Combien d'heures peut-on travailler en retraite ?

Le prolongement d'une activité professionnelle après le départ à la retraite s'est largement démocratisé ces dernières années. Cette décision soulève toutefois quelques questions : dans quelles conditions peut-on exercer une activité rémunérée tout en percevant sa pension de retraite ? Et surtout, existe-t-il une limite en termes d’heures de travail ? Dans la majorité des cas, aucune restriction horaire stricte n’est imposée. Néanmoins, certaines règles encadrent cette pratique, selon le régime de retraite, le type de contrat ou encore les revenus perçus. On vous en dit plus !

Pourquoi travailler à la retraite ?

La retraite, souvent vue comme une période de repos après des années de travail, n’est pas forcément synonyme d’inactivité pour tout le monde. Beaucoup de retraités choisissent de continuer à travailler, et les raisons varient d'une personne à l'autre. Pour certains, c'est un moyen de compléter leurs revenus, car leur pension ne suffit parfois pas à maintenir le même niveau de vie.

D’autres préfèrent simplement rester actifs, parce qu'après des années de rythme soutenu, la retraite peut être un vrai bouleversement. Travailler quelques heures par semaine permet de garder un lien avec le monde professionnel, d’éviter l’isolement et de se maintenir en forme. Enfin, pour certains, leur activité professionnelle est une passion, et ils ne souhaitent pas se priver de ce plaisir.

Au final, poursuivre une activité après la retraite peut aussi être une manière de se sentir utile et de garder son esprit et son corps en mouvement.

Quelle est la durée et le nombre d'heures de travail autorisés à la retraite ?

La législation française ne fixe pas de limite précise au nombre d'heures qu'un retraité peut travailler. Cependant, le cumul des revenus d'une activité professionnelle avec les pensions de retraite doit respecter certaines conditions, qui dépendent du régime de retraite et de l'âge du retraité.

Dans quels secteurs les séniors sont-ils les plus recherchés ?

Les séniors sont particulièrement recherchés dans plusieurs secteurs grâce à leur expérience et leur disponibilité. Voici les principaux secteurs en demande :

• services à la personne
• grande distribution et commerce
• formation et conseil
• restauration et hôtellerie
• numérique
• comptabilité

Quelles sont les règles du cumul emploi-retraite ?

Le cumul de votre pension de retraite de base versée par l'Assurance retraite avec un revenu provenant d'une activité professionnelle peut se faire de deux manières. Il est possible d'avoir un cumul intégral, c'est-à-dire que vous pouvez percevoir votre pension de retraite sans que celle-ci soit réduite, tout en exerçant une activité professionnelle. Toutefois, dans certains cas, ce cumul peut être soumis à un plafond de revenus. Si vos revenus professionnels dépassent ce plafond, votre pension de retraite peut être partiellement ou totalement suspendue, selon les règles en vigueur. Il est donc important de connaître ces seuils afin de bien gérer la combinaison entre travail et retraite.

Le cumul intégral

D’après le Service Public, il est possible de cumuler intégralement votre pension de retraite de base de l'Assurance retraite avec un revenu d'activité professionnelle, sous certaines conditions.

Ce cumul aussi appelé CER est autorisé si vous respectez les conditions suivantes :

• vous devez avoir demandé et obtenu toutes vos pensions de retraite (de base et complémentaires) avant de reprendre votre travail
• vous avez obtenu une pension de retraite à taux plein entre 62 et 67 ans, en ayant rempli le nombre de trimestres requis selon votre année de naissance
• vous avez 67 ans ou plus, ce qui permet de cumuler intégralement, peu importe le nombre de trimestres cotisés

Même si vous ne remplissez pas toutes les conditions d’âge, il est possible de cumuler intégralement votre pension avec certains types d’activités professionnelles, telles que :

• activités artistiques ou littéraires
• mandats électifs (indemnités comprises)
• consultations occasionnelles dans des établissements de santé
• engagement dans des jurys de concours ou dans des instances consultatives
• assistance maternelle ou aide à une personne handicapée
• activités de faible revenu

Si vous êtes rattaché à un régime spécial (comme celui des salariés non agricoles, des marins, ou de l'Opéra de Paris), il est important de consulter votre caisse de retraite, car des règles spécifiques peuvent s'appliquer.

