"Où vous voyez-vous dans 5 ans ?" : Ce qu'attendent les recruteurs avec cette question

Professionnellement, êtes-vous précisément là où vous vous imaginiez être il y a 5 ans ? Il y a de fortes chances que non et c’est bien normal. Vous vous en doutez, quand on vous pose cette question en entretien d’embauche, on ne vous demande pas de prédire votre futur avec exactitude. Explications.

Pourquoi le recruteur vous pose cette question ?

Cette interrogation doit déterminer en permanence votre réflexion. Qu’est-ce qui peut bien intéresser le recruteur en face de vous dans votre réponse à la question « où vous voyez-vous dans 5 ans ? » ?

En premier lieu, il tient à être rassuré. Un mauvais recrutement peut coûter cher à l’entreprise ! Le recruteur veut donc savoir si vous vous projetez avec lui pour un minimum de temps et n’allez pas disparaître au bout de quelques mois : une période de 5 ans, échéance à moyen terme, est donc un bon compromis pour vous comme pour lui.

Le recruteur cherche à savoir si vous êtes cohérent dans votre parcours afin d’obtenir certains gages de stabilité. Si vous envisagez dans les années à venir votre quatrième reconversion en moins de 10 ans, il risque de douter de votre capacité à vous investir dans son entreprise dans la durée.

Le recruteur cherche à savoir si vous vous projetez dans son entreprise et si celle-ci correspond à vos ambitions. Si vous matchez tous les deux sur cette question, peut-être évoquera-il de lui-même les possibilités de progression et de formation que l’entreprise peut vous offrir ou les exemples d’employés qui ont commencé à votre poste avant d’évoluer.

4 conseils de préparation pour y répondre sans stress en entretien

Vous l’aurez compris, inutile d’apprendre un texte par cœur en guise de réponse toute faite. Ce n’est pas la bonne solution et cela pourrait même être très mal vu si le recruteur a un doute sur votre sincérité.

Pour adapter votre réponse à chaque entretien en fonction du poste, voici quelques questions à vous poser au moment de votre candidature. Ça vous aidera durant tout l’entretien et vous pourrez improviser une réponse personnalisée  à la fameuse question « où vous voyez-vous dans 5 ans ? » et donc, engager un dialogue sincère avec le recruteur (l’une des clés de la réussite).

Faites des recherches sur l’entreprise et votre secteur

Bien connaître son secteur signifie être en mesure de comprendre les futures opportunités qui peuvent se présenter à vous. Un entretien n’est pas le bon moment pour évoquer une hypothétique reconversion de rêve ou un tour du monde à dos de chameau.

Essayez de comprendre les opportunités offertes par l’entreprise à ses salariés et les possibilités d’évolution qu’ils ont obtenues, ou qu’ils pourront obtenir plus tard ailleurs.

L’annonce d’emploi à laquelle vous répondez est également un bon point de départ pour effectuer vos recherches : quelles compétences sont attendues ? Si vous êtes ou comptez devenir un véritable expert sur telle ou telle compétence, à quel poste pourriez-vous prétendre dans votre secteur ?

Vous pouvez vous permettre d’être ambitieux ou hésitant si vous êtes cohérent et logique dans votre réponse. Par exemple, un assistant RH peut très bien se voir RRH dans 5 ans puis pourquoi pas DRH dans 10 ou 15 ans. Il aura toujours le temps de changer d’avis d’ici là mais sa réponse est cohérente et prouve au recruteur qu’il se projette dans son secteur et sa carrière (et ne risque donc pas de partir élever des chèvres au Guatemala l’année prochaine !).

Réfléchissez (sérieusement) à vos objectifs

C’est l’heure de l’introspection et du brainstorming ! Rassurez-vous, rares sont les gens qui ont toujours voulu faire le métier qu’ils font et rien d’autre. Votre réflexion doit vous pousser à avoir une idée de ce que vous aimeriez faire dans l’idéal et de ce que vous pourriez être en mesure de faire en fonction de votre formation, vos compétences, vos expériences, vos envies. (Y réfléchir est d’ailleurs une bonne initiative pour votre recherche d’emploi de manière générale).

Avoir ne serait-ce qu’une vague idée reste un bon point de départ. Essayez d’affiner vos envies. Commencez par déterminer les fonctions que vous ne voulez absolument pas exercer dans votre secteur et procédez par élimination. Evidemment, un jeune candidat n’aura pas la même vision de son futur professionnel qu’un candidat plus expérimenté, qui connaît mieux ses besoins et ses possibilités.

Réfléchissez aussi à tous les critères qui déterminent vos choix de vies pour comprendre vos aspirations. Vous donnez la priorité à votre vie familiale ? Un poste à responsabilité très prenant au quotidien n’est peut-être pas fait pour vous. Vous aimez travailler dehors ? Postuler pour un poste de bureau n’est pas cohérent. Etc.

Faites un bilan complet sur vos réalisations passées

Avoir une réflexion sur son passé est utile pour penser son futur. Une banalité certes, mais qui mérite d’être rappelée. Repensez à tout ce que vous avez accompli précédemment, vos différentes expériences, les skills que vous avez acquises, les réussites à votre actif.

Prenez le temps de faire un bilan qui va vous aider à vous fixer des objectifs cohérents pour votre futur professionnel. Parfois, nous n’avons pas conscience nous-même de tout ce que nous avons pu réaliser ! Vous pouvez interroger vos proches ou vos collègues pour vous aider.

L’objectif ? Vous situer dans le temps vis-à-vis du poste auquel vous postulez, en mesurant ce que vous avez déjà accompli et ce qu’il vous reste à accomplir en fonction de vos objectifs. Vous pourrez ainsi expliquer au recruteur ce que vous pouvez apporter comme compétences et celles que vous souhaiteriez approfondir… afin d'être là où vous voulez être dans 5 ans ! Inscrivez-vous dans un parcours personnel et intégrez le poste voulu dans ce parcours.

(Attention, ne le faites pas de façon artificielle. Si vous visez un poste qui ne s’inscrit pas dans votre parcours, réfléchissez plutôt à ce qui vous pousse à postuler et pourquoi vous pensez avoir les qualités requises.)

Déterminez votre niveau d’ambition

En matière d’ambition, la question « où vous voyez-vous dans 5 ans ? » peut vous piéger : exprimer une ambition démesurée peut paraître irréaliste quand l’inverse ne vous met pas en valeur. Soyez suffisamment ambitieux pour donner du poids à vos choix de carrière (et donc mettre en valeur l’entreprise à laquelle vous postulez).

Résolvez ce dilemme en évitant d’être trop précis quant à vos ambitions professionnelles. Vous pourriez plutôt mettre l’accent sur les projets que vous aimeriez mener ou les compétences que vous envisagez de développer dans un futur proche.

Retenez que beaucoup de recruteurs apprécient les candidats qui souhaitent évoluer et ont une mentalité de croissance, cela tend à prouver votre motivation et que vous vous projetez dans le poste. Pour autant, en fonction du poste visé et de votre personnalité, ne pas être ambitieux peut aussi être une bonne chose.

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