Boomer, Gen Y, Gen Z... Qu'est-ce que votre génération dit de vous au travail ?

Si les uns sont considérés comme la génération « oubliée », les autres se démarquent par leur dynamisme et leur indépendance, tandis que les derniers arrivés sur le marché sont décriés dans les médias. Qu’en est-il réellement ? Quelles influences les générations exercent-elles sur notre rapport au travail ? On vous en dit plus !

Générations au travail : de quoi parle-t-on ?

En France, on identifie six générations d’individus :

• la génération silencieuse, née avant 1945
• les baby-boomers, nés entre 1945 et 1964
• la génération X, née entre 1965 et 1979
• la génération Y (ou les millennials), née entre 1980 et 1994
• la génération Z, née entre 1995 et 2009
• la génération Alpha, née après 2010.

L'âge de départ à la retraite, en France, est actuellement de 64 ans, seules les générations X, Y et Z sont donc en âge de travailler.

Gen X : des collaborateurs fidèles et carriéristes

Mémo : les collaborateurs de la Gen X sont nés entre 1965 et 1979 et sont âgés de 46 à 60 ans.

Souvent considérée comme la génération « oubliée », la Gen X a été témoin des grands bouleversements de l’Histoire, de plusieurs chocs pétroliers et des premières grandes vagues de chômage. Pour leurs parents, les baby-boomers, trouver un job était une affaire plutôt facile. Mais les emplois de cette époque étaient particulièrement éprouvants et néfastes pour la santé. La génération X a ainsi grandi en voyant ses parents travailler dur pour subvenir aux besoins de leur famille.

Le collaborateur de la génération X est soucieux de sa stabilité professionnelle : garder son job fait partie de ses priorités. En entreprise, il démontre des qualités professionnelles fortes, telles qu’une certaine fidélité à son employeur et un respect (absolu) de la hiérarchie traditionnelle. Le collaborateur X considère les avantages sociaux, tels que l’assurance santé, comme une condition fondamentale de sa fidélité à son employeur. Habitué à être jugé sur ses résultats et sa performance, il ne compte pas ses heures, fait preuve d’engagement et est concerné par la mission et l’activité de son entreprise. En bref, exigence, rigueur et effort caractérisent sa vision du travail !

La Gen X est carriériste ! Portés par un désir de réussite, 64% de ces collaborateurs estiment que « se distinguer professionnellement » est un véritable aboutissement¹, qui s’accompagne souvent d’une volonté de percevoir un salaire conséquent, puisque 26% d’entre eux estiment que bénéficier d’un « haut salaire » est une priorité².

L’épanouissement individuel se recherche plutôt en dehors du cadre professionnel pour cette génération, à l’inverse des jeunes générations qui ont particulièrement besoin de trouver du plaisir dans leurs tâches quotidiennes. Les collaborateurs X ont besoin de temps libre pour s’adonner à leurs activités et valorisent donc la séparation entre le personnel et le professionnel. A noter qu’il s’agit ici de la plus grande différence de vision avec leurs parents, les baby-boomers, qui étaient plus dévoués au travail.

À retenir : Les trois mots pour décrire la Gen X au travail : stabilité, fidélité, temps libre.

Millennials : un rapport ambivalent avec le travail

Mémo : les millennials, ou la Gen Y, sont nés entre 1980 et 1994 et sont âgés de 31 à 45 ans.

En 2030, la Gen Y représentera 75% de la population française active³. Souvent considérée comme la génération la plus éduquée, elle se distingue par sa volonté de trouver, et de préserver, son équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, jugé comme indispensable pour 88% des millennials⁴. En théorie… puisqu’en pratique ils entretiennent un rapport ambivalent avec leur travail : 45% d’entre eux déclarent effectuer des tâches professionnelles pendant leurs jours de repos⁴. La Gen Y a du mal à s’arrêter de travailler et à déconnecter, un phénomène qui s’est notamment accentué avec l’ancrage du télétravail. Il faut aussi souligner que les millenials ne sont pas nés avec Internet, ils ont connu la vie sans le numérique et ont plutôt grandi avec.

Au travail, la Gen Y est à la recherche de transparence : elle s’oppose de plus en plus à la hiérarchie verticale et semble privilégier une communication plus horizontale et qualitative avec ses managers. C’est aussi une génération motivée par la collaboration, qui ne considère plus le salaire comme le seul facteur de motivation et d’épanouissement.

Les millenials se distinguent aussi par leur dynamisme et leur indépendance : en 2016, 52% des moins de 30 ans considéraient l'entrepreneuriat comme le choix de carrière le plus intéressant⁵. Une indépendance qui les pousse à repenser régulièrement leur job et qui place la mobilité professionnelle au cœur de leur épanouissement. Le collaborateur Y sait pertinemment qu’il ne fera pas sa carrière dans une seule et même entreprise !

À retenir : Les trois mots pour décrire la Gen Y au travail : transparence, dynamisme et mobilité.

Gen Z : une génération pas si désinvestie que ça

Mémo : les individus de la Gen Z sont nés entre 1995 et 2009 et sont âgés de 16 à 30 ans.

Élevée à l’ère d’Internet et des nouvelles technologies, la Gen Z est une génération fortement marquée par les crises économiques, environnementales et sanitaires, qui exprime un certain sentiment d’insécurité et d'incertitude, notamment dans leur relation au travail. C’est pourquoi, elle souffre de nombreux stéréotypes et est souvent décriée dans les médias.

Cependant, en s’y intéressant de plus près, la génération Z est, en réalité, portée par des valeurs d’innovation et de collaboration. Elle place la proximité et la quête de sens au cœur de ses préoccupations et est prête à s’investir dans un métier utile, qui fait véritablement progresser l’entreprise, et parfois la société. Du fait de ce sentiment d’incertitude, elle accorde une grande importance à la sécurité de l’emploi. Pour le collaborateur Z, plus il se sent utile, plus il est satisfait et plus il est prêt à s’engager durablement pour son employeur.

La Gen Z est engagée : elle estime que les questions de santé mentale et développement durable doivent être prises en compte et préservées au sein des entreprises. Ces valeurs sont déterminantes pour eux : seuls 19% des collaborateurs Z se disent prêts à travailler pour une entreprise qui ne les partage pas⁶.

À retenir : Les trois mots pour décrire la Gen Z au travail : collaboration, sentiment d’utilité et engagement social.

Qu’en sera-t-il pour la génération Alpha ?

Il est encore difficile d’envisager le rapport au travail qui la caractérise, puisque tous ses membres ne pas encore nés ! Ce que l’on sait déjà, c’est que la génération Alpha est la première à naître, à grandir et à évoluer dans un monde pleinement immergé dans le numérique. Pour Mark McCrindle, chercheur australien en sciences sociales, cette nouvelle génération sera certainement « la plus instruite, la plus connectée et globalement la plus aisée de l’Histoire ».

Indépendants et autonomes, les enfants de la génération Alpha possèdent une forte capacité à innover et à chercher des solutions par eux-mêmes. Ils évoluent dans un monde où la créativité est encouragée et où la flexibilité est une norme, ce qui laisse à penser qu’ils emprunteront des carrières non linéaires, faites de très nombreux choix et opportunités professionnels.

1 Sondage Ifop et Club LANDOY, 2022 ; 2 Enquête Zety, 2023; 3 France Travail ; 4 EY People Consulting; 5 Hubspot ; 6 France Travail