Emploi cadres en 2021 : des craintes pour les seniors et les jeunes diplômés

Pas de révolution à venir, mais des changements dans la continuité et des points de vigilance à garder à l’œil.

Des entreprises fragilisées et des cadres inquiets

Interrogés fin 2020, les cadres disaient s'inquiéter des projets de licenciement dont ils étaient témoins. Et pas seulement témoins, parce qu'ils se sentent directement menacés par ces projets. C'est encore plus vrai pour les seniors et les jeunes diplômés, ainsi que pour les cadres qui ont connu une mise en activité partielle en 2020 à cause de la crise sanitaire.

L'Apec estime que les recrutements de cadres ont chuté de 40% en 2020, sans avoir pu retrouver le niveau de 2019 malgré la reprise de la fin d'année. En 2021, il est plus que probable que les chiffres restent en-deça de ceux de 2019, quand bien même le deuxième semestre verrait la crise sanitaire s'éloigner.

Les jeunes diplômés - à qui le marché du travail était très favorable depuis plusieurs années - ne sont plus à même de s'y insérer aussi rapidement que par le passé, le nombre d'offres leur étant destiné ayant connu une baisse plus marquée que celui des offres s'adressant à des cadres expérimentés. L'Apec rappelle à juste titre que cette situation tendue sera renforcée par la présence sur le marché de plusieurs promotions de jeunes diplômés.

Des difficultés de recrutement qui persistent

66% des entreprises qui envisagent de recruter des cadres au premier trimestre 2021 anticipent des difficultés. En cause pour certains secteurs (informatique, industrie, BTP...), l'inadéquation entre les besoins des entreprises et les compétences des candidats pourtant plus nombreux. Dans la data et pour des métiers émergents, les entreprises peinent à trouver les profils en phase avec des postes extrêmement qualifiés.

Les entreprises éloignées des zones urbaines sont aussi concernées par des problématiques d'attractivité. Pour rappel, 67% des cadres vivent au sein d'agglomérations de plus de 200 000 habitants, contre 41% de non-cadres. Se mettre au vert et changer d'air, oui, mais pas à n'importe quel prix ! Les cadres sont aussi 57% à estimer qu'un changement d'entreprise dans le contexte actuel présente plus de risques que d'opportunités. Les recruteurs auront donc plus de mal à mobiliser leur vivier de cadres déjà en poste.