Métiers en tension, secteurs porteurs...Que vous réserve le marché de l'emploi en 2023 ?

Va-t-on connaître un boom du recrutement cette année ? Quels sont les métiers ou secteurs qui vont offrir le plus d’opportunités ? Comment faire revenir les candidats dans les métiers en tension ? Nicolas Brivois, directeur de la région sud au sein du cabinet Hays nous éclaire sur l’avenir du marché de l’emploi pour cette nouvelle année qui commence.

Le marché de l’emploi, toujours porteur en 2023

« Même s’il y a des interrogations concernant les conséquences de l’inflation sur l’emploi, le marché du recrutement devrait rester tendu dans le bon sens du terme. Le taux de chômage reste bas et quasiment tous les métiers sont en tension, je vois mal comment cette tendance pourrait s’inverser cette année », analyse Nicolas Brivois.

Si le marché de l’emploi aux Etats-Unis, principalement dans le secteur de la tech, connaît quelques ralentissements avec de nombreuses annonces de licenciements, Nicolas Brivois reste confiant : « La France connaît un phénomène démographique très particulier avec un Papy-Boom à venir. Toute une génération née dans les années 50 et 60 part ou va partir à la retraite dans les prochaines années, ça ne peut que porter le marché de l’emploi et libérer des postes, notamment de cadres, dans la plupart des entreprises. »

Notre expert est donc optimiste pour l’année à venir mais reconnaît des points d’incertitude : « Nous connaissons actuellement deux crises majeures en Europe : l’inflation et la guerre en Ukraine. On peut se demander : est-ce que l’augmentation des prix de l’énergie que nous connaissons actuellement va geler des embauches ? L’industrie, le secteur de la chimie lourde et le BTP sont actuellement dans une période d’interrogation. On peut donc espérer que le marché de l’emploi reste porteur, mais il faut rester vigilant. »

Les métiers qui devraient recruter en 2023

Selon notre expert, plusieurs secteurs devraient rester en pénurie de candidats :

• Les métiers de la santé et de l’aide à la personne (infirmiers, aides-soignants, aide à domicile, assistant maternel…)
• Les métiers de l’IT
• Les métiers de la cybersécurité
• Les métiers de l’hôtellerie/restauration
• Les métiers de technicien dans l’industrie

Comment repenser l’attractivité de ces métiers ?

Mais l’enjeu reste de les rendre attractifs. « Pour la majorité des candidats, la priorité va au salaire mais aussi à la flexibilité. Le télétravail est un facteur d’attractivité incontournable pour les entreprises surtout dans les secteurs de l’IT. Les candidats ont envie d’un bon équilibre de vie et sont en demande d’horaires qui leur permettent de concilier leur métier et leur vie personnelle. Ils n’ont jamais été autant en position de force ! » ajoute notre expert. Pour lui, ces derniers ne se sont pas détournés définitivement des métiers en tension, mais ils attendent de meilleures conditions de travail. «Comme le rapport de force a changé, les candidats qui viennent à un entretien ont parfois reçu d’autres offres : ils vont donc poser des questions concernant les avantages, les horaires et évidemment le salaire et faire le meilleur choix pour eux !  »

Pour répondre à ces nouvelles demandes, les entreprises ont tout intérêt à activer plusieurs leviers afin d’inciter les candidats à postuler : « Une réflexion doit être mise en place par rapport à la revalorisation salariale de certains métiers, les entreprises commencent à prendre conscience qu’elles doivent se vendre et vendre leur métier pour attirer les candidats. Elles réfléchissent aussi au processus d’accueil des nouvelles recrues pour les fidéliser à l’entreprise dès le départ. ».

Favoriser les changements de carrière et l'emploi des séniors

« L’apprentissage est aussi un bon moyen de faire connaître et découvrir les métiers, que ce soit dans le cadre d’une formation initiale ou d’une reconversion », reconnaît Nicolas Brivois. « D’ailleurs, la capacité à pouvoir changer de carrière facilement devrait se développer dans les prochaines années, c’est une des clefs pour attirer les candidats vers les secteurs qui recrutent. »

Selon notre expert, un autre levier pourrait être activé et fait directement écho au débat actuel concernant le projet de réforme des retraites : « L’emploi des séniors sera un enjeu majeur des prochaines années et pourrait aussi permettre de répondre aux difficultés de recrutement des entreprises ». Pour l’instant, le gouvernement prévoit la création d’un index sénior calculant le taux d’emploi des plus de 60 ans au sein d’une société. Il devrait être mis en place dès cette année pour les entreprises de plus de 1000 salariés et dès l’an prochain pour celles de plus de 300 salariés. Le but de cette mesure : inciter les entreprise à se saisir du sujet alors qu’en France, le taux d’emploi des 60-64 ans ne dépasse pas 35,5%.

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