Comment avoir la bonne attitude en entretien d’embauche ?

Ptisham Tazi, coach emploi et carrière, autrice du livre Décrochez votre prochain emploi (Dunod), nous livre ses conseils pour être à l’aise en entretien d’embauche, donner le meilleur de soi-même et convaincre les recruteurs.

Comment faire bonne impression dès les premières minutes ?

Même si la première impression n’est pas toujours la bonne, mieux vaut soigner son entrée auprès du recruteur pour lancer l’échange dans les meilleures conditions. Alors, comment faire bonne impression ?

« L’impression qu’on donne est faite de plusieurs choses, précise Ptisham Tazi. Il y a d’abord la tenue, l’image que le candidat donne à voir. Mais aussi, le sourire, le regard. C’est important de garder le contact visuel. »

La posture du candidat, « son attitude et son maintien physique », est aussi un élément important détaille la coach emploi. « Physiquement, il faut garder une posture professionnelle. Par exemple, ne pas s’affaler sur la chaise quand on s’installe. De la même façon, le candidat doit attendre que le recruteur soit installé pour prendre la parole. Généralement, c’est lui qui lance l’entretien. » En résumé : restez professionnel quoiqu’il arrive.

L’astuce en plus

Faites bonne impression avant même de rencontrer le recruteur. « La première impression se joue aussi avant le début de l’entretien. Souvent, quand le candidat arrive, il y a un petit temps d'attente à l’accueil où il se présente et patiente quelques minutes. Ce moment est plus important qu’il n’y paraît. Gardez votre posture professionnelle, observez pour collecter des infos – pour d’éventuelles futures questions – et profitez-en pour échanger un peu avec la personne à l’accueil, lui poser des questions, montrer votre intérêt. On y pense rarement mais ce moment peut être décisif : après l’entretien, beaucoup de recruteurs ont l’habitude d’aller voir la personne à l’accueil pour récolter ses impressions, lui poser des questions sur les candidats, et en savoir plus sur leur attitude « naturelle » en dehors de l’entretien. »

Comment gérer son stress ?

Vous êtes du genre à vous laisser envahir par le stress lors des moments importants ? Que celui qui n’a jamais été stressé pendant entretien d’embauche vous jette la première pierre. Rassurez-vous, le stress est naturel et il existe quelques astuces pour apprendre à le canaliser.

Ptisham Tazi

Coach emploi et carrière

Pour vous mettre dans les meilleures conditions, « faites en sorte d’arriver au moins dix minutes en avance, conseille Ptisham Tazi. Cela vous offre un petit moment de calme, une sorte de SAS de décompression. Vous avez le temps de vous annoncer tranquillement et de vous poser en attendant le recruteur. » Une bonne préparation en amont est aussi l’une des clés pour moins subir le stress le Jour J : « En tant que candidat, rappelez-vous que vous ne venez pas sans rien. Vous arrivez prêt et avec des arguments solides. Profitez de ce petit temps pour vous rappeler vos arguments, tout le travail qui a été fait de votre côté. »

Autre secret de notre coach emploi : la visualisation. « Cela fonctionne vraiment bien. Projetez-vous : quand je vais travailler ici, l’ambiance sera comme ça. Les autres salariés seront ainsi, etc. Pendant ce temps-là, votre cerveau ne réfléchit plus à la situation stressante. Vous détournez votre attention en vous projetant sur quelque chose de positif en adéquation avec votre démarche. »

L’astuce en plus

Assumez votre stress. « Si c’est vraiment la panique et que cela se ressent des deux côtés, mettez des mots dessus plutôt que de laisser un malaise s’installer. C’est normal qu’il y ait un enjeu. N’hésitez pas à dire : "Je suis désolé, je suis un peu stressé. Ce poste m’intéresse vraiment." En faisant cela, vous vous saisissez de cette opportunité pour dire à quel point vous voulez ce job et que c’est la raison pour laquelle vous êtes stressé. Après l’avoir dit, vous devriez vous détendre un petit peu. Cela montre que vous assumez votre stress tout en affirmant votre motivation et votre envie. »

Quelle est la bonne posture pendant l’entretien ?

