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Être bien au travail

Syndrome de l'objet brillant, ou quand l'amour de la nouveauté vous pousse à procrastiner

Par Hugo Diverres Publié le

Un « syndrome » aussi méconnu que répandu.

Syndrome de l'objet brillant, ou quand l'amour de la nouveauté vous pousse à procrastiner
Telle une pie, êtes-vous attiré par tout ce qui brille ? © DenisNata/stock.adobe.com

Est-ce que vous êtes du genre à toujours vouloir acheter le dernier téléphone à la mode ? A être irrésistiblement attiré par le dernier jeu, la dernière appli, la dernière série… avant de vous en lasser en quelques temps seulement ? Si, en parallèle, vous avez du mal à terminer vos tâches dans votre travail et que vous ne venez jamais à bout de la moindre to-do list, alors peut-être êtes-vous victime du syndrome de l’objet brillant. Explications.

Comment se manifeste le syndrome de l’objet brillant ?

Le syndrome de l’objet brillant, c’est quoi ? C’est l’enfant qui abandonne son jouet préféré du jour au lendemain pour un nouveau jouet rutilant. C’est la pie qui, ramenant un petit tas de brindilles soigneusement collectées pour fabriquer son nid, aperçoit au loin un objet qui brille et lâche tout son attirail pour s’emparer de ce beau bidule intriguant (mais inutile)… En clair, c’est la passion pour la nouveauté. Ou plutôt : l’attraction irrésistible pour le nouveau et l’inédit.

On ne peut pas vraiment parler de trouble psychologique ni même de syndrome au sens médical du terme. Mais vous avez sans doute déjà rencontré des collègues ou des amis dans ce cas, qui semblent voguer de projet en projet dans une frénésie étonnante… jusqu’à ce que vous remarquiez qu’il ou elle ne finit jamais rien de ce qu’il ou elle entreprend. Et c’est bien là tout le problème. A force de foncer vers la dernière nouveauté, on ne va jamais au bout des choses et on ne les achève jamais totalement.

Le phénomène est d’autant plus prégnant dans le monde numérique où les grandes plateformes, des réseaux sociaux aux applis de rencontres, basent leur fonctionnement sur les stimuli permanents et la dopamine que cela engendre. Vite un nouveau match, un nouveau scroll, un nouveau clash, etc.

Venir à bout du syndrome des objets brillants

Résultat : on entre dans une boucle continue de « toujours plus » et on ne fait plus rien. On procrastine. Le risque ? Une insatisfaction permanente et une difficulté à avancer et construire. Par exemple, une relation à long terme, qu’elle soit amoureuse ou amicale. Et dans son travail ? Succomber sans cesse à la nouveauté vous empêche de mener vos projets, d'affiner votre expertise et d'avoir des résultats. Vous pourrez faire illusion un temps, mais pas toute une carrière.

L'inconstance ne paye pas et les grandes choses se construisent sur le temps long... In fine, c'est l'épuisement mental qui vous guette. D'ailleurs, les personnes neuroatypiques ou présentant un TDAH sont plus susceptibles de tomber dans les travers de « l'objet brillant ».

Comment quitter cet état ? Il n'existe malheureusement pas de méthode toute faite. Car on ne parle pas d'une maladie aux symptômes cliniques bien définis et derrière le mot « syndrome » se cache une variété de situations. Prendre conscience que l'on possède ce trait de personnalité est donc déjà un premier pas essentiel. Pour vous aider, voici quelques astuces que vous pouvez tenter d'appliquer dans le cadre de votre travail :

Persévérer

Plus facile à dire qu'à faire, certes. Mais tentez au moins de vous faire violence sur certains projets qui vous tiennent à cœur ou en ce qui concerne les tâches essentielles au bon accomplissement de vos missions.

Diviser les tâches

Justement, comment savoir lesquelles sont essentielles ? Prenez le temps de comprendre ce qu'on attend de vous au global. Par ailleurs, sachez qu'il existe des méthodes dédiées comme, par exemple, la matrice Eisenhower.

Identifier ses blocages

Tentez de comprendre ce qui vous pousse à vous tourner vers les objets brillants : êtes-vous accroc à la dopamine ? Avez-vous peur de vous engager ? Craignez-vous d'échouer ?

Réfléchir 5 fois dans sa tête...

...avant de se lancer dans une nouvelle formation, un nouveau projet ou tout autre coup de folie qui vous ferait perdre de vue ce sur quoi vous travaillez actuellement. Posez vous des questions essentielles comme : est-ce que c'est vraiment utile ou bénéfique pour moi ? En quoi cela va-t-il m'aider ? Est-ce urgent ?

Se récompenser

Si la simple satisfaction du travail accompli ne vous suffit pas, n'hésitez pas à vous offrir des petites récompenses à chaque point d'étape validé. Petit à petit, vous retrouverez le goût d'aller au bout des choses.

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