Dépression et travail : que faire quand vous êtes au bout du rouleau ?
Dépression au travail : comment la reconnaître et comment réagir ?

Sensation d’épuisement, perte de motivation, angoisse à l’idée de retourner au bureau, moral dans les chaussettes… Et si votre mal-être n’était pas qu’un simple coup de blues ? Selon l’OMS, la dépression est la première cause d’incapacité dans le monde. En France, près d’un salarié sur cinq y sera confronté au cours de sa vie. Stress, surcharge, harcèlement : dépression et travail vont souvent de pair.
Découvrez comment reconnaître les signes d’une dépression liée au travail, les démarches à entreprendre pour se protéger, et surtout, comment demander de l’aide. Prendre soin de sa santé mentale n’est pas une faiblesse, mais une priorité absolue ! Si vous êtes au bout du rouleau, sachez qu’il existe des solutions pour aller mieux.
Quels sont les signes et les symptômes de la dépression ?
Tandis que la déprime se caractérise par une tristesse passagère, la dépression est une maladie psychique qui s’installe dans la durée. Une personne en dépression présente des symptômes caractéristiques à l’intensité variable, qui sont présents presque toute la journée, quasi quotidiennement, sur une durée minimum de deux semaines.
La présence d’au moins 5 des symptômes ci-dessous peut être révélatrice d’une dépression nerveuse :
- une tristesse persistante qui peut s’accompagner de crises de larmes et d’un sentiment de vide
- un désintérêt pour les tâches quotidiennes. Ne plus éprouver de plaisir pour des activités qui procurent généralement de la joie
- une prise ou une perte de poids d’au moins 5 % en l’espace d’un mois
- un sommeil perturbé ou de mauvaise qualité (ex. insomnie, hypersomnie, réveils nocturnes)
- une agitation ou un ralentissement psychomoteur (ex. une incapacité à tenir en place, ou au contraire un état léthargique)
- une perte d’énergie ou une fatigabilité accrue. Cela se manifeste par une fatigue intense, qui ne s’estompe pas malgré le repos. Le sentiment constant de manquer d’énergie
- une perte de confiance et d’estime de soi, parfois accompagnée d’une culpabilité exacerbée sans raison apparente
- une diminution de l’attention, de la concentration, de la mémorisation, de la capacité à mener une réflexion
- une vision de la vie pessimiste avec une absence d’espoir et de confiance en l’avenir. Peut être accompagné de pensées sombres et d’envies suicidaires
Cette liste de signes et de symptômes a pour vocation d’aider à identifier une dépression. Cependant, seul un médecin est en mesure de diagnostiquer officiellement la dépression.
Comment savoir si ma dépression est liée au travail ?
Il n’est pas toujours évident de définir précisément dans quelle mesure une dépression est liée au travail, notamment lorsque la cause est multifactorielle. Afin d’y voir plus clair, voici quelques signes qui pourraient confirmer qu’une activité professionnelle est à l’origine de la dépression, ou qu’elle contribue à l’alimenter :
- les symptômes s’apaisent durant le week-end et les vacances. Ils reviennent à l’approche de la reprise du travail, ou à la simple pensée d’y retourner
- des ruminations, des pensées intrusives ou des cauchemars liés au travail
- une perte de motivation ou un désengagement professionnel
- un épuisement physique ou psychique à la fin d’une journée de travail
- des symptômes physiques sans cause identifiée, qui se déclenchent pendant les heures de travail (ex. migraine, troubles digestifs, tensions musculaires)
- l’appréhension ou la peur d’aller travailler (en raison de harcèlement au travail, d’une ambiance de travail délétère, de relations conflictuelles…)
Quels sont les recours légaux en cas de harcèlement au travail ?
Le harcèlement moral au travail peut conduire à la dépression. Si vous êtes victime de harcèlement, il faut agir vite. Voici la marche à suivre recommandée :
- alerter l’employeur (sauf s’il est l’auteur des faits) par une lettre recommandée avec accusé de réception
- prévenir les membres du CSE et/ou saisir le Conseil de prud’hommes (CPH) si aucune mesure n’est prise
- se rapprocher d’un délégué syndical
- recourir à une médiation pour tenter une résolution amiable
- contacter l’inspection du travail, qui peut enquêter et saisir la justice
- informer la médecine du travail pour protection de la santé
- porter plainte contre l’auteur des faits au commissariat (plainte pénale)
- saisir le CPH contre l’employeur s’il n’a pas rempli son devoir de protection après avoir été informé de la situation de harcèlement
Dépression : quand et comment demander de l’aide à un professionnel de santé ?
La dépression, qu’elle soit liée ou non au travail, est une maladie qui se soigne grâce à une psychothérapie et/ou un traitement, selon sa sévérité. Plus tôt elle est diagnostiquée, et plus grandes sont les chances de se rétablir au plus vite. Raison pour laquelle il ne faut pas attendre ! N’hésitez pas à demander de l’aide si les symptômes dépressifs persistent plusieurs semaines ou s’intensifient subitement.
