Pourquoi les entreprises n'arrivent toujours pas à satisfaire leurs salariées

Le quotidien des femmes au travail reste difficile, même en 2025. C’est le constat du baromètre Ipsos- « Elle »-« La Tribune Dimanche », publié hier. Ce sondage montre que les entreprises peinent à offrir un cadre de travail épanouissant pour les salariées, souvent soumises à la double injonction de réussir leur vie familiale et professionnelle sans bénéficier de reconnaissance ou d'avantages spécifiques au travail. Ce qui les rend souvent fatiguées voire résignées, car la plupart des employeurs proposent peu de solutions pour favoriser les parcours féminins, souvent soumis à de nombreux aléas familiaux.

La parentalité pas assez prise en compte

53% des femmes interrogées estiment qu’avoir une vie de famille en tant que femme salariée constitue un handicap pour leur carrière. D’ailleurs, sur leur lieu de travail, elles sont une large majorité (61%) à avoir entendu des remarques sur les contraintes de leur vie personnelle, notamment des boutades sur le fait de « se la couler douce à temps partiel ». Le baromètre souligne donc bien le manque d’adaptation des entreprises aux contraintes parentales souvent assumées par les femmes. Pour près d’un tiers des femmes, le manque de flexibilité dans l’organisation de leur temps de travail est source de frustration.

Les solutions à envisager : permettre plus de flexibilité, limiter les réunions après 17H.

Une autocensure dans les processus de recrutement et les promotions internes

Parce qu’elles s’occupent encore trop souvent de la charge domestique et familiale, les femmes craignent que de nouvelles responsabilités professionnelles impactent leur emploi du temps personnel déjà chargé. Ainsi, 43% d’entre elles ne se déclarent pas ambitieuses.

Les solutions à envisager : mettre en avant uniquement les compétences requises pour le poste et organiser des systèmes de mentorat ou de coaching dédiés aux salariées.

Une rémunération encore trop faible

Les salaires sont source de frustration pour 48% des sondées. L’une des principales causes ? De nombreux métiers féminisés restent sous-valorisés financièrement, comme l’explique Cécile Guillaume, sociologue spécialiste des questions de genre au travail, dans la Tribune du dimanche. 59% des salariées sont convaincues que leurs collègues masculins ont un salaire supérieur alors qu’elles ont la même ancienneté et des responsabilités similaires.

Les solutions à envisager : communiquer sur les critères de progression des rémunérations au sein de l’entreprise.

Les remarques sexistes trop fréquentes

Le climat ambiant dans le monde du travail reste peu propice à l’épanouissement des femmes. Ainsi, 56% des salariées déclarent qu’on leur a déjà expliqué régulièrement quelque chose qu’elles maîtrisaient. Ce pourcentage augmente sensiblement quand les femmes sont managers. 48% avouent également qu’un homme s’est adressé à elles en les appelant par un qualificatif sexiste (60% pour les managers).

Les solutions à envisager : une vraie politique interne de signalement et de sanctions des agissements sexistes au travail.