Le secteur industriel au creux de la vague

Les derniers chiffres de la production industrielle publiés cette semaine ne sont pas bons. Avec une baisse de 1,4%, la production manufacturière est revenue à son niveau d'il y a quinze ans. Les conséquences sur l'emploi, notamment dans l'automobile, ont été très dures.

Et si les économistes font une analyse divergente de ces données, certains y voient un point bas qui augure de meilleurs résultats dans les mois et années à venir. Nicolas Bouzou de la société d'analyses et de prévisions économiques Asterès estime ainsi que "ces chiffres montrent que l'hémorragie industrielle touche à sa fin, notamment parce que les stocks de produits finis commencent à s'affaiblir sérieusement". Selon cet économiste "la production industrielle devrait prendre le chemin de la stabilisation d'ici la fin du deuxième trimestre". Une reprise annoncée qui se fera cependant sur une tendance "faible".

> Des pistes pour une "croissance durable"

Pour reprendre sa place dans le marché mondial, l'industrie française aura plus que jamais besoin d'être compétitive et d'innover. On le sait depuis longtemps, le domaine des nouvelles énergies et de l'environnement est un axe de développement très important. Que ce soit en termes d'emplois ou de nouveaux marchés, la "croissance verte" apparait comme une porte de sortie de crise la plus logique.

Rien que pour les énergies renouvelables la Commission européenne chiffre à 2,8 millions le nombre de personnes qui seraient employées par le secteur des nouvelles énergies en 2020 si les objectifs du Grenelle de l'environnement sont atteints. Pour le secteur automobile également le défi est de passer à une nouvelle génération de véhicules, moins polluants.

Autre piste d'avenir : les pôles de compétitivité. En 2007 ils employaient déjà plus d'un salarié sur dix de l'industrie et regroupent plus de 6000 entreprises. Les 71 pôles labellisés devraient permettre de renforcer la compétitivité française sur ces marchés d'avenir en fédérant, les entreprises, les centres de recherche et les instituts de formation

> Les marchés du futur

Des "marchés du futur" que le Groupement des fédérations industrielles (le GFI) s'est également engagé à explorer avec la création à la fin du mois de mai 2009 du "Comité Stratégique pour les marchés porteurs". Cette vision à long terme devrait permettre d'anticiper ces nouveaux marchés et de créer des emplois. Pour le GFI cette croissance durable ne passera pas par quatre chemins : "renouveau et dynamisme de la R&D, de l'innovation, de l'investissement sont indispensables pour placer notre pays sur une trajectoire de croissance annuelle plus haute d'au moins 1 point de PIB, qu'au cours des années 2000/2010. Des millions d'emplois plus qualifiés seront ainsi créés et consolidés".

> Innover pour relever de nouveaux défis

Innovation, croissance et emplois, un nouveau paysage industriel se dessine à l'horizon 2020. Mais selon le GFI, de nombreux défis restent à relever pour y parvenir. Le défi du développement durable en prenant en compte l'éco-conception des produits manufacturés, l'eco-production et en trouvant des ressources d'énergies alternatives. Autre défi celui de la mobilité et de la connectivité dans les modes de transport et de suivi des produits. Mais surtout le GFI mise sur les technologies de rupture qui feront passer l'industrie à une nouvelle ère. Le Groupement des fédérations industrielles a identifié plusieurs domaines d'application porteurs : "l'énergie, les nouveaux matériaux, la santé/le bien-être et l'organisation du travail".