleur des collaborateurs mais aussi de les mobiliser. Mobiliser au sens de rendre mobile, apte à changer et modifier son comportement. Mais la motivation, aussi, se rapporte à l'idée de mouvement, puisque ce mot est emprunté au latin "motivus" = "relatif au mouvement". Alors c'est quoi la motivation ? Peut-être ce processus permettant de "faire le lien entre implication et satisfaction". Un lien difficile à réaliser mais pas impossible...

Sémantique du management, Le pouvoir des mots dans la gouvernance, VA Press, 29€50