Transports et logistique : un niveau de recrutement jamais vu !

C’est confirmé. Le secteur des transports et de la logistique a enclenché la marche avant. Dans son rapport publié début janvier, l’OPTL a révélé les chiffres définitifs de 2016. 19 100 emplois ont été créés en un an, soit 47 % de plus qu’en 2015. A titre de comparaison, l’industrie et le secteur de la construction détruisaient près de 25 000 et 11 000 emplois sur la même période. Et pour 2018, l’Observatoire prévoit une croissance encore plus soutenue.

Plus de 700 000 salariés, « du jamais vu jusqu’à aujourd’hui »

Au 31 décembre 2016, le secteur comptait plus de 686 000 salariés. « L’année 2017 s’inscrit dans la continuité, puisque la branche aura passé le cap des 707 000 salariés, du jamais vu jusqu’à aujourd’hui », se réjouit Denis Schirm, Président de l’OPTL..

Tous les secteurs d’activité de la branche ont bénéficié de cette embellie et ont augmenté leurs effectifs en 2016. Mais la plus belle progression a eu lieu dans le secteur de la « conduite », où plus de 10 600 emplois ont été créés. Les secteurs « exploitation transport » et « logistique, manutention, magasinage », eux, ont accueilli respectivement 4 570 et 5 000 nouveaux collaborateurs. Preuve de la bonne santé du secteur, les créations nettes d’emploi ont d’ailleurs été plus nombreuses que les recrutements pour remplacer les départs en retraite. Si l’on observe encore plus en détail, la croissance de l’emploi a été particulièrement soutenue dans le transport sanitaire (+3,8 %), le déménagement (+3,7 %, après -1,4 % en 2015) et chez les prestataires logistiques (+3,5 %).

Des salariés vieillissants et un tiers du personnel à remplacer

Pour autant, « il ne faut pas se réjouir trop vite : le manque récurrent de candidat pour satisfaire les besoins en recrutement et combler les départs naturels représente un défi auquel la branche va être confrontée en 2018 » prévient Denis Schirm. Selon un sondage réalisé en 2017, déjà un tiers des entreprises ont rencontré des difficultés pour recruter (33 %). Une proportion qui atteint respectivement les 42 % et 53 % dans le transport sanitaire et le transport routier de voyageurs, et qui ne devrait pas baisser de si tôt.

Pourquoi une telle pénurie et une telle tension ? D’un côté, le vieillissement des salariés de la branche transports et logistique a été rapide. Près d’un tiers des salariés de la branche a désormais plus de 50 ans, alors qu’en 2006, la moitié avait moins de 40 ans. C’est dans le domaine du transport routier de voyageurs que la moyenne d’âge est la plus élevée. De l’autre côté, le taux de relève ne suit pas. En 2016, les plus de 50 ans sont plus nombreux que les moins de 30 ans dans tous les secteurs d’activité de la branche, avec, en plus, de fortes disparités sectorielles : de 1,4 fois plus nombreux dans le transport sanitaire à 6,7 fois plus nombreux dans le transport routier de voyageurs.

Attirer les candidats : le plus grand défi de 2018

« Aujourd’hui tout est réuni pour que notre branche soit reconnue par les instances gouvernementales et les autorités administratives comme une branche créatrice d’emploi et d’avenir professionnel pour les générations à venir. Ne passons pas à coté de cet événement majeur » poursuit le Président de l’OPTL.

Pour recruter les employés dont ils ont besoin, les chefs d’entreprise font avant tout appel à l’intérim. Les offres de conducteurs de poids lourds et des postes d’opérateurs logistiques ont explosé depuis 2016. Mais pour atteindre les 562 248 nouveaux collaborateurs, dont 349 222 conducteurs (62 %), l’OPTL estime qu’il faudra former au moins 28 057 conducteurs poids lourds : 18 380 pour satisfaire les besoins de renouvellement et 9 677 pour répondre aux créations nettes d'emplois. C'est 10 000 de plus que le nombre de conducteurs formés en 2016.