Stagiaire chez CGI, Tiffany est en situation de handicap : « Le monde n'est pas forcément facile pour nous, mais il ne faut pas se cacher ! »

Première immersion professionnelle, le stage est une étape importante dans la vie des étudiants. Elle leur permet d’apprendre les codes du monde du travail, tout en découvrant un secteur d’activité jusqu’alors méconnu. Or avant de tomber sur la bonne structure d’accueil, les recherches s’avèrent souvent fastidieuses, et lorsqu’un handicap s’ajoute à l’équation, la quête se complexifie davantage.

Pour Tiffany, apprentie-juriste étudiante à la Sorbonne, ce fut tout le contraire ! La jeune femme atteinte d’un handicap invisible touchant au neurodéveloppement, a trouvé en CGI une entreprise handi-accueillante. Sa tutrice Agathe, a su s’adapter à ses besoins, tout en lui enseignant les ficelles du métier. Témoignages croisés.

Un recrutement inclusif

« J’ai commencé mes recherches en mettant mon CV sur Hellowork », raconte Tiffany. Après quelques jours d’exposition, son profil a retenu l’attention d’un cabinet de recrutement s’adressant aux profils RQTH. « Avant, je ne savais pas que ces cabinets existaient. Ils se démocratisent depuis quelques années et sont vraiment utiles, car ils donnent des conseils pertinents et nouent des partenariats avec les équipes handicap de nombreuses sociétés », soutient-elle.

C’est par ce biais que Tiffany a trouvé son stage. Le cabinet de recrutement a ensuite envoyé le CV banalisé de Tiffany (sans nom et prénom) à CGI qui l’a présélectionné. Puis, les RH de l’entreprise l’ont contactée pour connaître ses motivations. « Ma RQTH était mentionnée, mais je n’étais pas obligée de préciser de quel handicap je souffrais », précise-t-elle. En plus de garantir un processus plus inclusif, cela permet, d’après elle, de limiter les préjugés que les recruteurs peuvent avoir (même inconsciemment) sur certaines formes de handicap notamment les handicaps invisibles dont souffre Tiffany et qui représentent 80% des handicaps.

Un aménagement de poste adapté

Tiffany a tout de même fait le choix de mettre des mots sur son handicap, notamment pour que l’entreprise puisse s’adapter à ses besoins. « Le monde n'est pas forcément facile pour nous, mais je pense qu’il ne faut pas se cacher. Il ne faut pas hésiter à décrire les conséquences physiques et psychiques de notre handicap, pour que les aménagements de poste soient les plus adaptés possibles et si nous n’y arrivons pas, il existe des cabinets, des associations pour les personnes RQTH partout en France en digital et/ou présentiel qui peuvent nous aider à présenter notre handicap de manière rassurante et tout au long de notre scolarité et vie professionnelle », conseille-t-elle.

De son côté, la maladie se manifeste par de la fatigue chronique. « Les gestes du quotidien, comme lire, écrire, comprendre, me concentrer, me demandent un effort supplémentaire ».

À son arrivée, des précautions ont donc été prises pour que son intégration se déroule au mieux. « J’ai rencontré un médecin du travail, un infirmier et un ergonome, qui ont validé des aménagements de poste. » Elle bénéficie désormais d’un aménagement du temps de travail avec notamment des pauses supplémentaires, pour soulager ses fatigues chroniques. « J'ai aussi accès à des logiciels de traitement de texte, d’aide à la rédaction, de correction, d'écoute, avec la possibilité d’avoir des sous-titres sur Teams pour les visioconférences. » Ces aménagements qui peuvent paraître anodins, restent importants, selon elle : « Il faut toujours faire passer le bien-être avant le reste, car notre santé impacte directement notre capacité à travailler. »

CGI : Une ESN handi-accueillante

Dans le cadre de son accord Handicap, CGI met en place de nombreux dispositifs pour favoriser l’intégration des collaborateurs en situation de handicap - qu’ils soient en CDI, en CDD en stage ou en alternance - « Cela passe par les partenariats avec des cabinets de recrutement spécialisés, puis par l’intégration et les aménagements de poste qu’ils soient techniques (matériel ergonomique, logiciels spécifiques) ou organisationnels (temps partiel thérapeutique, télétravail etc.), gérés par notre équipe handicap interne. L’entreprise peut aussi prendre en charge une partie du transport ou aider aux démarches administratives (renouvellements RQTH, aides). Elle peut également octroyer des congés supplémentaires dans certaines situations, ou encore faire venir des interprètes à destination de salariés malentendants », liste Agathe, ambassadrice Handicap et tutrice de Tiffany.

« Tiffany était claire sur ce dont elle avait besoin ! »

Pour elle, le suivi d’une stagiaire en situation de handicap était une grande première. Pour autant, elle maîtrise parfaitement le sujet. « Mon rôle d’ambassadrice me permet d’organiser des ateliers de sensibilisation auprès de mes collègues », explique-t-elle.

Cette dernière n’a donc pas mis longtemps à cibler le suivi adéquat pour Tiffany. « L’important, c’est de s’adapter au stagiaire. Avec Tiffany, tout a été assez simple, car elle était claire sur ce dont elle avait besoin, ce qui a instauré une relation de confiance mutuelle dès le départ. »

Parfois, des ajustements sont nécessaires au niveau de l’organisation du travail. C’est pourquoi Agathe et Tiffany échangent lors de points quotidiens. « Ils permettent d’ajuster la charge de travail, de revoir les adaptations de mon emploi du temps si besoin, mais on parle surtout des missions, des deadlines et on affine notre organisation », résume la stagiaire.

Du droit privé, public… Une diversité de sujets juridiques !

En tant que juriste, Tiffany assiste sa tutrice dans l’analyse, la rédaction, la négociation de contrats et les recherches juridiques, sur plusieurs sujets, comme le droit de la propriété intellectuelle ou du numérique. « Ce qui me plaît, c’est que l’on s’adresse à nos clients internes et on les accompagne autour de problématiques juridiques, je me sens vraiment utile », affirme-t-elle.

Dans son accompagnement, Agathe s’efforce d’enseigner à Tiffany de nombreux sujets juridiques : « Des notions liées aux marchés publics comme aux marchés privés, pour qu’elle ressorte grandie de cette expérience. » C’est déjà le cas, puisque l’étudiante est pleinement satisfaite de son stage. « L’IT est un secteur d’activité que je connaissais peu. Ce domaine est très intéressant, car il recouvre des enjeux juridiques que l’on ne retrouve pas ailleurs », estime-t-elle.

« C’est sa personnalité qui a fait la différence »

Sa tutrice est toute aussi ravie de l’implication de son élève : « Nous cherchions quelqu’un de curieux, de volontaire, désireux d'apprendre. Nous souhaitions aussi que le stagiaire choisi ait une appétence pour le secteur informatique et qu’il possède des qualités sociales pour bien s’intégrer à l’équipe. » Tiffany coche toutes ces cases. C’est d’ailleurs sa personnalité « qui a fait la différence dans son recrutement », assure sa tutrice. Son handicap n’était même pas un sujet.

Si ce sont bien les compétences qui priment sur le handicap dans les recrutements, le groupe CGI peut tout de même se féliciter d’être une entreprise inclusive. Tous les métiers et tous les contrats sont ouverts aux travailleurs détenteurs d’une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) sans exception. « En arrivant chez CGI, j’ai ressenti de la bienveillance à l’égard des personnes en situation de handicap, autant de la part des RH, que des équipes. L’engagement qu’ils exposent à l’externe se reflète au quotidien en interne ! », conclut Tiffany.