Industrie : 260 000 postes d’ingénieurs, chercheurs et techniciens à pourvoir

La France n’a jamais créé autant d’emplois, le taux de chômage vient de chuter par surprise et tous les secteurs semblent bénéficier de cette conjoncture. Seule l’industrie est à la peine, avec la suppression de 10 000 postes l’année dernière. Une situation mitigée qui ne concerne cependant pas tous les métiers du secteur. Selon le dernier rapport de France Stratégie et de la Dares, intitulé « Les métiers en 2022 (Prospective des métiers et des qualifications) », les chercheurs, ingénieurs et cadres techniques de l’industrie devraient bénéficier de 130 000 créations d’emplois à l’horizon 2022, portées par les progrès technologiques, les efforts en matière de recherche & développement (R&D) et la bonne tenue de secteurs à fort contenu technologique comme la pharmacie ou la construction aéronautique.

Estimés eux aussi à 130 000, les départs en retraite viennent compléter les nombreuses opportunités professionnelles pour ces métiers dans le secteur industriel, portant à 260 000 les postes à pourvoir. Un nombre de départs qui devrait être particulièrement élevé parmi les ingénieurs et cadres techniques.

Toutes les industries sont concernées

Qu’il s’agisse d’ingénieurs ou techniciens de production, de maintenance, de méthode, de contrôle qualité, de planification ou encore d’environnement, ces professionnels de l’industrie sont recherchés dans de nombreux secteurs d’activité, aussi bien dans l’industrie que dans les services. Exerçant des métiers hautement qualifiés, ils peuvent compter sur des usines intégrant des méthodes de systèmes de production de plus en plus sophistiqués et faisant le pari d’une fabrication de plus grande qualité en même temps qu’elles portent une large attention aux questions de sécurité et d’environnement.

Une tendance de recrutement encore plus marquée pour les profils R&D (chercheurs, ingénieurs ou cadres), qui bénéficient du développement de nouvelles exigences environnementales et de nouvelles technologies (biotechnologies, nanotechnologies…) qui boostent certaines en industries en particulier : la construction aéronautique, l’industrie pharmaceutique ou encore l’électricité et l’électronique (fabrication de matériel de mesure et de contrôle ou d’appareils d’émission et de transmission, notamment). Selon un des scénarios avancés dans le rapport, 102 000 emplois pourraient être créés d’ici 4 ans.

Les jeunes diplômés : les recruteurs se les arrachent

Du fait de la grande technicité de ces métiers et de l’évolution rapide des compétences demandées, les recruteurs ont tendance à se tourner vers les jeunes diplômés au moment d’agrandir leurs équipes. D’ailleurs, la part de juniors (ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans) est largement supérieures dans ces métiers que dans l’ensemble de la population en emploi. « Cette proportion est aussi largement supérieure à celle observée dans d’autres métiers de cadres pour lesquels l’accès se fait davantage par promotion interne (cadres administratifs, commerciaux, bancaires, etc.) » notent les auteurs du rapport.