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Et si nos clics avaient plus d’impact qu’on ne le pense ?
La réponse avec deux experts spécialisés dans le numérique responsable.
En France, le numérique représentait 4,4 % de l’empreinte carbone du pays en 2022, selon les chiffres les plus récents de l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). 46 % de cette empreinte est causée par les data centers ou centres de données, lieux dans lesquels sont rassemblés les composants matériels d’un système informatique (tels que les ordinateurs centraux, les serveurs, les baies de stockage, les équipements réseau et de télécommunications, etc.).
Dans un contexte d’accélération du numérique, les professionnels de l’informatique et les entreprises s’engagent de plus en plus dans le numérique responsable : une démarche d’amélioration continue de leur empreinte écologique et sociale. Nicolas Hachet et Stephen Perin, directeurs techniques au sein de l’ESN Inetum, reviennent pour Hellowork sur les enjeux du numérique responsable et les solutions qu’ils proposent à leurs équipes et clients.
Quels sont, aujourd’hui, les principaux enjeux du numérique responsable ?
Stephen : La consommation énergétique et la fabrication du matériel ont un impact considérable sur la planète : environ 10 % de la consommation énergétique mondiale est liée au numérique. Et avec l’essor de l’intelligence artificielle, ce chiffre ne peut qu’augmenter. Il faut aussi considérer la consommation de ressources naturelles : ordinateurs et smartphones utilisent des terres rares, et malgré le recyclage, il y a un énorme gaspillage. Des millions d’appareils sont produits et jetés chaque année sous l’effet du consumérisme.
Le numérique représente environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit l’équivalent du trafic aérien. On évoque souvent la réduction des vols, mais il faudrait aussi limiter la consommation de contenus vidéo et d’appareils électroniques.
bon à savoir
Nicolas : Il faut distinguer plusieurs niveaux d’usage : la consommation quotidienne (Internet, télévision, streaming) qui concentre la majorité de l’impact, et les usages professionnels. Une visioconférence, par exemple, consomme beaucoup de ressources : réseaux, data centers, transferts de données… Tout cela reste invisible pour l’utilisateur, ce qui rend sa prise de conscience difficile.
Comment Inetum accompagne-t-elle concrètement ses clients dans cette démarche ?
Nicolas : Inetum a adopté une démarche baptisée BtoB to Society, qui inscrit la responsabilité sociale et environnementale dans l’ADN de l’entreprise. On cherche donc à avoir un impact positif sur nos clients et sur la société.
Sur le terrain, cela se traduit par des formations internes obligatoires sur le numérique responsable, mais aussi par des exigences croissantes dans les appels d’offres : nos clients nous mettent désormais au défi sur ces sujets. Nous accompagnons notamment La Poste dans sa démarche numérique responsable : accessibilité, écoconception, éthique… Nous intervenons plus particulièrement sur le déploiement de l’écoconception : diagnostic d’impact, allègement du code et des images, sobriété fonctionnelle, suppression de certaines fonctionnalités trop gourmandes.
Concrètement, cela signifie un code plus condensé, des images adaptées, des bibliothèques logicielles plus légères, des optimisations des performances et de cache pour réduire le trafic réseau. On s’intéresse aussi à la zone d’hébergement des applications, en privilégiant les data centers alimentés par de l’énergie verte. C’est un univers très vaste.
Stephen : Il y a aussi le cadre réglementaire : le RGESN (Référentiel général d’écoconception des services numériques), mis en place en 2024, pousse les entreprises à se structurer. Nous avons, de même, lancé un projet interne de recherche et développement, Digital Greener, pour auditer les performances et l’écoconception des sites web.
Le numérique responsable ne se limite pas à l’environnement : il englobe aussi les volets social et de gouvernance. Le RGAA (Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité) existe depuis une dizaine d’années. Nous accompagnons aussi nos clients sur cette partie, essentielle pour rendre les services accessibles aux personnes en situation de handicap.
bon à savoir
D’un point de vue technique, l’accessibilité et l’écoconception convergent-elles ?
Nicolas : Ces deux démarches sont très complémentaires. Elles ont des objectifs distincts, mais leur mise en œuvre conduit à un site plus simple et plus clair. L’accessibilité, c’est réfléchir à la charge d’information, à la hiérarchie des contenus, au parcours utilisateur. Cela se construit avec les utilisateurs eux-mêmes, pas seulement avec des experts externes.
Stephen : Exactement. Penser l’accessibilité dès le départ améliore tout : lisibilité, clarté, performances. Finalement, les deux approches se rejoignent.
Nicolas : Et un site accessible est souvent plus léger ! Prenez la vidéo : c’est l’un des contenus les plus énergivores. Sur un site vraiment accessible, il y en a très peu, car les vidéos sont difficilement exploitables pour certaines personnes en situation de handicap.
Avec l’essor de l’intelligence artificielle, comment concilier innovation et sobriété numérique ?
Stephen : L’IA va transformer les architectures applicatives. Elle peut aider à optimiser l’existant, mais aussi à repenser la conception des applications. Le cloud, par exemple, permet des économies d’échelle et peut contribuer à réduire l’empreinte carbone. Certains estiment que la migration massive vers le cloud est un levier important de sobriété, même si c’est un sujet à débattre.
Nicolas : Aujourd’hui, l’IA ne remplace pas les développeurs, elle les augmente. On parle de « développeurs augmentés ». Elle n’a pas encore la capacité d’appréhender la complexité d’un contexte, mais elle peut être un outil puissant. En revanche, l’impact énergétique des data centers est colossal. Il faut donc adopter une approche raisonnée, sobre et réfléchir à l’usage que l’on en fait.
L’IA est une révolution qui transformera la société. La vraie question, c’est où et pourquoi l’utiliser. Il faut diriger les usages vers des impacts positifs, y compris environnementaux. C’est le principe de l’IT for Greener IT : utiliser l’informatique pour rendre l’informatique elle-même plus durable.
Comment vos équipes techniques s’approprient-elles ces enjeux au quotidien ?
Stephen : Chez Inetum, les collaborateurs se passionnent pour ces sujets. L’équipe d’architecture, par exemple, a travaillé sur l’architecture responsable et participe à des groupes de travail externes. Nous sommes également membres de l’INR (Institut du numérique responsable), qui réfléchit à une IA éthique et de confiance. Nous organisons des formations et de la sensibilisation à l’accessibilité et à l’écoconception, via des modules e-learning et des ateliers internes.
Nicolas : Oui, on a déployé ces formations à grande échelle, notamment dans la région Ouest, avec des ateliers sur l’impact du numérique. L’acculturation doit être permanente : auprès des clients comme des collaborateurs.
Autrefois considéré comme une niche, le numérique responsable est-il plus en vogue aujourd’hui ?
Stephen : Il y a quinze ans, le sujet était marginal. La prise de conscience est désormais réelle ! La réglementation s’est aussi étoffée : loi REEN **, référentiel RGESN … Le sujet est ancré, même si l’attention médiatique se déplace vers l’IA.
Nicolas : Oui, on observe une diffusion du sujet à tous les niveaux. Le temps des entreprises n’est pas celui des individus ni du législateur, mais désormais, la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) fait partie intégrante des attentes des clients. La société s’est désormais approprié la question du numérique responsable. Le chemin reste long, mais la progression est réelle.
* The One Device: The Secret History of the iPhone, Brian Merchant, 2017
** La loi Réduction de l’empreinte environnementale du numérique (REEN) du 15 novembre 2021vise à sensibiliser et à responsabiliser les entreprises, les acteurs publics et les consommateurs quant au contrôle de leur impact numérique sur l’environnement.
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