Suppression de deux jours fériés : Bayrou espère négocier avec les partenaires sociaux avant le 30 septembre

Le Premier ministre avait proposé, le 15 juillet dernier, la suppression de deux jours fériés : le lundi de Pâques et le 8 mai, en précisant qu'il était « prêt à accepter d'autres idées ». Dans un document d'orientation adressé aux partenaires sociaux vendredi 8 août, le gouvernement apporte de nouvelles précisions sur ce projet. Voici ce que vous devez retenir.

Les discussions autour des jours fériés devront se conclure avant le 30 septembre

Dans une lettre destinée aux partenaires sociaux, ce vendredi 8 août, François Bayrou confirme viser un rendement de 4,2 milliards d'euros dès 2026 pour le budget de l'État avec la suppression de deux jours fériés (10 % du montant total à trouver pour boucler le budget). Le lundi de Pâques et le 8 mai interviennent « à une période de l'année comportant de nombreux jours fériés », justifie-t-il. Cette mesure s'appliquerait aux salariés du secteur privé comme du public, mais le choix des jours pourrait encore être « discuté » à condition que « le rendement de la mesure soit préservé ». Le chef de gouvernement précise : « Ils ne seront pas rémunérés davantage pour ces nouvelles heures de travail [...] En contrepartie, les employeurs du secteur privé s’acquitteront d’une contribution qui sera affectée au budget de l’Etat », un mécanisme déjà appliqué pour le lundi de Pentecôte, un jour officiellement travaillé, mais pas payé. Ce lundi-là, 0,3 % de la masse salariale annuelle des entreprises est prélevé pour financer une meilleure prise en charge des personnes âgées ou handicapées. Le gouvernement invite les partenaires sociaux à lui faire savoir « d'ici au 1er septembre » s'ils souhaitent engager une négociation, qui devra le cas échéant se conclure « au plus tard le 30 septembre ».

Les syndicats agacés par le projet du gouvernement Bayrou

Dans un communiqué commun publié samedi 9 août, les principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) ont exprimé leur colère face aux documents relatifs à la suppression des jours fériés et à la réforme de l'assurance-chômage, comparés à « une nouvelle attaque en règle des droits des travailleurs et travailleuses ». Elles regrettent « une volonté explicite de revenir sur 70 ans de luttes et d’acquis sociaux avec de nombreuses contrevérités » et « se réuniront le 1er septembre pour examiner ensemble les moyens de réagir pour contrer ce nouvel accès de brutalité envers la société et le monde du travail ».

Les modalités de la mise en œuvre de cette mesure doivent encore être précisées. Il s’agira notamment d'encadrer la flexibilité des entreprises sur ces jours fériés, par exemple pour les salariés qui travaillent déjà le lundi de Pâques et le 8 mai.

Jours fériés : comment la France se situe-t-elle parmi ses voisins européens ?

La France n'est pas championne des jours fériés, comme certains pourraient le penser. Avec 11 jours fériés, elle se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne. Nous retrouvons Chypre en tête du classement avec 15 jours fériés, suivi par la Bulgarie, la Croatie, l'Islande, Malte et l'Espagne, avec 14 jours fériés. Ces pays ont un point commun, contrairement à la France : ils travaillent 40 heures par semaine (contre 35 heures en France) et peuvent donc se permettre plus facilement autant de jours fériés.

La France se situe dans le peloton moyen avec la Slovénie, la Suède, la Hongrie, la Grèce et le Luxembourg. La palme des pays qui possèdent le moins de jours fériés est attribuée… aux Pays-Bas et au Danemark, avec seulement 9 jours fériés ! L'Allemagne pourrait même décrocher cette palme : elle dispose de 9 jours fériés sur la base nationale, mais cela varie entre 10 à 13 jours fériés selon les villes. Ces pays affichent par ailleurs les heures travaillées effectives les plus basses : 32,1 heures pour les Pays-Bas, 33,9 heures pour l'Autriche et le Danemark, et 34 heures pour l'Allemagne.