Reconversion à l’ère de l’IA : 5 métiers manuels recherchés et bien rémunérés

Alors que l'IA menace certains emplois de bureau, elle crée aussi une forte croissance pour de nombreux autres métiers. C’est l’analyse de Jensen Huang, PDG de Nvidia, géant des puces pour l’IA, qui estime que les grands gagnants de la course à l’IA seront les métiers manuels qualifiés. Selon lui, on aura besoin de centaines de milliers de ces professionnels pour construire et entretenir les data centers de demain. À l’horizon 2030, le secteur vise 500 data centers sur le territoire français. Il est d'ailleurs est en pleine expansion, notamment depuis le plan d'investissement de plus de 100 milliards dédiés à l'IA annoncé par Emmanuel Macron. Or, les métiers essentiels à la bonne maintenance des data centers sont déjà en pénurie de main d’œuvre !

Vous vous inquiétez de l’avenir de votre métier à l’ère de l’IA ? Vous souhaitez vous reconvertir et vous cherchez des métiers qualifiés qui ont de l’avenir ? Voici 5 métiers manuels qui vont recruter dans les prochaines années avec des salaires pouvant atteindre jusqu’à 3 000 € net mensuel pour un profil expérimenté.

Plombier chauffagiste

Les data centers, ces immenses infrastructures qui font tourner l'IA (et pas que), génèrent une chaleur intense. Ils nécessitent donc des systèmes de refroidissement sophistiqués et des installations de plomberie complexes pour gérer les flux d'eau et de chaleur. Les plombiers chauffagistes qualifiés sont en première ligne pour concevoir et entretenir ces systèmes critiques, d'autant que la transition énergétique et l'explosion des infrastructures technologiques amplifient cette demande.

Rémunération

Un plombier chauffagiste débutant peut espérer un salaire aux alentours de 1 600 € net mensuel. Avec l'expérience et des spécialisations (énergies renouvelables, systèmes géothermiques), les salaires grimpent rapidement : un professionnel confirmé peut atteindre 2 300 à 2 500 € net, voire bien davantage en tant qu'artisan indépendant.

Formation

Pour se reconvertir, plusieurs voies existent. Le CAP Installateur en froid et conditionnement d'air ou le CAP Monteur en installations thermiques se préparent en 1 à 2 ans, y compris en alternance pour les adultes. Des formations continues qualifiantes sont également proposées par les GRETA ou l'AFPA, avec des durées de 6 à 12 mois selon votre niveau de départ.

Perspectives d'emploi

Les perspectives d'emploi sont excellentes : la dernière enquête Besoins en main-d'œuvre (BMO) 2025 de France Travail recensait ainsi 14 440 projets de recrutement pour ce métier, dont 67,9 % jugés difficiles. Le métier figure d'ailleurs sur la liste des métiers en tension du ministère du Travail. Sur Hellowork, on recense actuellement 3 500 offres d'emploi à pourvoir !

Electricien

Un data center consomme autant qu'une petite ville. Il nécessite des installations haute tension, des systèmes de secours ultra-fiables et une maintenance permanente. Une seule panne peut coûter très cher. Les électriciens qualifiés sont donc indispensables pour installer, sécuriser et entretenir l’ensemble des réseaux électriques. Au-delà des data centers, la multiplication des bornes de recharge pour véhicules électriques et le déploiement des énergies renouvelables créent également des besoins importants de professionnels qualifiés.

Rémunération

Un électricien débutant démarre aux alentours de 1 700 € net mensuel. Avec l'expérience et des habilitations spécifiques (haute tension, automatismes industriels, domotique), un électricien confirmé peut atteindre 2 500 à 3 000 € net. Là aussi, en tant qu'artisan indépendant, les revenus peuvent grimper jusqu'à 4 500-5 500 € net selon l'activité et la clientèle.

Formation

Pour se reconvertir, le parcours classique passe par un CAP Électricien, accessible en 1 à 2 ans en alternance pour les adultes. Des formations continues plus courtes existent également via les GRETA, l'AFPA ou des organismes spécialisés comme le GRETA Industriel, avec des durées variant de 6 à 10 mois. Des certifications complémentaires (habilitations électriques B1, B2, BR, BC) sont souvent nécessaires pour travailler sur des installations industrielles.

Perspectives d’emploi

Les perspectives d'emploi sont excellentes : l'enquête BMO 2025 de France Travail recensait 14 000 projets de recrutement pour les électriciens du bâtiment, dont 65 % jugés difficiles. Sans même parler des métiers de techniciens et ouvriers en maintenance et installations électriques. Les métiers de l’électricité figurent également sur la liste des métiers en tension du ministère du Travail. Sur Hellowork, plus de 2 000 offres d'emploi d’électricien sont actuellement disponibles.

Soudeur

La construction des data centers et des infrastructures liées à l'IA nécessite l'assemblage de structures métalliques complexes, de systèmes de tuyauterie haute pression et de composants industriels de précision. Les soudeurs qualifiés sont essentiels pour garantir la solidité et la sécurité de ces installations. Au-delà des data centers, la transition énergétique (éoliennes, centrales solaires, pipelines) et l'industrie 4.0 multiplient les besoins en soudage de haute technicité.

