A quoi sert un contrôleur de gestion ? La réponse avec Shealsy, alternante chez Siemens Mobility

Depuis près de deux ans, Shealsy Kounega a collaboré étroitement avec différentes équipes de Siemens Mobility. Avec comme objectif commun d’étendre la ligne E du RER d’Île-de-France vers l’ouest. Elle nous explique, à travers ses yeux d’alternante, son métier de contrôleuse de gestion projet et ses missions.

Après un bac scientifique, Shealsy a poursuivi ses études en intégrant une école de commerce. Elle a commencé son master en gestion de la production et des finances en septembre 2023, au sein de Siemens Mobility. « L’offre d’alternance prévoyait un poste en contrôle de gestion R&D (recherche et développement). Après avoir discuté avec mon futur responsable et l’équipe de recrutement, on m’a proposé, compte tenu de mon profil, de me concentrer sur un projet. Je suis bien encadrée par mon tuteur, mais je travaille avant tout en équipe ! J’ai été rapidement intégrée et j’ai la chance de contribuer à un projet important. Je vois l’impact de mes actions », résume-t-elle.

« Accompagner les équipes pour limiter les coûts »

Le contrôle de gestion s’intègre dans le contexte de génération de la valeur d’une entreprise, explique Shealsy : « Pour atteindre ces objectifs, certaines personnes élaborent la stratégie alors que d’autres se penchent sur la réalité opérationnelle. Le rôle du contrôleur de gestion est d’analyser les données, de réaliser des calculs et de présenter des résultats à la direction afin qu’elle puisse prendre des décisions éclairées. » Selon l’alternante, le contrôleur de gestion est une ressource indispensable à l’entreprise. « Même si elle emploie des comptables et des personnes travaillant sur la data, il faut quelqu’un pour analyser et transformer cette masse de données en informations exploitables pour tous », complète-t-elle.

Dans un projet, le contrôleur de gestion possède la double casquette de contrôleur financier et de commercial. « On répond à des appels d’offres pour des marchés publics, donc on a une grande part contractuelle. Le contrôleur de gestion doit s’assurer que le contrat est conforme et qu’il n’y a pas d’impacts financiers inattendus en cas de modification d’un élément quelconque », précise Shealsy.

Ses fonctions touchent aussi à la gestion du projet. « Comme dans toute organisation, il y a des équipes marketing, RH, logistique, etc. Chez Siemens Mobility, il y a aussi des équipes techniques. Notre rôle consiste à les accompagner pour limiter au maximum les coûts, effectuer des prévisions et prévenir les impacts financiers de certains risques techniques », continue-t-elle.

« Je suis entrée dans le projet, pas à pas, avec des missions simples »

Au début de sa période en alternance, Shealsy a dû développer plusieurs aptitudes professionnelles et personnelles. « En première année, j’ai découvert un projet complexe qui avait commencé bien avant mon arrivée chez Siemens Mobility : l’extension du RER E d’Ile-de-France. Il a également fallu que j’apprenne ce qu’est le contrôle de gestion projet et quels sont ses interlocuteurs : on a des fournisseurs, des prestataires de service, des consultants, des sous-traitants, etc. », liste l’alternante.

En effet, Siemens Mobility travaille sur le système de la future extension du RER E, connue sous le nom de projet Eole. L’entreprise mettra en œuvre un nouveau système d’exploitation des trains de technologie CBTC (Communication Based Train Control). Ce système de contrôle et de surveillance des trains, appelé NExTEO, permettra de les gérer depuis un centre de commande.

La partie technique était également complexe pour Shealsy, puisqu'elle n'avait aucune expérience en matière de ferroviaire. « Je suis entrée dans le projet, pas à pas, avec des missions simples comme la validation de factures. Au début, une grande partie de mon alternance a été consacrée à la compréhension du projet et le dialogue avec les responsables. C’est pour cette raison que j’ai préféré les interactions en personne aux moyens de communication virtuels, ce qui m’a véritablement rapprochée des équipes », ajoute Shealsy.

Par la suite, Shealsy a été chargée de missions de plus en plus complexes, telles que la création de tableaux de bord sur mesure, dans le but de rendre plus lisibles certaines informations. Depuis l’été dernier, elle se concentre sur les différentes étapes du projet, pour qu’elles puissent être facturées. « On discute beaucoup avec le client pour comprendre comment avancer et débloquer les situations quand c’est nécessaire. Bien sûr, on rencontre toujours des difficultés dans un projet, mais c’est important de garder une bonne dynamique pour assurer sa viabilité. »

« La communication est très importante pour le contrôleur de gestion »

À seulement 21 ans, Shealsy démontre une grande maturité et un recul par rapport à sa profession. Elle peut ainsi énumérer les compétences essentielles à l’exercice de son métier, en particulier dans le cadre de l’alternance. La première ? L’aisance relationnelle : « La communication est très importante pour le contrôleur de gestion. Même si les données financières sont cruciales, il s’agit avant tout d’interagir avec des personnes. Il faut s’assurer que son message est bien reçu et comprendre celui des autres. »

La rigueur, ensuite : « Quand on s’engage dans un projet qui évolue rapidement et que l’on n’a pas encore acquis toutes les connaissances nécessaires, il faut savoir réagir. Accepter de ne pas tout maîtriser peut être frustrant, mais dans ce contexte, la patience est notre meilleure alliée. Ce qui est fait dans la précipitation ne sera pas durable ! »

La proactivité, enfin : « Il faut savoir prendre des initiatives ! »

« On est là pour progresser ! »

Shealsy apprend tous les jours et c’est ce qu’elle apprécie dans son travail. « J’ai des missions, bien sûr, mais aussi une partie technique. De plus, j’ai découvert, grâce aux nombreuses personnes que j’ai rencontrées, des cursus et des formations qui découlent d’un bac en sciences. Cela m’a permis de connaitre des parcours inspirants », indique-t-elle.

Un dernier conseil ? « En tant qu’apprentis, on est vraiment les mieux placés pour nous questionner et aller vers les autres. Certains peuvent avoir peur de le faire et de montrer qu’ils ne maîtrisent pas telle ou telle chose, mais, si on connaissait tout, on ne serait pas apprentis ! On est là pour progresser et on apprend mieux quand on ne pense pas déjà tout savoir ! » conclut Shealsy.