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« Dans la défense, les carnets de commandes sont pleins et les recrutements continuent à un rythme soutenu »
Retour avec Caroline Bernadat, Senior Director chez Page Personnel, sur les besoins croissants de candidats dans le secteur.

Entre 2021 et 2024, les dépenses de l’Union Européenne en matière de défense ont connu une augmentation significative de plus de 30 % selon les données de l’Agence européenne de défense, entraînant une hausse de la demande de main-d’œuvre. Si la défense a toujours été une préoccupation européenne majeure, elle est devenue cruciale après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, la crispation des relations avec les Etats-Unis et, plus récemment, la guerre à Gaza.
En matière d’embauche dans la défense, la France fait office de tête de gondole en Europe. Décryptage avec Caroline Bernadat, Senior Director chez Page Personnel.
« On observe une pénurie réelle sur les profils techniques »
Le contexte géopolitique mis de côté, le secteur a toujours été extrêmement dynamique. « La France compte neuf acteurs industriels majeurs, environ 4 000 PME, dont 1 000 stratégiques. Le chiffre d’affaires annuel généré est colossal, environ 30 milliards d’euros », rappelle Caroline Bernadat.
Un dynamisme qui ruisselle sur le marché du travail tricolore : « Entre 2022 et 2025, le volume d’offres d’emploi dans le secteur de la défense a augmenté de 43 %, illustre Caroline Bernadat. La demande d’intégration en CDI est très forte et les profils les plus sollicités sont les techniciens et les ingénieurs : 64 % d’entre eux déclarent être sollicités chaque mois par des cabinets de recrutement, selon notre étude « La défense face aux défis du recrutement », publiée en août. On observe donc une pénurie réelle sur ces profils techniques. »

Malgré son importance sur le plan économique, la part de la défense dans l’industrie française est difficile à mesurer. « Elle fluctue beaucoup et n’est pas véritablement communiquée. De nombreux sous-traitants travaillent à la fois pour la défense et pour l’aéronautique civile. Cela complique le calcul précis de la part industrielle réellement dédiée à la défense », continue Caroline Bernadat. Pourtant, on sait que le secteur recrute beaucoup : « Depuis deux ans, les acteurs annoncent que l’année suivante sera plus calme mais, chaque année se révèle plus dynamique que la précédente. Les carnets de commandes étant pleins, les recrutements continuent à un rythme soutenu. »
« Un volume inédit de recrutements »
En France, trois grands enjeux se dégagent pour le secteur de la défense, selon Caroline Bernadat. Le premier concerne l’embauche : « Le contexte géopolitique entraîne une hausse des commandes et des investissements étatiques. Cela impose une modernisation des équipements et une accélération de la production. Il faut proposer des solutions innovantes et renforcer la cybersécurité face à la multiplication des attaques. Tout cela génère un volume inédit de postes à pourvoir. »
Un fort besoin en expertise et en compétences spécifiques, ensuite. « Beaucoup de profils nécessaires ne sont pas formés en France et le secteur étant réservé aux Français, la pénurie est accentuée. L’Observatoire de la métallurgie souligne que l’appareil de formation ne couvre que la moitié des besoins. Les conditions de recrutement sont très sélectives : nationalité française, casier judiciaire vierge, habilitations « secret défense » ou « confidentiel défense », et expertise technique pointue », souligne-t-elle.
Enfin, le troisième enjeu concerne le déficit d’attractivité du secteur. « La défense est encore mal connue et parfois perçue comme élitiste. Les nouvelles générations recherchent du sens, ce qui peut les éloigner de ce domaine jugé clivant. Les entreprises doivent donc davantage communiquer sur leurs valeurs, leurs engagements et la diversité de leurs métiers, au-delà des armes létales », indique Caroline Bernadat.
IA, cybersécurité, maintenance, électrotechnique…
Avec 9,6 % des exportations mondiales d’armes, la France s’est hissée à la seconde place du marché entre 2020 et 2024, derrière les Etats-Unis, selon le Sipri (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm). Or, toutes ces armes ne sont pas létales. « Aujourd’hui, il faut aussi penser cybersécurité, intelligence artificielle et protection des données. Ces métiers sont en forte croissance. On recherche également des métiers très opérationnels, comme la maintenance ou les opérateurs sur lignes de production, parfois en pyrotechnique. À cela s’ajoutent les compétences en électronique et électrotechnique, ainsi que les profils en gestion de projet, indispensables dans un secteur innovant où la coordination est essentielle », pointe Caroline Bernadat.
Voici un aperçu des profils les plus demandés, avec les fourchettes de salaires correspondantes :
- Ingénieur cybersécurité (salaire : entre 45 et plus de 80 K / an)
- Electromécanicien (salaire : entre 28 et 50 K / an)
- Ingénieur data (salaire : entre 45 et plus de 75 K / an)
- Ingénieur en systèmes embarqués (salaire : entre 35 et plus de 75 K / an)
- Technicien de maintenance (tous secteurs) (salaire : entre 28 et 50 K / an)
- Chef de projet industriel et technique (salaire : entre 38 et 75 K / an)
- Ingénieur méthodes et industrialisation (salaire : entre 38 et 75 K / an)
- Ingénieur DevOps (salaire : entre 45 et 85 K / an)
- Ingénieur en IA (salaire : entre 45 et 90 K / an)
« Il y a peu de turnover chez les grands acteurs du secteur »
Les métiers opérationnels sont eux ouverts à tous ou presque. « Sur les profils d’opérateurs, ce sont surtout les compétences comportementales qui priment. Quelqu’un qui présente un parcours professionnel cohérent, sérieux et une expérience dans l’industrie a toutes ses chances. Avant d’intégrer le secteur, les candidats passent souvent des tests de personnalité pour valider ces compétences. Sur ces métiers, où la volumétrie est importante, les entreprises sont obligées de s’ouvrir davantage », explique Caroline Bernadat qui précise : « Les candidats sont aussi formés si nécessaire, par exemple en pyrotechnique. »
Le secteur de la défense offre des opportunités en CDD, en intérim comme en CDI à « ceux qui souhaitent défendre les intérêts de la France, note-t-elle. Je conseille aux candidats intéressés de foncer, car ils seront entourés de personnes qui portent des valeurs similaires. »
La défense promet également des évolutions de carrière : « Il y a peu de turnover chez les grands acteurs, qui offrent des conditions de travail et des avantages exceptionnels. Intégrer un sous-traitant ouvre également des passerelles vers de plus grosses structures. Avoir travaillé dans la défense est une véritable plus-value sur le marché de l’emploi, car ces profils sont très recherchés », conclut Caroline Bernadat.
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