Salaires 2024 : ces Français qui ont gagné en pouvoir d'achat (et les autres)

Après deux années noires, le pouvoir d'achat des salariés du privé reprend enfin des couleurs en 2024. L'Insee vient de publier ses chiffres officiels : le salaire net moyen atteint 2 733 euros par mois, en hausse de 0,8% en euros constants. Ouvriers, cadres, employés... qui sont les vrais gagnants ?

Le salaire moyen progresse, le pouvoir d’achat aussi

En 2024, le salaire net moyen s’établit à 2 733 euros par mois, en équivalent temps plein. Côté salaire brut, il s’établit à 3 602 euros par mois.

Et pour la première fois depuis deux ans, le salaire net moyen progresse en euros constants (sans prise en compte de l'inflation) sur l’année, de +0,8 %. En 2022 et 2023, le salaire net moyen avait baissé de 1,3 % et 1 %. En cause, la baisse de l’inflation, qui était de 4,9 % en 2023 et s’est stabilisée à 2 % l’année dernière.

Résultat, le pouvoir d’achat a augmenté de manière plutôt homogène pour tous les niveaux de salaire en France. Les 10 % de salariés les mieux payés ont vu leur pouvoir d’achat augmenter 0,7 % quand les 10 % les moins bien payés ont connu une augmentation de 0,9 %. Les inégalités salariales se sont ainsi stabilisées, après trois années consécutives de recul.

Ouvrier, employés, cadres… qui gagne le plus ?

L’étude révèle que le salaire net moyen évolue différemment selon la catégorie socioprofessionnelle. En 2024, il a plus progressé pour les ouvriers (+1,1 %) que pour les employés (+0,4 %) ou les cadres (+0,1 %). En revanche, les professions intermédiaires sont les grandes perdantes de l’année, avec une baisse de salaire de 0,1 %. Pour l’Insee, cela s’explique en grande partie par la baisse de la prime de partage de la valeur (PPV), dont la part de bénéficiaires a reculé de 23,1 % en 2023 à 14,6 % en 2024, de 5,3 milliards d’euros versés à 3,4 milliards d’euros.

Toute catégorie socioprofessionnelle confondue, un salarié sur deux perçoit un salaire net inférieur à 2 190 euros net par mois, ce qu’on appelle le salaire médian. Pour le reste de la distribution des salaires, que vous pouvez retrouver ci-dessous, un salarié sur dix gagne moins de 1 492 euros net par mois (1^er décile - D1). Soit légèrement plus que le Smic, qui s’établissait en 2024 à 1 398,69 euros (à l’heure actuelle, le Smic est de 1426,30 euros net).

A l’autre extrémité de l’échelle des revenus, un salarié sur dix gagne quant à lui plus 4 334 euros net, (9^e décile - D9). Et un salarié sur cent, (99^e décile) perçoit même plus 10 261 euros net par mois, soit 7,3 fois le Smic. La dispersion des salaires, donnée mesurée chaque année par l'Insee en faisant le rapport interdécile D9/D1, est à son plus bas niveau depuis dix ans.

Comparez votre salaire par métier

Enfin, bonne nouvelle pour les salariés fidèles à leur entreprise : les « personnes en place » sont celles qui ont connu les plus fortes progressions salariales : +2,6 % en euros constants.

Le secteur où les salaires progressent le plus

Comme vous vous en doutez, le salaire net moyen n'est pas le même selon le secteur d'activité. Quels sont les secteurs à privilégier pour obtenir les plus fortes rémunérations et les meilleures augmentations ? En 2024, c'est l'industrie qui tire le mieux son épingle du jeu, secteur traditionnellement plus rémunérateur. En équivalent temps plein, le salaire moyen s'y élève à 3 021 euros, contre 2 705 euros dans le tertiaire et 2 411 euros dans la construction.

De la même manière, la hausse du salaire net moyen est plus élevé dans l'industrie (+1,1 %) que dans le tertiaire (+0,7 %) ou la construction (+0,4 %). Enfin, l'Insee rappelle que plus les cadres sont présents dans un secteur, plus le salaire moyen EQTP de celui-ci est élevé. C'est le cas par exemple pour les services financiers (4 123 euros) ou l'information-communication (3 853 euros), contrairement à l'hébergement-restauration (1 979 euros)

Où en est-on des inégalités de salaire entre femmes et hommes ?

L'écart de rémunération continue de se réduire... mais s'élève toujours à 13 %. Le salaire net moyen des femmes (EQTP) a pourtant augmenté de 1 %, soit plus vite que celui des hommes (+0,7 %). L'écart entre femmes et hommes a ainsi diminué de 0,3 point par rapport à 2023, portant à 5,1 points la baisse totale depuis dix ans.

L'institut statistique note que cet écart reflète notamment les inégalités d'accès aux plus hauts salaires. Les femmes ne représentant que 24 % des 1 % de salariés les mieux payés, alors même qu'elles représentent 42 % de l'ensemble des salariés du privé.

« Cet écart salarial moyen entre femmes et hommes correspond à une comparaison à temps de travail identique, il ne traduit donc pas la plus grande fréquence du temps partiel chez les femmes. En revanche, il est principalement le reflet du fait que les femmes et les hommes n’exercent pas les mêmes métiers dans les mêmes entreprises, et sont notamment répartis différemment par catégorie socioprofessionnelle, secteur d’activité ou taille d’entreprise. (...) En excluant du calcul les 1 % de salariés les mieux rémunérés, l’écart de salaire net entre femmes et hommes se réduit de 13,0 % à 9,3 %. »