Il n’y a pas de posture ou d’attitude parfaite, veillez simplement à rester professionnel et courtois. Sans être crispé non plus. « Quand vous serez dans l’échange, vous penserez beaucoup moins à votre posture. Restez focalisé sur vos arguments et n’hésitez pas à prendre quelques notes. »

« Il y a plein de candidats qui me disent : "Comment je me tiens, comment je mets mes mains ?" Je comprends la question mais il vaut mieux ne pas trop y penser. Ce qui est essentiel pour le candidat, c’est d’accorder toute son attention et son énergie à ses arguments. Si vous bougez vos mains quand vous parlez, tant mieux, c’est une forme de langage non verbal qui appuie votre parole. Si votre gestuelle déborde trop, prenez un stylo en main pour canaliser vos gestes. »

Autre piège bien connu des candidats : la chaise qui tourne. « Systématiquement, les gens tournent dessus. Là pour le coup, ça ne fait vraiment pas pro du tout. Le candidat n’a pas une posture stable et ancrée. En plus, cela perturbe la concentration du recruteur face à vous. Restez droit, pas trop loin de la table. Vous pouvez même poser les coudes dessus, ce n’est pas interdit. » 

L’astuce en plus

Prenez des notes et posez des questions. « Prendre des notes tout au long de l’entretien est une bonne idée. Quand on passe une demi-heure ou une heure en tête-à-tête pour discuter, apprendre à se connaître et que l’un des deux n’a pas du tout pris de notes… on peut se demander si ça l’intéresse vraiment ou ce qu’il a retenu. Toutes vos notes vous serviront après l’entretien. En termes de posture, pour dégager du professionnalisme et enrichir l’échange, poser des questions est également une excellente initiative. N’attendez pas la fin, posez des questions tout au long de l’entretien ! Rebondissez sur ce que dit le recruteur pour avoir des précisions. L’échange n’en sera que plus agréable. L’entretien est avant tout une discussion, où chacun a besoin de mieux connaître l’autre pour se faire un avis – y compris le candidat. »

Comment bien conclure l’entretien d’embauche ?

Ça y est, l’entretien touche à sa fin ? Il ne vous reste plus qu’à conclure. Pour finir sur une bonne note, comme vous le savez peut-être déjà, vous êtes censé poser des questions au recruteur. « À la fin, le recruteur demande toujours si le candidat a des questions. Vous devez en avoir préparées à l’avance. Il y en a une que j’aime beaucoup, parce qu’elle est très impactante : qu’est-ce qui vous ferait dire dans un an que notre collaboration est réussie ? Cette question amène le recruteur à se projeter et à envisager la candidature de manière positive. »

Le recruteur a devancé toutes vos questions pendant l’entretien ? Pas de panique, il vous suffit de le verbaliser conseille Ptisham Tazi : « Oui, j'avais prévu des questions, mais notre échange a été tellement riche que vous m’avez déjà apporté toutes les réponses. Donc, à ce stade, je n’ai plus de questions. J’en aurai peut-être dans les jours à venir. Est-ce que je peux me permettre de vous les envoyer ? En disant cela, vous gardez une posture pro. Et puis c'est une manière de garder le lien. »

Il ne vous reste plus qu’à partir, avec le sourire et en gardant le contact visuel. L’entretien n’est pas terminé pour autant : « Dans les 24 à 48 heures qui suivent, envoyez un mail de remerciement. Pas juste pour dire merci mais aussi pour rappeler les points clés de l’entretien. Vous montrez que vous avez bien suivi ce qu’il s’est passé, que vous avez bien compris les attentes du recruteur et les enjeux du poste. C'est l'occasion aussi de réaffirmer sa motivation pour le poste ET pour l'entreprise. Souvent, les candidats ne parlent que du poste. Mais on travaille dans une entreprise en particulier, donc c'est super important. Il n’y a pas beaucoup de candidats qui font un mail de remerciement. Celui qui le fait va donc se démarquer. »

L’astuce en plus

Discutez avec le recruteur en quittant son bureau. « Sur toute la distance entre le bureau du recruteur et l'accueil. Avant l’entretien, c’est plutôt le recruteur qui discute pour briser la glace et détendre un peu l'atmosphère. Au retour, le candidat doit prendre l'initiative. La discussion peut porter sur n'importe quel sujet tant que c'est en lien avec le poste ou l'entreprise. Par exemple : "J'ai vu quand je suis arrivée qu'il y avait une affiche sur ça, c'est pour bientôt ? J'imagine que ça va être un grand événement." Je conseille vraiment au candidat de continuer à alimenter l'échange, pour montrer qu'il est à l'aise, qu'il se sent bien dans l'entreprise et ne pas laisser un blanc. Un entretien, c'est long, même si c'est une demi-heure. Le recruteur ne se rappellera pas tout, mais se souviendra particulièrement du début et de la fin. »