Ces secteurs qui recrutent des femmes

Bien que plus diplômées que les hommes, les femmes occupent encore aujourd’hui des emplois majoritairement plus précaires, moins qualifiés, moins rémunérés et 82 % des emplois à temps partiel, selon le guide 2018 « Ces secteurs qui recrutent » du CIDJ. Aujourd’hui encore, pour les femmes, le marché du travail se partage entre les secteurs d’activité très féminisés, peu qualifiés et qui recrutent massivement (services à la personne, aide à domicile, aides-soignantes, propreté, hôtellerie-restauration, vente, etc.) et les secteurs d’activité qualifiés où les femmes sont plus présentes que les hommes (enseignement, santé, administration, gestion, banque, assurance, etc.). Mais d’autres perspectives de recrutement s’offrent à elles, en particulier dans les filières en tension, qui attirent encore trop d’hommes, et qui cherchent à s’entourer de talents féminins.

L’informatique et le numérique

Les femmes sont très minoritaires dans le secteur : moins de 30 % des effectifs selon Pôle Emploi. Une sous-représentation qui persiste, même auprès des nouvelles générations, puisque chez les moins de 30 ans, elles sont seulement 27 % à occuper un poste d’ingénieur informatique. Pourtant, les perspectives de recrutement dans l’IT et le digital ont de quoi susciter des vocations. 50 000 recrutements ont été enregistrés en 2017 dans l’informatique et les télécoms. Entre 2012 et 2022, ce sont 190 000 postes qui sont à pourvoir, dont près des 3/4 pour les ingénieurs (136 000 postes) et 1/4 pour les techniciens (48 000). L’informatique est d’ailleurs le 1^er secteur recruteur de cadres, où les jeunes diplômés ont toutes leur chance (+60 % des recrutements).

L’industrie

D’ici à 2022, 156 000 postes sont à pourvoir pour les personnels d’études et de recherches selon France Stratégie et la Dares. En parallèle, 25 000 recrutements de cadres en ingénierie et recherche et développement (R&D) sont prévus selon l’Apec. Des perspectives de carrière qui commencent à faire mouche auprès des femmes. L’industrie pharmaceutique est la première à séduire les talents féminins, tout comme les industries chimiques. Elles exercent surtout dans la R&D et la commercialisation, davantage que dans la production et la maintenance industrielle. Mais sur l’ensemble du secteur industriel, toutes filières confondues, elles ne représentent encore que 29 % des effectifs. Un chiffre encore trop faible, en partie dû à l’image peu attrayante que continue de véhiculer l’industrie auprès des femmes : pénibilité des tâches, environnement de travail bruyant et vieillissant, postes peu qualifiés et mal rémunérés… Une réalité qui a été totalement bouleversée, notamment grâce aux nouvelles technologies. La très grande majorité des postes sont désormais accessibles aux femmes.

Le commerce et la vente

Pris dans son ensemble, le secteur du commerce est de loin le mixte (53 % d’hommes et 47 % de femmes). Un équilibre qui cache toutefois des inégalités. Les femmes sont en effet davantage employées sur des postes précaires ( 40 % d’entre elles sont à temps partiel), et moins rémunérés (80 % des caissiers sont des femmes, 79 % employés de libre-service et 74 % des vendeurs également). Inversement, elles occupent seulement 3 emplois de cadres sur 10. Un paradoxe quand on sait que le secteur du commerce recrute plus de femmes diplômées des grandes écoles de management que d’hommes. Les postes hautement qualifiés sont donc à conquérir, d’autant que l’Apec enregistrait près de 20 000 recrutements dans le commerce en 2017, dont plus de la moitié dans la distribution. Sur la période de 2012-2022, le nombre d’embauches pour les cadres commerciaux est estimé à plus de 200 000. En s’emparant de ce marché du travail, les femmes cadres et technico-commerciaux pourraient alors passer de 30 % en 2012 à 38 % en 2022, selon le Cese.

Le BTP et la construction

S’il y a bien un secteur résolument masculin, c’est celui du BTP-construction. Près de 90 % des salariés sont des hommes. Toutefois, les femmes commencent à se faire une place dans les fonctions d’encadrement et de management : ingénieurs, chefs de chantiers, architectes… Le plan pour la mixité signé par la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment vise l’objectif d’un tiers des métiers mixtes d’ici à 2025. Un objectif qui devrait être atteignable au regard de la bonne santé du secteur. En 2017, l’Apec prévoyait environ 11 000 recrutements dans le secteur de la construction dont 41 % de jeunes cadres, majoritairement des cadres de chantiers et des cadres commerciaux. Pôle emploi, lui, annonçait plus de 15 000 projets de recrutement sur les profils de techniciens et cadres du BTP en 2017.

• Les chiffres de l’inégalité hommes/femmes en 2018