En cas de suspicion d’un trouble dépressif, vous pouvez consulter différents professionnels de santé :
- le médecin traitant : en première intention, il évalue l’état de santé global, pose un diagnostic, prescrit éventuellement un arrêt de travail ou un traitement au besoin. Si nécessaire, il peut orienter vers un spécialiste en santé mentale (psychologue ou psychiatre)
- la médecine du travail : vous pouvez prendre rendez-vous à tout moment, notamment si votre mal-être semble lié à votre environnement professionnel (ex. harcèlement, surcharge, conflit). Puisque cette démarche est strictement confidentielle, vous n’êtes pas tenu d’en informer votre employeur. Le médecin du travail ne pose pas de diagnostic médical, ni ne prescrit d’arrêt de travail, mais il peut repérer les signes d’une souffrance psychique et orienter vers un spécialiste. Il peut recommander un aménagement de poste, émettre un avis d’inaptitude ou de restriction d’aptitude, si la situation l’exige
- le psychiatre : c’est un médecin spécialiste des troubles mentaux. Il peut à la fois poser un diagnostic, proposer une thérapie et prescrire un traitement médicamenteux si nécessaire. Nous vous recommandons de passer par votre médecin traitant afin de bénéficier d’une meilleure prise en charge des frais de consultation du psychiatre
- le psychologue : il propose une psychothérapie destinée à explorer l’inconscient dans l’optique de résoudre les difficultés et de reprendre sa vie en main. Contrairement au psychiatre, il n’est pas médecin et ne prescrit pas de médicaments. Sous réserve d’éligibilité au dispositif « Mon soutien psy », vous pourriez éventuellement bénéficier d’un remboursement partiel des consultations en psychothérapie. Renseignez vous auprès de votre médecin traitant !
Dois-je parler de ma dépression avec mon employeur ?
Sachez que vous n’avez aucune obligation légale d’évoquer votre dépression, ou tout autre problème de santé avec votre employeur ! En revanche, et dans certains cas, cela pourrait s’avérer utile et vous faciliter le quotidien.
Dans quel cas parler de ma dépression à mon employeur ?
- si la dépression vous empêche de mener à bien vos missions
- si vous êtes en arrêt maladie ou sous traitement
L’objectif étant de trouver des solutions qui vous permettent de conserver ou de reprendre votre emploi, sans que celui-ci n’aggrave votre état de santé (ex. aménagement du poste de travail, aménagement du temps de travail, allègement temporaire des tâches, télétravail)
Si vous ne souhaitez pas en parler directement avec votre responsable, vous pouvez entamer le dialogue par l’intermédiaire de la médecine du travail.
Quelques précautions avant d’évoquer votre dépression avec votre employeur !
Aborder le sujet de votre santé avec votre employeur n’est pas anodin. Bien que la discrimination en raison de l’état de santé soit punie par la loi, elle existe encore. Afin d’éviter que cela ne vous cause du tort, voici quelques questions à se poser avant d’en parler :
- « mon employeur est-il digne de confiance ? » Votre entreprise est inclusive, elle accorde une importance toute particulière au bien-être de ses salariés, elle mène des campagnes de prévention sur la santé mentale… sont tout autant d’éléments qui pourraient indiquer que vous pouvez en parler en toute confiance. Au contraire, si le burn-out y est légion, que l’ambiance générale reste individualiste, compétitive et que la productivité passe avant tout, mieux vaut cacher votre dépression à votre employeur. Vous pouvez néanmoins en parler avec la médecine du travail qui est un organisme neutre.
- « dans quelles limites aborder le sujet de ma dépression ? ». Ne vous sentez en aucun cas obligé de divulguer des informations que vous souhaitez garder pour vous ! Vous pouvez vous limiter uniquement à des éléments factuels, en mentionnant la manière dont vos difficultés se manifestent et comment elles impactent votre travail, sans nommer la dépression.
Penser à changer d’environnement professionnel : les bénéfices
La santé avant tout ! Si actuellement vos conditions de travail ne garantissent pas votre santé et votre sécurité, il est impératif d’envisager la suite. Il peut s’agir de quitter votre poste, de partir de votre entreprise, ou encore d’organiser votre reconversion professionnelle. En cas de dépression liée au travail, le changement d’environnement professionnel peut représenter un premier pas vers la guérison.
Pas de précipitation pour autant ! Mettre un terme à un contrat de travail peut avoir des conséquences, notamment financières. Il demeure essentiel de ne pas prendre de décision sous le coup de l’émotion ou de la fatigue, au risque de démissionner sur un coup de tête. Laissez-vous le temps de la réflexion.
Changer de contexte professionnel peut néanmoins être salvateur puisque cela permet de :
- se protéger de situations néfastes (ex. harcèlement, burn-out, conflits)
- abaisser le niveau de stress et d’anxiété
- pouvoir relâcher la pression
- prendre soin de soi
- reprendre peu à peu le contrôle de sa vie
- s’offrir la possibilité d’un nouveau départ professionnel
- renouer avec ses besoins et ses priorités afin de s’orienter vers un emploi en cohérence avec ses valeurs
- changer de regard sur soi et reprendre confiance en ses capacités
- retrouver peu à peu de la motivation grâce à la nouveauté (nouveau poste, nouveaux collègues, nouvelles missions)
Malgré tout, il reste important de mettre le doigt sur les déclencheurs de la dépression au travail et de comprendre comment cela a pu arriver. En effet, cela peut éviter que les mêmes schémas se reproduisent dans un autre contexte professionnel (ex. perfectionnisme, surengagement, ne pas savoir dire non…). Il s’agit d’un travail sur soi qui peut être entrepris lors d’une thérapie.
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