On a testé pour vous : une journée au Futuroscope avec Margaux, opératrice attraction

Connaissez-vous un métier où l'on incarne à la fois le rôle de moniteur d'auto-école, de pompier et de pilote d'avion ? Bienvenue dans le quotidien de Margaux, 23 ans, opératrice attraction au Futuroscope depuis cinq ans. Chaque année, elle accueille les deux millions de visiteurs du parc… dont de nombreux enfants. Un job discret, mais essentiel, et surtout, vraiment pas comme les autres !

« Qu'est-ce que tu as vraiment envie de faire dans la vie ? »

« Attention au feu rouge ! » Aujourd'hui, sous le ciel bleu de Poitiers, Margaux fait passer le permis de conduire… à des enfants. « Dans la ville Futuropolis du parc, nous travaillons sur une quinzaine d'attractions destinées aux enfants et aux plus grands ! Nous surveillons les petits, mais pas seulement. Par exemple, dans l'attraction Graines de pilote, nous endossons le rôle d'examinateur de permis de conduire. Un jeu d'acteur avec les enfants… et les parents ! », raconte-t-elle. C'est d'ailleurs ce qu'elle préfère dans son métier : le contact humain. Observer le sourire des enfants, participer quelques minutes à leur bonheur, et interagir avec les parents, en quête de repos un court instant. « Les sentiments sont multipliés chez les enfants, et vous le ressentez. Mon métier est addictif, j'ai tout le temps hâte que la saison recommence », rigole-t-elle.

Les enfants sont sans filtre ! Ils racontent la vie de leurs parents. Un jour, alors que je faisais passer le code de la route fictif à un enfant, il m'avait expliqué que son papa avait déjà roulé à 200 km/h sur l'autoroute et que la police l'avait arrêté. Un moment à la fois drôle et gênant !

Margaux, opératrice attraction au Futuroscope.

Arrivée au Futuroscope à 18 ans, Margaux a d'abord été saisonnière, en parallèle de ses études en ressources humaines. Les recruteurs du parc n'attendent aucun diplôme au préalable : vous êtes formé sur le terrain. « Je ne connaissais rien, mais les anciens aident les nouveaux, c'est top ! On se sent vite intégré, personne n'est mis de côté. Je travaillais pendant les week-ends et les vacances scolaires. L'avantage, c'est que vous pouvez facilement négocier votre contrat en fonction de vos obligations. J'ai des collègues en 35 heures, en 30 heures, même en 28 heures », se réjouit-elle. Après une année d'expérience en tant que RH, loin du Futuroscope, Margaux a rapidement fait machine arrière. « Je me suis demandée : qu'est-ce que tu as vraiment envie de faire dans la vie ? Le choix était vite fait… Le Futuroscope me manque, je veux y retourner. Aujourd'hui, je suis en CDD de février à septembre. »

« L’essentiel, c’est d’aimer ce qu’on fait »

Au Futuroscope, vous ne vous ennuyez jamais. Le mot d'ordre est la polyvalence. Margaux change d'attraction à chaque heure : moins de lassitude, et plus de découvertes ! Entre la caserne des pompiers, le tarmac d’aéroport et l'auto-école, elle change de décor et d'ambiance sans arrêt. « Les journées passent super vite. Vous n'avez pas l'impression de venir au travail le matin. Vous pouvez être au contrôle des billets, à l'animation, sur d'autres attractions du parc… On attend de vous de la bienveillance, de la patience, du sérieux et de l'attention », confie-t-elle, tout en dévoilant les coulisses moins séduisantes de son job.

Je suis quelqu'un de très timide, mais le Futuroscope a révélé une nouvelle facette de moi que je connaissais pas. J'ai encore peur de parler à une caissière dans ma vie perso, mais au travail, j'ai appris à être à l'aise et de ne pas avoir peur du regard des autres.

Margaux, opératrice attraction au Futuroscope

Margaux est amenée à travailler le week-end, sur la période estivale, pendant les jours fériés, et ses horaires peuvent s'étendre jusqu'à très tard le soir. « Nous travaillons majoritairement de 10 heures à 19 heures, mais pendant les périodes estivales, nous pouvons prolonger jusqu'à 22 heures, même une heure du matin pour certains collègues. La vie perso est un peu mise de côté, mais en même temps, mon métier me passionne », avoue l'opératrice d'attraction. Et même si les salariés du Futuroscope profitent d'avantages financiers (comme les primes week-end, les primes jours fériés ou la prime de participation), Margaux avoue ne pas faire ce métier pour l'argent : « Mon salaire est d'environ 1 400 € net par mois, soit le Smic. Mais sincèrement, nous ne sommes pas là pour ça ! L’essentiel, c’est d’aimer ce qu’on fait », raconte Margaux, avant de conclure. « Ce qui compte, ce sont les rires des enfants et la fierté de faire un travail qui a du sens. »