Prime exceptionnelle : quel salarié y a le droit et comment l’obtenir ?

Vous souhaitez bénéficier d’une prime exceptionnelle afin d’augmenter vos revenus. Seulement, les conditions d’attribution de cet avantage financier vous paraissent assez nébuleuses ! Avez-vous le droit à cette prime exceptionnelle ? Comment convaincre votre employeur de vous la verser ?

Voyons ensemble les différents types de primes exceptionnelles auxquelles vous pourriez prétendre, ainsi que les critères d’éligibilité qui en dépendent. Au programme : des conseils pratiques pour négocier et obtenir votre prime exceptionnelle !

La prime exceptionnelle, de quoi parle-t-on ? — définition

La prime exceptionnelle est une somme d’argent versée par l’employeur à ses salariés, en complément de leur salaire habituel. Il existe différents types de primes exceptionnelles, dont certaines restent ponctuelles. Mais contrairement à ce qu’évoque son nom, d’autres primes exceptionnelles font l’objet d’une rémunération régulière.

L’employeur est-il obligé de verser une prime exceptionnelle à ses salariés ?

De prime abord, la prime exceptionnelle est facultative. L’employeur est libre de verser ou non cette prime bénévole à ses employés.

Cependant, la prime exceptionnelle est obligatoire si son versement est convenu par :

• la convention collective
• le contrat de travail du salarié
• l’usage de l’entreprise (pratique générale, constante et fixe)

En cas de non-versement d’une prime exceptionnelle obligatoire, le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes.

À quoi sert la prime exceptionnelle ? — objectifs

Bien qu’elle représente un coût financier pour l’employeur, la prime exceptionnelle est un véritable investissement dans le capital humain. En tant que levier stratégique, l’octroi de cette prime exceptionnelle aux salariés entraîne des conséquences positives et durables pour l’entreprise.

Motiver les salariés par la reconnaissance au travail

Un employeur peut décider d’accorder une prime exceptionnelle à ses employés afin de les féliciter pour la qualité du travail accompli. Cette marque de reconnaissance encourage les salariés à maintenir leurs efforts dans l’atteinte de leurs objectifs. Ici la prime exceptionnelle fait office de récompense et renforce la motivation au travail.

Fidéliser les salariés

La prime exceptionnelle permet aussi de fidéliser les salariés grâce à une rémunération plus élevée que chez certains employeurs concurrents. C’est un excellent moyen pour l’employeur de lutter contre le turn-over et de conserver les connaissances ainsi que les savoir-faire au sein de l’entreprise.

Renforcer la cohésion d’équipe

La prime exceptionnelle peut aussi faire office de ciment d’équipe ! En effet, cette rémunération variable peut être attribuée aux membres d’une team afin de mettre à l’honneur les performances d’un collectif de travail.

Attirer de nouveaux talents

Une entreprise qui propose une politique d’avantages sociaux intéressante peut gagner en attractivité. C’est un avantage considérable, notamment pour attirer les candidats sur des postes pénuriques.

Qui a le droit à la prime exceptionnelle ? — conditions d’attribution

Dans l’absolu, la prime exceptionnelle est un avantage auquel tous les salariés d’une entreprise sont susceptibles de pouvoir prétendre, quel que soit :

• la nature de leur contrat de travail (CDD, CDI, alternants…)
• le temps de travail prévu au contrat (temps complet, temps partiel)
• la nature du poste occupé

Si la prime exceptionnelle est définie par la convention collective ou par un accord d’entreprise, alors ces documents en précisent les critères d’éligibilité.

Ajoutons que l’employeur peut verser une prime exceptionnelle uniquement à un ou plusieurs salariés, tant que les conditions d’attribution sont justes et ne sont pas basées sur des critères discriminatoires.

Quelles sont les différentes primes exceptionnelles ?

Il existe de nombreuses primes dites exceptionnelles. Voyons-les ensemble !

La prime de 13e mois

La prime de treizième mois est versée en fin d’année durant la période des fêtes. Son montant équivaut à un mois de salaire, ce qui permet aux salariés de percevoir un double salaire pour le mois de décembre ou de janvier. La prime de 13e mois est parfois lissée sur l’année, et donc versée mensuellement, augmentant ainsi le montant du salaire de base. C’est un élément de rémunération plutôt fréquent, notamment dans les grands groupes.

La prime de fin d’année

Souvent confondue avec le 13e mois, la prime exceptionnelle de fin d’année est ponctuelle. Son versement ainsi que ses modalités d’attribution restent à la discrétion de l’employeur. Par conséquent, son montant n’équivaut pas nécessairement à un mois de salaire. La prime de fin d’année récompense les salariés pour leur engagement dans l’atteinte des objectifs de l’année écoulée.

La prime de rendement

Souvent individuelle, la prime de rendement peut aussi être collective. Elle récompense les collaborateurs ayant atteint ou surpassé leurs objectifs préalablement définis en début d’année, lors d’un entretien annuel d’évaluation. Il s’agit d’un montant forfaitaire ou d’un pourcentage du salaire de base.

