Quitter les grandes villes, oui, mais pour aller où ?

Métros bondés, logements exigus, pics de pollution… Vous rêvez de quitter la ville et ses désagréments pour vous mettre au vert ? Vous êtes loin d’être le seul à nourrir ce projet. Le fantasme de la mobilité a néanmoins ses limites, surtout quand l’offre d’emploi ou les infrastructures ne suivent pas. On vous aide à choisir le bon point de chute !

Les régions les plus attractives

Dans les faits, les mobilités se concentrent sur un petit nombre de régions. L'Île-de-France reste une destination de choix pour les actifs, d’après les résultats du baromètre de la mobilité Hellowork (12,5% des candidats y recherchent un emploi). Elle est suivie de près par l’Auvergne-Rhône-Alpes (10,6% des visites), réputée pour son dynamisme économique.

Au coude à coude, les Pays de la Loire, la Nouvelle Aquitaine & Occitanie et la région PACA les talonnent, avec des taux de visite autour de 8%. Leur succès s’explique autant par la vitalité de leurs bassins d’emploi que par leur cadre de vie et leur climat.

Parmi les villes les plus convoitées par les Franciliens : Lyon et Marseille, Toulouse et Bordeaux.

La revanche des villes moyennes

Vous n’avez pas envie de quitter une métropole pour une autre, même en région ? Les villes de taille moyenne offrent un bon compromis si vous cherchez un meilleur équilibre de vie. Les candidats ne s’y trompent pas : elles représentaient 6% de l'ensemble des offres, tous contrats confondus, en 2023. A l'image de Caen, Angers, Annecy ou La Rochelle.

Tout dépend de ce que vous recherchez. Vous souhaitez vous installer dans une ville où les logements restent accessibles ? Saint-Etienne est imbattable sur ce point. La sécurité est votre priorité n°1 ? Tournez-vous vers Metz ou Tours pour gagner en tranquillité.

Mais c’est avant tout l’environnement géographique qui guide les mobilités. 45% des personnes interrogées par Hellowork estiment qu’il s’agit d’un critère d’épanouissement essentiel, avant le coût de la vie (40%) et le dynamisme du marché de l’emploi (36%). Une préoccupation qui profite aux villes proches de la mer, comme Toulon, Brest, Montpellier ou Nice.

Bouger oui… mais à quel prix ?

Reste que les freins économiques, logistiques et culturels sont bien réels. Déménager coûte cher, entre le transport, le double loyer, la caution à verser et les frais d’installation. C’est aussi un chamboulement sur le plan social, surtout quand on se déplace en famille. Il faut se refaire un réseau — professionnel comme amical —, inscrire les enfants dans une nouvelle école…

A ces difficultés s’ajoutent des limites structurelles : manque de transports collectifs, offre de logements insuffisante dans certaines villes, etc.

Les Français restent par ailleurs souvent attachés à leur territoire. Selon notre baromètre 2025, près de 65 % des candidats d’Auvergne-Rhône-Alpes cherchent exclusivement un emploi dans leur propre région. Même tendance en Bretagne (58,5%) et en Nouvelle-Aquitaine (56,8 %).

A l’inverse, certaines régions « exportent » leurs candidats. 58,4% des chercheurs d’emploi du Centre-Val de Loire regardent ailleurs, contre 57,2% en Bourgogne-Franche-Comté et 55 % en Normandie. Un exil souvent subi, même si tout dépend des profils et des secteurs d'activité.

Des aides pour franchir le pas

Face à ces obstacles, des solutions existent. France Travail finance par exemple une aide à la mobilité qui couvre les frais de transport, d’hébergement ou de repas en cas de recrutement loin du domicile. Action Logement propose également des solutions de logement, temporaires ou non, et des prêts à taux réduits (sous certaines conditions).

Certaines régions, telles que les Pays de la Loire ou la Bretagne, testent pour leur part des hébergements temporaires ou des primes d’installation pour attirer les talents. L’attractivité passe aussi par la diffusion de la culture en milieu rural, ce que s’emploient à faire des départements comme l’Indre.

Côté entreprises, la mobilité est avant tout un levier pour attirer de nouveaux talents. Certaines n’hésitent pas à mettre en place des packages d’accompagnement pour attirer des profils pénuriques. Notamment dans l’industrie, l’énergie ou le numérique.

Le sujet mérite d’être creusé avant de jeter votre dévolu sur telle ou telle région. Une mobilité ne se décide pas à la légère, votre projet doit être mûrement réfléchi pour ne rien sacrifier au passage. Emploi, logement, offre culturelle, ne négligez aucun aspect. Car la vraie question n’est pas seulement de savoir où trouver du travail, mais où construire une vie qui ait du sens !