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Les jeunes ne veulent plus travailler ? Ce que disent vraiment les chiffres

Par Julian Picot • Publié le

« Les jeunes veulent travailler » mais se heurtent à une profonde « désillusion », alerte l'Institut Montaigne.

Les jeunes ne veulent plus travailler ? Ce que disent vraiment les chiffres
La rémunération et le stress génèrent le plus de déception chez les jeunes, devant l'équilibre pro et perso ! © Institut Montaigne

Les nouvelles générations fuient le travail ? Non ! « Les jeunes veulent travailler et considèrent que c'est un élément important de leur vie, à condition d'être bien rémunéré et d'avoir une qualité de vie en dehors du travail », révèle Marc Lazar sur France Inter, l'un des auteurs de l'enquête de l'Institut Montaigne, menée à l'automne 2024 auprès de 6 000 jeunes de 16 à 30 ans. Mais une fois confrontés à la réalité, 66 % d'entre eux ressentent une profonde « désillusion ». On vous explique pourquoi.

« La jeunesse paresseuse n'est qu'un mythe »

Les jeunes ne veulent plus travailler ? D'après cette l'étude de l'Institut Montaigne, publiée ce mardi, pas vraiment. Près de la moitié des répondants sont prêts à « travailler plus pour gagner plus », soit une différence de 16 points chez les actifs plus âgés. Lorsqu'on leur demande s'ils continueraient à travailler même sans nécessité financière, 80 % répondent favorablement. « Nous observons que les jeunes sont attachés au travail et que la jeunesse paresseuse n’est qu’un mythe », explique Yann Algan, professeur d’économie et auteur de l'étude. Attention tout de même, cela ne signifie pas que les jeunes sont tous épanouis au travail. L'enquête révèle quatre profils de jeunes actifs :

  • Les satisfaits (32 %) « se montrent pleinement intégrés et sensibles à la responsabilité sociale de leur entreprise ».
  • Les frustrés (28 %) contestataires ou démotivés, caractérisés par « des attentes non satisfaites à l'égard de l'emploi occupé », qui provoquent une défiance ou une détresse psychologique, ainsi qu'une désaffection du monde du travail.
  • Les fatalistes (20 %), un groupe résigné qui n'a que « très peu d'attentes et ne manifeste pas forcément de frustration quant à l’emploi qu’ils occupent, sauf à l’égard de leur management ».
  • Et enfin, les rebelles (20 %) « apprécient leur emploi mais rejettent leur hiérarchie, ce qui se traduit par une volonté d'émancipation », en tant qu'entrepreneur ou qu'indépendant par exemple.

Comment expliquer que plus des deux tiers des jeunes ne soient pas satisfaits au travail ? Pour cela, remontons le fil du temps… jusqu'aux bancs de l'école.

Insatisfaction au travail : pourquoi les jeunes ne s’y retrouvent plus ?

D'après l'étude, 60 % des jeunes salariés déclarent d'ailleurs envisager de quitter leur emploi actuel dans les cinq prochaines années. Voici pourquoi.

Un problème d'orientation

D'après l'étude de l'Institut Montaigne, 28 % des jeunes ne sont pas satisfaits de leur orientation. Pour cause principale : un manque de qualité sur l'information reçue concernant les études et les choix professionnels pour 38 % des répondants. Cette insatisfaction s'aggrave en fonction de leur avancée dans le monde du travail : 18 % pour les élèves et étudiants, 27 % pour les nouveaux actifs et 30 % pour les actifs avancés. Ces attentes professionnelles varient aussi selon le diplôme. Plus son niveau est élevé, plus grandes sont les attentes. Les plus insatisfaits sont les moins diplômés (brevet ou moins : 38%), suivis des titulaires de CAP ou de BEP ou de bacs technologiques (28%), puis des bacheliers généraux (25%). L'étude révèle aussi que les jeunes femmes sont nettement plus insatisfaites de leur orientation que les jeunes hommes.

bon à savoir

Les plus insatisfaits sont les moins diplômés, les femmes, les jeunes plus avancés dans leur vie professionnelle, les diplômés des filières professionnelles de service et les diplômés de lettres et SHS.

« Un décalage entre leurs attentes et la réalité de la qualité du travail »

La rémunération reste bel et bien le critère le plus déterminant dans la qualité du travail que souhaite la jeune génération, suivie par l’équilibre du temps pro et perso, l’absence de stress et les possibilités d’évolution professionnelle. « La satisfaction du travail dépend de la manière dont les jeunes vivent le décalage entre leurs attentes et la réalité du travail. Il y a une grande désillusion sur ce point-là », peut-on lire dans le rapport. 66 % des jeunes en emploi ou ayant déjà travaillé ressentent de la frustration quant à leur emploi. La rémunération et le stress génèrent le plus de déception, devant l'équilibre pro et perso. Malgré ces insatisfactions au travail, certains secteurs d'activité semblent sortir du lot.

frustration jeunes travail
Le graphique  présente les résultats de l’indice de frustration relativepour chacun des items évalué de cette manière, révélant les écarts lesplus significatifs entre les attentes des jeunes actifs et la réalité de leuremploi. © Institut Montaigne

bon à savoir

Contrairement aux idées reçues, les critères d'entreprise responsable et de mobilité professionnelle arrivent en bas du classement des attentes des jeunes en termes d'emploi.

Quels sont les secteurs qui attirent le plus les jeunes ?

Quels sont les secteurs d'activités rêvés des jeunes ? © Institut Montaigne

D'après l'étude Montaigne, le secteur du luxe est le domaine d'activité dans lequel les jeunes actifs seraient davantage prêts à travailler. « Il est le seul à dépasser le seuil des 60 % de réponses positives sur l’ensemble de l’échantillon, avec une répartition parfaitement équilibrée entre hommes et femmes », relèvent les auteurs. L'administration, la santé et l'associatif suivent derrière, ce qui témoignent d'un « attachement des jeunes aux missions d'intérêt général ». Les entreprises du secteur industriel et du BTP clôturent ce classement (à l'exception de l'automobile, en cinquième position).

« Ce ne sont pas des critères précis qui guident ces choix, mais plutôt un degré d’exigence générale », précise le rapport. Ces choix sont très nettement influencés par l'origine de la personne et son genre.

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