A quelles augmentations de salaire s'attendre pour 2022 et 2023 ?

Alors que les prévisions s’annoncent excellentes pour 2023, les augmentations de salaire devraient battre des records dès cette année. De bons chiffres en comparaison des années précédentes mais qui ne permettent pourtant pas aux salariés de faire face à l’inflation.

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Des augmentations à la hausse en 2022

Dans son observatoire annuel de la performance sociale et des rémunérations publié ce 31 août, le cabinet de conseil en ressources humaines LHH estime les augmentations de salaires au sein des entreprises à 3% cette année (contre une anticipation de 2,5% en début d'année). Un niveau record depuis près de dix ans.

Un résultat qui intervient quelques jours après les résultats de l’enquête du cabinet de conseil Mercer, qui établissait, quant à lui, une augmentation médiane de 2,8% cette année au sein des entreprises. La société de courtage WTW estime de son côté que l’augmentation moyenne des salaires devrait s’établir à 3,1% en 2022.

Une bonne nouvelle pour les salariés, à première vue, d’autant plus après les faibles niveaux d’augmentations de 2021 (taux médian autour de 1%). Mais avec une inflation sur un an qui s’établissait à 5,8% en août, les salariés français ne devraient pas gagner en pouvoir d’achat…

Les augmentations prévues par les entreprises pour 2023

Pour l’année prochaine, les prévisions sont également au beau fixe. WTW anticipe des augmentations de 3,3% pour 2023, avec des secteurs plus dynamiques que d’autres comme la finance (3,7%), les fintech (3,6%) et les nouvelles technologies et médias (3,5%), quand d’autres secteurs apparaissent plus prudents tels que l’agroalimentaire (2,5%), les loisirs et l’hôtellerie (2,7%) ou la banque (2,8%).

LHH évoque des revalorisations de l’ordre de 3,5%, avec des taux, là aussi, très différents suivant les secteurs puisque le cabinet estime le taux médian des augmentations dans l’industrie à 3,65% quand le secteur de l’informatique pourrait monter jusqu’à 5%.

Globalement, les entreprises ont revu leur budget des augmentations salariales annuelles à la hausse, les fameuses NAO (négociations annuelles obligatoires) concernant les structures de plus de 50 salariés dans lesquelles se trouve au moins un représentant syndical.

D’après le cabinet Mercer, de nombreuses entreprises avaient d'ailleurs déjà anticipé ces négociations dès le début de l’année, puisque 87% d’entres elles avaient conclu un accord à la fin mars 2022. Mais les NAO font désormais l’objet d’une équation complexe pour les entreprises : alors que l’inflation suscite de fortes attentes en termes de rémunération chez les salariés et que le dynamisme du marché du travail oblige les employeurs à augmenter les salaires pour retenir les talents, la hausse du coût de l’énergie réduit les marges de manœuvre de nombreuses entreprises.

D’autres leviers sont donc mis à contribution comme les primes collectives exceptionnelles, les primes fixes et 13e mois, l’augmentation du montant des tickets restaurants ou encore l’organisation du travail (télétravail, 4/5e, etc.).

De combien allez-vous être augmenté selon votre statut ?

Si les augmentations collectives semblent revenir en force dans les entreprises (+1,1%), les négociations et revalorisations individuelles sont toujours privilégiées (+1,4%). Le cabinet Mercer a ainsi analysé les augmentations accordées en fonction du statut et du niveau de responsabilité des salariés :

• Cadres supérieurs, dirigeants, managers : + 2,5%
• Employés, cadres : + 2,8%
• Ouvriers : +2,55%

A noter que les employés et les ouvriers bénéficient plus souvent d’augmentations générales quand les cadres ou les cadres supérieurs appuient leur revalorisation sur des négociations individuelles.

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