Quelle est la région la plus heureuse de France ?

Qu'est-ce que le bonheur ? Si les philosophes cherchent toujours la réponse à cette question, le Québécois Pierre Côté a lui trouvé comment le mesurer. Depuis 2006, il publie régulièrement l'indice relatif de bonheur, l'IRB. Pour le calculer, 24 "facteurs d'influence du bonheur" sont pris en compte dont l'accomplissement, la santé, le travail, la famille, l'argent, l'amour, la liberté, la reconnaissance ou encore l'amitié et la reconnaissance. Cette année, l'IRB passe en revue l'état du bonheur dans les régions françaises. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'est pas élevé. Sa note moyenne nationale dépasse tout juste les 67 sur 100 contre 77,20 chez nos cousins québécois.

Le Nord-Pas-de-Calais devant la Corse 
La plus haute note attribuée à une région française est de 69 points sur 100. Surprise, c'est le Nord-Pas-de-Calais qui la détient. Suivent les régions Rhône-Alpes (68,40), Provence-Alpes-Côte-D'azur, l'Aquitaine et l'Auvergne. A l'inverse, les cinq dernières places sont tenues par les régions Poitou-Charentes, Corse, Haute et Basse-Normandie et la Franche-Comté. Ainsi, seulement 8 régions enregistrent un IRB moyen au-dessus de la moyenne nationale.

L'argent au-dessus de l'amour ? 
Parmi les critères retenus par l'IRB, l'argent a son importance. Sur les 5 régions les plus enclines au bonheur, deux la placent en effet au premier rang. Seuls les habitants de l'Aquitaine, qui fait également partie du Top 5 des régions les plus heureuses, citent l'amour comme le premier facteur du bonheur. Les Bretons et les Lorrains suivent même si leur IRB est inférieur à la moyenne nationale.  

Les Français d'indécrottables malheureux 
La France est souvent citée par la presse étrangère, notamment anglaise, comme un pays de grincheux. Des râleurs mais pas que. Selon l'inventeur de l'IRB, pour "les douze des quatorze premiers facteurs d'influence du bonheur, les Québécois performent mieux que les Français. Ces derniers sont certes plus sévères envers eux-mêmes alors que les Québécois sont plus conciliants, mais quand même . . . " De quoi s'interroger en effet. 

L'économiste Claudia Senik, professeure à la Paris Economic School a peut-être l'explication à ce malheur ambiant. Dans une étude citée par Le Monde, Le mystère du malheur français : la dimension culturelle du bonheur, elle montre par exemple que les immigrés sont plus aptes au bonheur que les personnes nées en France mais à mesure qu'ils s'insèrent dans la société cet état d'esprit recule... La principale source du mal-être hexagonal ? Le système scolaire qui stigmatise les élèves et les place dans des cases où l'estime de soi et la satisfaction personnelle n'ont pas leur place. Alors c'est pour quand le bonheur à l'école ?