Le cumul partiel

Si vous ne bénéficiez pas d'une pension de retraite de base à taux plein ou si votre activité n'est pas librement cumulable, vous avez la possibilité de cumuler votre pension avec un revenu d’activité. Cependant, il est important que la somme de vos pensions et de votre revenu ne dépasse pas un plafond spécifique.

Ce plafond est soit :

• 160% du Smic, soit 2 882,88€ brut en 2024, basé sur 1 820 heures par an
• soit votre dernier salaire brut avant la retraite

Les montants pris en compte sont les suivants :

• votre revenu est calculé en fonction de 98,25% de son montant soumis à la CSG
• les pensions de retraite sont prises en compte en brut
• le dernier salaire brut est la moyenne des 3 derniers mois avant la retraite

Si vous étiez à temps partiel, vous pouvez demander que votre salaire soit calculé comme si vous aviez travaillé à temps plein.

Concernant l'employeur : Vous pouvez reprendre un emploi chez un nouvel employeur immédiatement après votre retraite. Si vous souhaitez revenir chez votre dernier employeur, vous devez attendre 6 mois après votre départ à la retraite. Si vous reprenez votre activité avec votre ancien employeur avant ces 6 mois, votre pension sera suspendue entre la reprise de l’activité et jusqu’à 6 mois maximum après votre départ en retraite.

Avant de reprendre toute activité professionnelle après la retraite, il est recommandé de contacter votre caisse de retraite pour connaître les conditions exactes de cumul en fonction de votre situation personnelle.

Quel est l'impact du cumul d'une activité professionnelle sur le montant de la pension de retraite ?

L'impact sur la pension de retraite dépend du type de cumul choisi par le retraité. En cas de cumul intégral, sans plafond de revenus, la pension reste intacte, sous réserve de respecter toutes les conditions légales. En revanche, pour un cumul partiel, où les revenus d’activité sont limités, la pension peut être réduite si le total des revenus dépasse un seuil défini.

Certaines activités peuvent aussi influencer la durée d’assurance retraite et impacter le calcul des droits à pension. Il est donc essentiel de bien se renseigner avant de reprendre une activité professionnelle pour éviter toute mauvaise surprise.

Quelles démarches pour cumuler emploi et retraite ?

Pour pouvoir bénéficier du cumul emploi-retraite, un retraité doit informer sa caisse de retraite principale dès le mois suivant la reprise de son activité professionnelle. Il devra fournir les documents suivants :

• le nom et l’adresse du nouvel employeur
• la date de début de l'activité
• le montant et la nature des revenus perçus
• les régimes auxquels il est affilié au titre de sa nouvelle activité
• les bulletins de salaire ou tout autre document justifiant des revenus perçus
• le nom et l’adresse des autres organismes de retraite qui versent des pensions (base et complémentaire)

Si le retraité exerce une activité indépendante, la procédure diffère légèrement. Il devra d'abord liquider toutes ses pensions de retraite, mais il n'est pas nécessaire de fermer son entreprise. Pour continuer son activité d'indépendant, il doit faire une demande de cumul emploi-retraite auprès de la caisse de retraite compétente. Si l’indépendant décide de changer d’activité, il devra fournir une attestation de cessation d'activité et préciser sa volonté de cumuler sa pension de retraite avec sa nouvelle activité professionnelle dans le cadre d’un dispositif dérogatoire.

Comment mettre un terme à un cumul emploi-retraite ?

Dans le cadre du cumul emploi-retraite, le salarié conserve les mêmes droits que les autres travailleurs. Pour mettre fin à ce cumul, l'employeur doit suivre les procédures légales en vigueur concernant le licenciement ou la rupture conventionnelle. Si la décision vient du salarié, il pourra toucher les indemnités de fin de contrat prévues par la convention collective, sauf en cas de faute grave ou lourde.