Les cadres ont bénéficié d’augmentations record cette année

Les cadres ont connu une belle année 2022. Selon le dernier baromètre Apec publié ce lundi, la part des cadres ayant bénéficié d’une augmentation de salaire a atteint un niveau record l’an dernier mais l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes cadres reste conséquent. Le directeur de l’Apec demande des actions concrètes pour réduire les inégalités salariales dans les entreprises.

Une rémunération brute annuelle autour de 52 000 euros

Dans un contexte de marché de l’emploi dynamique et de forte inflation, la rémunération des cadres a augmenté en 2022 selon le dernier baromètre Apec réalisé auprès de 13 000 cadres du secteur privé.

« De nombreuses entreprises confrontées à des difficultés de recrutement toujours plus prégnantes et à une inflation très élevée ont consenti à des efforts sur le salaire, notamment en renforçant les enveloppes dédiées aux augmentations pour retenir et attirer des cadres », souligne l’association.

Ainsi, la rémunération annuelle brute médiane (fixe +variable) des cadres a progressé en 2022 de 2 % pour s’établir au 31 décembre à 52 000 €. Toutefois, malgré cette augmentation, une partie des cadres a perdu en pouvoir d’achat en raison de la forte inflation (5,2 % en 2022).

Pour de nombreux cadres, changer de poste permet d’obtenir une augmentation. La mobilité professionnelle, qu’elle soit au sein d’une même entreprise ou du côté d’un nouvel employeur, a été payante. « En effet, 72 % de ceux qui ont connu une promotion interne et 74 % de ceux ayant changé d’entreprise (sans période de chômage) ont été augmentés en 2022, tandis que seuls 55 % des cadres n’ayant pas évolué en interne l’ont été » note l’Apec.

Les femmes cadres restent moins bien payées que leurs homologues masculins

Tous les profils de cadres quel que soit leur âge, leur secteur d’activité ou leur entreprise ou la fonction exercée ont été augmentés en 2022. Cette hausse de la rémunération est d’ailleurs particulièrement sensible dans le secteur de l’industrie et dans les grandes entreprises de plus de 5000 salariés. Les moins de 35 ans sont ceux qui sont le plus nombreux à être augmentés (67% en 2022).

Si la part des femmes ayant bénéficié d’une augmentation a également fortement progressé l’an dernier, l’écart de rémunération reste élevé par rapport à leurs collègues masculins. Selon l’Apec, la rémunération annuelle brute médiane des femmes a progressé en 2022 pour atteindre 48 000 €, soit un différentiel de 15 % par rapport à celle des hommes cadres (55 000 €). Cet écart est stable depuis des années mais augmente avec l’âge. Il atteint 19% chez les 35 ans et plus.

« Cet écart s’explique en partie par des différences de profils entre les femmes et les hommes. Les femmes cadres, relativement plus jeunes que les hommes cadres, n’occupent souvent pas les mêmes emplois que les hommes. Elles sont par exemple sous-représentées dans les postes à responsabilité hiérarchique » note l’Apec.  Même à profil et poste équivalents, l’écart reste de 7,1%.

Ce constat chiffré des inégalités chez les cadres fait réagir le directeur général de l’Apec, Gilles Gateau : « En parler, faire des lois, se donner des objectifs et des index c’est bien…mais cela ne suffit manifestement pas, il faut agir plus fort et plus vite ! Accélérer dans la lutte contre ces inégalités, changer la mentalité des dirigeants et des managers, reconnaître enfin les compétences quel que soit le genre. »

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