Pourquoi la lumière du jour au bureau est-elle vitale ?
Laissez, laissez, entrer le soleil (dans l'open space) !

Télétravail, flexibilité, droit à la déconnexion, ergonomie, leadership bienveillant… S’il existe une multitude de thématiques pour aborder le bien-être au travail (et on ne se prive pas de les analyser chaque jour !), celle de l’éclairage au bureau n’est que rarement évoquée, même en période hivernale où les employés de bureau ne côtoient que très peu la lumière du jour. Surprenant, quand on connaît les innombrables risques que fait courir la lumière artificielle sur le sommeil, le moral, et la santé tout court.
Pour les salariés évoluant dans des open-space (soit deux salariés de bureau sur cinq, selon la DARES), la lumière naturelle peut vite se faire rare dans l’espace de travail : l’éclairage par plafonnier prend le dessus lorsque le jour décline, quand il n’est pas tout simplement allumé toute la journée… Pourquoi la lumière du jour influe-t-elle sur notre moral, et plus globalement sur notre santé ? D’ailleurs, un meilleur éclairage peut-il in fine nous rendre plus productif ? Comment faire revenir le soleil dans notre vie de bureau ? Quelques éléments de réponse :
Un nouveau rapport au travail
Il fut un temps, avant l’avènement de la lumière artificielle, où les journées de labeur étaient calquées sur le cycle du soleil. Une révolution industrielle et quelques inventions plus tard, l’avènement de l’ampoule électrique (merci Thomas Edison) a permis aux entreprises de moduler le temps de travail de façon massive, notamment en l’étendant au-delà du coucher de soleil.
La lumière artificielle a donc révolutionné notre rapport au travail et au temps, mais elle a également déréglé notre rythme circadien, perturbant nos cycles naturels de sommeil et d'éveil, et nous éloignant progressivement de nos rythmes biologiques originels.
De (très) sérieux risques pour la santé
Le rôle de l’alternance jour-nuit est pourtant primordial pour notre santé : la lumière naturelle aide notre horloge biologique à se régler sur le cycle de 24 heures de la Terre. Or, les effets de la lumière artificielle peuvent sérieusement altérer notre rythme circadien, et augmenter les risques d’obésité, de diabète, de troubles de l’humeur, de problèmes du système reproducteur et même de cancer.
En octobre dernier, une étude britannique s’est intéressée aux risques de ce dérèglement : des scientifiques ont suivi près de 90 000 personnes pendant une semaine à l'aide de dispositifs d'activité portés au poignet, équipés de capteurs de lumière. Ils ont ensuite analysé leur risque de décès au cours des huit années suivantes. Résultat : les personnes exposées aux journées les plus lumineuses avaient un risque de mortalité réduit de 17 % à 34 % par rapport à celles qui vivaient dans des environnements faiblement éclairés pendant la journée.
« Nous estimons que les personnes bénéficiant à la fois de journées lumineuses et de nuits sans trop de lumière pourraient vivre jusqu'à cinq ans de plus que celles exposées à des nuits lumineuses et des journées sombres, » déclare Daniel Windred, auteur principal de l'étude et chercheur postdoctoral à l'Université Flinders en Australie.
Le problème des LED au plafond
Au-delà de la simple question des éclairages des bureaux, il s’agit donc d’un problème plus global qui relève davantage de la pollution lumineuse et de l’évolution des modes de consommation.
De la même façon que les logements, les espaces de travail se sont progressivement équipés d'ampoules LED au tournant des années 2000. Cette technologie à présent omniprésente (notamment sur nos écrans de tablettes et smartphones) produit une lumière bleue aux ondes plus courtes, contrairement aux ampoules à incandescence qui diffusaient une lumière ambrée aux longues ondes.
Le ministère de la Santé explique ainsi sur son site internet « la perturbation des rythmes de l’alternance veille-sommeil (rythmes circadiens) induite par l’exposition en soirée ou la nuit à une lumière LED riche en bleu est avérée. ». En d’autres termes : si elles consomment beaucoup moins, les ampoules LED se révèlent plus nocives pour la santé que leurs prédécesseurs.
Que la lumière (naturelle) soit
Bien avant l’invention de l’ampoule LED, de nombreuses études pointaient déjà les bienfaits de la lumière naturelle pour les entreprises. Et ils sont nombreux.
Au milieu des années 80, le fabricant d’armes Lockheed Martin inaugure un nouveau building situé à Sunnyvale. Conçu pour faire entrer le soleil californien dans ses bureaux, il apporte vite satisfaction : un an plus tard l’entreprise rapporte une productivité accrue de 15 % après l'intégration de la lumière naturelle dans ses bureaux. Et ce n’est pas tout : elle a également économisé 500 000 dollars en facture d’électricité.
Autre exemple : quelques années plus tard, Lockheed Martin, la compagnie d’assurance West Bend Mutual Insurance a vu sa productivité augmenter de 16 %. La raison, selon eux : un tout nouveau bâtiment offrant une vue sur l'extérieur pour 96 % des employés (contre seulement 30 % auparavant).
Les entreprises ayant procédé aux mêmes changements (lumière naturelle et / ou vue extérieure) ont également connu une baisse significative de l’absentéisme : 15% en moyenne, si l’on prend les deux exemples précédents et celui des californiens de VeriFone et de la banque ING.
En France, si peu d’études se sont penchées sur la question, notons tout de même celle de l’IFOP, qui voit en la lumière naturelle un éventuel argument pour retourner au bureau, à l’ère du télétravail. En février dernier, l’Institut français d'Opinion Publique a demandé à un échantillon de salariés ce qui les ferait réinvestir les locaux de l’entreprise plutôt que de rester chez eux : l’environnement de travail proposant, entre autres, la lumière naturelle arrive en deuxième position, derrière le lien social avec les collègues.
« Let the sunshine in »
(Re)faire entrer la lumière du jour est donc un enjeu majeur, mais par où commencer ? Pas forcément besoin de changer de bâtiment, on peut tout simplement repenser l'agencement des bureaux : plutôt que d'utiliser des spots de lumière dirigés uniquement vers le bas, qui créent des zones d'ombre et une lumière artificielle agressive, on peut par exemple opter pour un éclairage multidirectionnel, et installer des luminaires latéraux qui diffusent une lumière plus diffuse. Une autre approche consisterait à tout bêtement changer l’orientation des bureaux vers les fenêtres, afin que le plus de collaborateurs possibles soit directement exposés à la lumière naturelle.
Autres solutions simples : des cloisons transparentes ou translucides pour favoriser la circulation de la lumière naturelle, ou encore l'utilisation de surfaces réfléchissantes pour maximiser la distribution lumineuse.
Citons également des solutions innovantes, comme les éclairages biodynamiques qui simulent les variations naturelles de la lumière solaire au cours de la journée. Ces systèmes d'éclairage intelligent adaptent progressivement la température et l'intensité de la lumière, reproduisant le cycle naturel du soleil : plus claire et plus bleue le matin, plus douce et ambrée en fin de journée.
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