Cabinet d’expertise comptable vs. entreprise : quelles différences de carrière ?
Deux experts du recrutement vous aident à faire le bon choix.

Suis-je fait pour travailler en cabinet d’expertise ou en entreprise ? Tous les comptables se posent cette question au moins une fois dans leur carrière. Face à ce choix cornélien, l’essentiel est de ne pas se précipiter. Prenez le temps de faire le point sur vos aspirations professionnelles et pesez le pour et le contre avant d’accepter une offre. Pour vous faciliter la tâche, on a demandé à des spécialistes du recrutement de lister les principales différences entre les deux structures. Voici leurs réponses !
Des recrutements tout aussi nombreux…
« Après un été assez creux, on est actuellement en plein rush ! révèle Lucas Schlosser, manager en recrutement pour le cabinet spécialisé Comptalents (filiale de Linking Talents). La période est selon lui propice aux créations de postes, mais aussi aux remplacements et aux contrats d’intérim. « Les départs sont plus nombreux à la rentrée et certains recrutements ont pris du retard durant la période estivale », décrypte-t-il.

Le marché est aussi tendu du côté des cabinets comptables. « Ils préparent leur période fiscale, qui s’étale de janvier à mai, dès le mois de septembre. La demande va être très forte jusqu’en décembre », augure Melody Lanois, homologue de Lucas sur la division Talents AEC (audit & expertise comptable).
Mais pas au même rythme !
« Nous recrutons beaucoup moins de janvier à mai car ça ne se fait pas de quitter son cabinet en pleine période fiscale, poursuit Melody. Il y a beaucoup de solidarité et une forte conscience professionnelle dans la profession ! » La plupart des candidats attendent le mois d’avril pour reprendre leurs recherches. « On a des offres jusqu’à fin juillet, avant la fermeture annuelle des cabinets en août. »

« C’est la première différence notable entre nos deux activités, pointe Lucas. Les phases de recrutement sont plus linéaires en entreprise. Si les périodes de clôtures annuelles ou mensuelles ont un certain impact, le besoin reste constant toute l’année. »
Polyvalence vs. spécialisation
Autre point de divergence, et non des moindres : le contenu des missions. « En cabinet, un collaborateur comptable s’occupe de 40 à 50 clients en moyenne, illustre Melody. Il gère leur comptabilité de A à Z, alors qu’en entreprise les postes sont beaucoup plus spécialisés. »
Lucas confirme. « La plupart sont intégrés dans un service où chacun se répartit les tâches. Les comptables uniques sont les seuls qui font tout, comme dans un cabinet, mais pour leur structure. »
Des passerelles dans un seul sens
Attirés par la diversité des missions, les débutants ont « tendance à se tourner vers les cabinets d’expertise pour se forger une première expérience », relève Lucas. « A partir de deux ans d’expérience, les candidats sont en revanche beaucoup plus rares, complète Melody. D’autant qu’un comptable qui aura travaillé 20 ans en entreprise n’intéressera pas mes clients car il n’aura pas fait de multi-conventions. Les règles ne sont pas du tout les mêmes pour un salon de coiffure et une concession automobile, ou entre une grande et une petite entreprise ! »
Il est bien plus simple de faire le chemin inverse. « Un comptable qui aura travaillé exclusivement en cabinet sera très bien vu en entreprise, assure Lucas. C’est un gage de polyvalence, de réactivité et de proactivité. Mais aussi d’une bonne résistance au stress car le rythme est souvent plus soutenu en cabinet. »
Des salaires attractifs d’un côté comme de l’autre
La pénurie de profils qualifiés fait gonfler les salaires quelle que soit la structure. Leur montant varie néanmoins selon différents facteurs. « En cabinet, la question de la rentabilité entre particulièrement en jeu. Quelqu’un qui gère de gros dossiers pour l’un des Big Four* sera extrêmement bien payé, pointe Melody. La rémunération dépend en grande partie de la réputation du cabinet et de ses moyens. »
Le curseur n’est pas tout à fait le même en entreprise. « Comme les rôles sont définis en avance, ce sont surtout les compétences qui font varier le salaire, souligne Lucas. Un collaborateur autonome sur la liasse, c’est à dire capable de tout faire, pourra prétendre à une rémunération plus élevée. La maîtrise de l’anglais est aussi un vrai élément différenciant ! »
Evoluer oui, mais comment ?
Les deux types de structures proposent de belles perspectives d’évolutions. « En cabinet, on peut devenir chef de mission, expert-comptable, mais aussi s’associer avec les dirigeants de son cabinet. La vraie valeur ajoutée par rapport à l’entreprise, c’est la diversité des tâches. On peut faire tous les types de compta, puis petit à petit des missions d’audit, de commissariat aux comptes ou d’encadrement. C’est hyper complet. »
L’entreprise offre pour sa part un plus large éventail de possibilités, selon Lucas. « Le fait d’être intégré dans une structure permet de basculer sur des postes annexes, comme le contrôle de gestion par exemple. En général on commence en tant que comptable fournisseurs, puis on passe sur de la comptabilité générale ou des tâches plus transverses. »
Votre cœur balance toujours entre les deux ?
« Il faut vous demander ce que vous avez envie de faire au quotidien, enjoint Melody. Voulez-vous gérer plusieurs typologies de portefeuilles et avoir une relation client ? En cabinet, vous conseillerez directement les dirigeants des sociétés de votre région. Vous ferez sans doute un peu plus d’heures qu’en entreprise, mais vous vous éclaterez dans votre job ! »
La seconde option conviendra à ceux qui préfèrent faire partie d’une équipe. « En entreprise, vous travaillerez en synergie avec d’autres comptables, détaille Lucas. Cet environnement est idéal pour les personnes qui veulent s’inscrire dans un collectif et avoir une vision plus large d’un secteur donné. »
Un métier en pleine mutation
Malgré la montée en puissance de l’intelligence artificielle, le métier de comptable n’est pas près de disparaître, selon les experts. « Le côté analytique restera, alors que la saisie pure sera progressivement déléguée à l’IA. Même si certaines structures le font encore manuellement, c’est de plus en plus rare », observe Lucas.
Une évolution qui répond aux attentes des nouvelles générations. « Les jeunes candidats ne veulent pas rejoindre un cabinet « à l’ancienne » qui utilise encore des classeurs et des tableurs Excel », constate Melody. Face à la pression et sous l’impulsion des leaders du marché, la plupart des cabinets ont pris le train en marche. Résultat : « Certains métiers sont voués à disparaître, comme celui d’assistant comptable. Ils sont déjà de moins en moins recherchés. Mais d’autres voient le jour en parallèle sur des missions de conseil (en gestion de patrimoine par exemple). »
Les entreprises ont quant à elles plus que jamais besoin de compétences en informatique pour accompagner leur transition numérique. « On a de plus en plus de postes hybrides avec une dimension IT hyper forte, relève Lucas. Le socle comptable reste prioritaire mais la maitrise de l’IA est et sera un gros plus à l’avenir ! »
* Le terme Big Four fait référence aux quatre plus grands cabinets d'audit financier et de conseil au niveau mondial : Deloitte, EY (Ernst & Young), KPMG, et PwC (PricewaterhouseCoopers).


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