Comment fonctionne la retraite progressive ?

Il vous reste quelques mois à tenir avant de toucher du doigt la retraite, ce repos bien mérité après vos années de dur labeur. Enfin, c’est ce que vous avez cru avant de découvrir la retraite progressive. Ce dispositif permet aux salariés en fin de carrière de travailler à temps partiel (ou temps réduit si vous êtes rémunéré au forfait), tout en percevant une partie de leur pension de retraite. Pour y prétendre, il vous faut respecter plusieurs conditions et obtenir l’accord de votre employeur. Ce dernier peut d’ailleurs y voir un intérêt, en plus de votre satisfaction. Décryptage.

Quel intérêt pour l’employeur comme le salarié ?

Les premiers mois d’un jeune retraité peuvent parfois être vécus comme difficiles. Dans une étude publiée par Malakoff Humanis en 2018, 62% des seniors interrogés « avouaient penser à la retraite avec inquiétude ». L’option de la retraite progressive offre, en réponse, la possibilité de se familiariser avec son nouveau quotidien pas à pas.

Du côté des entreprises, les bénéfices existent aussi. La retraite progressive leur permet de conserver la motivation de leurs salariés en fin de carrière. Par ailleurs, cela peut être aussi l’occasion de favoriser le transfert de compétences d’un collaborateur âgé vers son jeune successeur.

Vais-je continuer à cotiser en retraite progressive ?

Oui ! En plus de son indemnisation, l’actif-retraité perçoit encore un salaire. Il continue donc de cotiser, mais il peut aussi choisir de surcotiser (en cotisant sur la base d’un salaire à temps complet). Lorsque cette phase de transition arrive à terme, et que l’actif cesse de travailler, sa retraite définitive est recalculée en tenant compte de cette période.

Quelles conditions faut-il respecter pour y avoir droit ?

Pour pouvoir partir en retraite progressive, il vous faut déjà avoir obtenu l’accord de votre employeur. Ensuite, vous pouvez en faire la demande deux ans avant l’âge minimum légal de départ en retraite (qui est de 62 ans pour les personnes nées avant le 1^er septembre 1961, et de 64 ans pour celles nées après 1968). Cet âge ayant évolué avec la dernière réforme, renseignez-vous directement sur le site du gouvernement pour connaître le vôtre.

Pour pouvoir y bénéficier, vous devez respecter les conditions suivantes :

• Justifier d’au moins 150 trimestres de cotisations.
• Exercer une activité professionnelle à temps partiel, de 40 à 80 % d’un temps complet.

Mais attention, certains postes n’y sont pas éligibles. Lesquels ? « Si vous exercez à titre exclusif certaines activités (administrateur d'un groupement mutualiste, vente de biens neufs que vous confectionnez) » peut-on lire sur le site du gouvernement.

Combien vais-je toucher ?

Cela dépend de votre salaire évidemment, mais surtout de votre emploi du temps ! La part de retraite versée est établie à partir du temps de présence en entreprise. Si l’actif-retraité travaille à 60 %, l’indemnisation compensatrice dans le cadre de sa retraite progressive sera de 40 %. Et si sa durée de travail est de 80 %, il touchera une part de retraite équivalente à 20 % de son temps de travail. Sachant que, comme pour tous les retraités, le montant de la retraite correspond environ à la moitié du salaire perçu à temps plein.

Autre détail important : si le salaire que vous touchez sur votre temps partiel, est égal ou plus important que ce que vous perceviez avant de partir en retraite progressive, la part de cette dernière ne vous sera plus versée.