Rémunération

Un soudeur débutant peut espérer environ 1 600 € net mensuel. Avec l'expérience et des certifications spécialisées (soudage TIG, MIG-MAG, sous pression, en milieu nucléaire), un soudeur confirmé atteint facilement 2 000 € net. Les soudeurs très spécialisés (offshore, aéronautique, nucléaire) peuvent dépasser les 3 000 € net en tant que salariés, et bien davantage en free-lance ou à l'international.

Formation

Pour se reconvertir, le CAP réalisations industrielles en chaudronnerie ou soudage se prépare en 1 à 2 ans, souvent en alternance. Des formations continues plus courtes (6 à 9 mois) sont proposées par l'AFPA, les GRETA ou des centres spécialisés. L'obtention de certifications reconnues (EN 287, CACES pour certains chantiers) est indispensable pour accéder aux meilleurs postes et aux chantiers industriels.

Perspectives d’emploi

Les perspectives d'emploi sont solides : l'enquête BMO 2025 de France Travail recensait 4 900 projets de recrutement pour les soudeurs, dont 51,2 % jugés difficiles. Le métier figure sur la liste des métiers en tension du ministère du Travail dans plusieurs régions de France. Sur Hellowork, environ 9 000 offres d'emploi sont actuellement à pourvoir.

Technicien CVC (chauffage, ventilation, climatisation) / frigoriste

Les data centers et les milliers de serveurs qui y tournent 24 h/24 dégagent une forte chaleur qui doit être évacuée en permanence. Un système de refroidissement défaillant peut entraîner une surchauffe catastrophique et des pertes de données colossales. Les techniciens en chauffage, ventilation, climatisation (CVC) et les frigoristes sont donc absolument essentiels pour concevoir, installer et maintenir ces systèmes de refroidissement ultra-sophistiqués. Avec l’augmentation significative du nombre de data centers en Europe et en France, ces profils sont devenus stratégiques.

Rémunération

Un technicien CVC débutant démarre autour de 1 500 € net mensuel et un technicien frigoriste aux alentours de 1 600 € net. Avec l'expérience et des certifications spécifiques (manipulation des fluides frigorigènes, attestation d'aptitude), un technicien confirmé peut atteindre 2 500 € net.

Formation

Pour se reconvertir, plusieurs parcours sont possibles. Le CAP Installateur en froid et conditionnement d'air ou le BP Monteur dépanneur en froid et climatisation se préparent en 1 à 2 ans. Des formations continues qualifiantes sont proposées par l'AFPA, les GRETA ou des centres spécialisés, avec des durées de 6 à 12 mois. L'attestation d'aptitude à la manipulation des fluides frigorigènes est obligatoire pour exercer.

Perspectives d’emploi

Les perspectives d'emploi sont excellentes : l'enquête BMO 2025 de France Travail recensait 3 160 projets de recrutement pour les frigoristes, dont 80,4 % jugés difficiles. Sur Hellowork, on compte actuellement plus de 3 790 offres d'emploi de technicien CVC et 2 645 offres d'emploi de frigoriste.

Technicien de maintenance industrielle

Une fois ces infrastructures construites et opérationnelles, un dernier métier devient crucial : le technicien de maintenance industrielle. Les data centers sont des usines technologiques qui fonctionnent sans interruption. Chaque minute d'arrêt représente des pertes financières considérables et des risques pour les données stockées. Les techniciens de maintenance industrielle assurent le bon fonctionnement de l'ensemble des équipements. Leur rôle est d'anticiper les pannes, d'intervenir rapidement et de garantir une disponibilité maximale de ces infrastructures critiques. Au-delà des data centers, l'automatisation croissante des usines multiplient les besoins en maintenance.

Rémunération

Un technicien de maintenance industrielle débutant peut espérer environ 1 600 € net mensuel. Avec l'expérience et des spécialisations (automatismes, robotique, maintenance prédictive, supervision de systèmes complexes), un professionnel confirmé atteint 3 000 € net. Les profils seniors ou chefs d'équipe peuvent même dépasser les 3 500 € net, notamment dans les secteurs pharmaceutique, nucléaire ou les grandes infrastructures technologiques.

Formation

Pour se reconvertir, le Bac Pro Maintenance des équipements industriels (MEI) ou le BTS Maintenance des systèmes constituent les parcours classiques, accessibles en formation continue sur 1 à 2 ans. Des formations plus courtes (6 à 10 mois) existent via l'AFPA, les GRETA ou des organismes spécialisés, souvent complétées par des habilitations électriques et des certifications en automatisme. Une première expérience technique (électricité, mécanique, électrotechnique) facilite grandement la reconversion.

Perspectives d’emploi

L'enquête BMO 2025 de France Travail recense plusieurs milliers de projets de recrutement en maintenance (mécanique, informatique, électricité, électronique, véhicule, industrielle, télécoms, etc.), tous jugés difficiles à plus de 75 %, exceptés en informatique. Le métier figure sur la liste des métiers en tension du ministère du Travail dans plusieurs régions comme l’Ile-de-France, la Bretagne ou le Centre-Val-de-Loire. Sur Hellowork, plus de 8 400 offres d'emploi sont actuellement disponibles dans ce secteur.