A partir de combien de minutes est-on vraiment en retard ? Tout dépend de votre âge !

La société britannique, Meeting Canary, spécialisée dans les réunions en ligne, a réalisé une étude sur la ponctualité au travail en interrogeant près de 1 000 salariés outre-Manche. Il en ressort que notre rapport à la ponctualité en dit beaucoup sur notre âge…

« M’excuser pour mon retard ? Quel retard ? »

Etes-vous du genre à débarquer à tous vos rendez-vous avec dix minutes de retard ? Ou au contraire, à toujours prévoir cinq minutes d’avance tant la ponctualité est non négociable pour vous ?

Sachez que votre rapport à la ponctualité, et votre tolérance aux retards d’autrui, seraient grandement déterminés par la génération à laquelle vous appartenez. En effet, selon l’étude de Meeting Canary, les travailleurs de la jeune génération – la fameuse Gen Z, nés entre 1995 et 2012 – estiment qu’on est encore à l’heure dans la limite de dix minutes de retard. Vous arrivez à 16h10 au lieu de 16h ? Pas besoin de vous excuser face à un « Z », vous êtes à l’heure.

Comme vous vous en doutez, cette vision n’est pas DU TOUT partagée par la plus vieille génération, celle des non moins célèbres baby-boomers (nés entre 1946 et 1965, environ). De leur côté, après l’heure, ce n’est plus l’heure ! Même pour une minute… 70% des baby-boomers interrogés déclarent ainsi n’avoir aucune tolérance pour le moindre retard.

Cette intolérance semble en réalité s’accroître au fur et à mesure qu’on avance en âge. Du côté des Millennials (1980-1995, à peu de choses près), 40% d’entre eux estiment pouvoir pardonner un retard de dix minutes. Une proportion qui tombe à 26% pour la Gen X (1965 -1980, à la louche) et 20% pour les boomers.

Un choc des générations lié au Covid ?

Comment expliquer ces différences ? On peut d’abord penser que nos perceptions évoluent avec l’âge. A 55 ans, on ne supporte plus ce que l’on tolérait encore 30 ans plus tôt. C’est aussi cela, l’expérience : la première fois qu’on nous fait patienter dix minutes, on s’en accommode. La dix-millième fois, on est peut-être moins compréhensif…

Mais pour le média Fortune, le phénomène générationnel reste une piste d’explication. La Gen Z, qui a en partie fait son entrée sur le marché du travail pendant la crise sanitaire, a assisté à ses premières réunions par écrans interposés. Or, cinq ou dix minutes, c’est justement le temps nécessaire pour qu’une réunion en visio démarre « vraiment », en attendant que tout le monde se connecte, allume sa caméra, son micro, etc.

De plus, comme le note Laura van Beers, fondatrice de Meeting Canary, le vent de flexibilité qui a soufflé sur le monde du travail à cette période est rapidement rentrée dans les mœurs des travailleurs les plus jeunes. N’ayant connu que cela ou presque, hors de question pour eux de faire des concessions à ce sujet. Elle évoque ainsi une différence de mentalité palpable : « La Génération Z est plus susceptible que les autres générations de valoriser et de prioriser l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ou la santé mentale, par rapport aux facteurs de stress - et cela inclut de courir partout pour être à l'heure à une réunion. »

Pour autant, attention aux préjugés sur les jeunes générations ! De nombreuses études montrent qu’ils ne sont pas moins investis ou plus insatisfaits que leurs ainés. Il y a peu, la psychosociologue et conférencière Marlène Legay nous expliquait d’ailleurs pourquoi il est faux de penser que les jeunes ne veulent plus travailler… même si leur nouveau rapport au travail déstabilise parfois les autres générations.