Outre les résultats chiffrés, l’employeur peut verser cette prime de rendement sur la base de critères qualitatifs (par exemple : rigueur, comportement professionnel, bon état d’esprit).

La prime d’ancienneté

La prime d’ancienneté valorise les années de service effectuées par les employés au sein de l’entreprise. Les collaborateurs peuvent en bénéficier lorsqu’ils atteignent l’ancienneté requise. Cette prime exceptionnelle a pour vocation de les remercier pour leur loyauté et leur fidélité. Elle est versée mensuellement ou une fois par an.

Les primes liées aux événements de la vie des salariés

L’entreprise peut également octroyer une prime à ses salariés afin de les soutenir financièrement lors d’événements personnels majeurs. Il peut s’agir :

• d’une prime de pacs ou de mariage
• d’une prime de naissance
• d’une prime de déménagement

La prime de vacances

À l’approche d’une période de congé, certaines entreprises offrent une prime exceptionnelle de vacances. Elle permet de soutenir le pouvoir d’achat des salariés afin que tout un chacun puisse partir en vacances et se ressourcer !

La prime de partage de la valeur (PPV)

En 2022, la prime de partage de la valeur (PPV) remplaçait la prime de pouvoir d’achat, aussi appelée « prime Macron ». Il s’agit d’un dispositif pérenne mais facultatif. Par conséquent, l’employeur est libre de verser ou non cette prime à ses collaborateurs. Tous les salariés peuvent y prétendre (CDD, CDI, intérimaires…). Elle peut être versée une fois par trimestre au maximum. L’employeur fixe lui-même le montant de la PPV. La PPV bénéficie d’une exonération de cotisations sociales, jusqu’à 3 000 € par salarié par an, ou 6 000 € dans certains cas. Depuis 2024, l’exonération d’impôt sur le revenu (IR) pour la PPV a disparu pour les salariés gagnant plus de 3 fois le SMIC. Ils doivent désormais la déclarer.

La prime d’assiduité

Afin de remercier ses collaborateurs pour leur présence assidue, un employeur peut décider de leur octroyer une prime d’assiduité. Certaines entreprises mettent en place cette prime pour lutter contre l’absentéisme ou les arrêts maladie qu’elles jugent abusifs. Toutefois, l’usage de la prime d’assiduité reste controversé, puisqu’elle peut être minorée ou supprimée en cas :

• d’arrêt et congé maladie
• de congé enfants malade
• d’absence pour grève
• de congé maternité ou paternité.

En somme, le montant de la prime d’assiduité peut être réduit en cas d’absence non assimilée à du travail effectif. Afin de limiter le risque de discrimination dans l’attribution ou le calcul de cette prime, la Cour de cassation a plusieurs fois rappelé que l’octroi ou la suppression de la prime doit respecter les droits fondamentaux des salariés (exemple : égalité femme-homme, droit de grève, droit à la maternité).

Comment faire une demande de prime exceptionnelle et l’obtenir ? — 9 étapes

De nombreux contextes professionnels peuvent légitimer de formuler une demande de prime exceptionnelle à votre employeur. Par exemple :

• l’atteinte ou le dépassement des objectifs fixés
• la prise en charge de nouvelles missions
• le fait de s’occuper d’un dossier particulièrement complexe

Pour décrocher une prime exceptionnelle, vous devrez entrer en négociation avec votre employeur. Voici quelques conseils pour augmenter vos chances de convaincre votre supérieur et d’obtenir gain de cause :

1. choisir le moment opportun : profitez d’une période où l’entreprise se porte bien

2. programmer un rendez-vous formel avec votre responsable

3. préparer vos arguments avant le jour J : ils doivent reposer sur des faits incontestables et être étayés par des données chiffrées (exemple : productivité, CA généré, économies)

4. opter pour une entrée en matière positive : le jour de l’entretien, avant de soumettre votre demande, vous pouvez par exemple exprimer votre reconnaissance pour une opportunité, mentionner ce que vous aimez sur votre poste, ou encore évoquer votre envie de rester et de continuer à évoluer dans l’entreprise

5. valoriser votre engagement professionnel : parmi vos arguments, n’hésitez pas à mentionner votre engagement, qui peut parfois aller au-delà de vos missions

6. laisser votre interlocuteur vous faire une offre : pour cela, l’usage de la question ouverte est idéal. Exemple : « au regard de ces éléments, quelle proposition pouvez-vous me faire ? »

7. rester prêt à négocier : si la proposition est en deçà de vos attentes, ne vous braquez pas et restez ouvert à la discussion.

8. garder une posture professionnelle et courtoise tout au long de l’échange, même si l’entretien ne prend pas la tournure escomptée. Vos efforts pourront payer d’ici quelques mois.

9. définir les objectifs à atteindre pour l’attribution d’une prime exceptionnelle. Votre demande est refusée ? N’hésitez pas à interroger votre responsable sur ce que vous devrez concrètement mettre en place pour pouvoir bénéficier de cette prime. Cela vous permettra de définir ensemble les conditions de versement de cette prime exceptionnelle que vous convoitez tant !