Sadio, alternant concepteur e-learning : « Grâce à mes collègues, je sais ce que je vaux aujourd’hui »

On pourrait difficilement trouver un duo tutrice-alternant plus complice qu’Edwige et Sadio. Depuis bientôt deux ans, ce dernier a rejoint le siège parisien du Groupe Pasteur Mutualité en tant qu’alternant concepteur e-learning au sein de l’équipe RH de l’entreprise.

La paire s’est tout de suite entendue, ce qui a facilité l’intégration de l’apprenti. « Je peux le dire maintenant, j’ai tout de suite eu un coup de cœur pour Sadio ! glisse Edwige, responsable formation du Groupe. Dès que je l’ai rencontré, j’ai demandé à ma collègue RH de le recevoir en entretien ! Son intégration a été simple car c’est quelqu’un d’adorable, qui a toujours le sourire. Il a immédiatement été adopté par l’équipe. »

« Ah c’est toi Sadio ! »

Avant de rejoindre Groupe Pasteur Mutualité, l’alternance n’était pas inconnue de Sadio. « Après le bac, j’ai fait des études de GEA (gestion des entreprises et des administrations) puis j’ai switché vers la finance et obtenu une licence professionnelle en tant que chargé de clientèle particulier. J’ai ensuite travaillé pendant deux mois avant de me lancer dans un master banque, comme chargé d’affaires professionnelles en alternance. Après quelques mois, j’ai réalisé que ce n’était pas fait pour moi et j’ai tout arrêté pour me consacrer à ma passion pour le digital », raconte-t-il.

Sadio intègre alors le master Transformation numérique et marketing digital du CFA IGS, en partenariat avec l’Istec. « Lors de mon entretien avec Edwige, j’ai tout de suite su que c’était ce que je voulais faire ! Quand j’ai rejoint Groupe Pasteur Mutualité, en septembre 2022, j’ai été accueilli par toute l’équipe dont l’alternant que je remplaçais. J’ai aussi rencontré les autres apprentis lors d’une matinée qui nous était consacrée. Ce jour-là, je n’ai pas eu l’impression d’être dans une entreprise mais comme sur le campus, à discuter avec des camarades de classe. Au bout de 30 minutes, je me sentais déjà comme un membre à part entière de l’entreprise et de mon équipe ! » se souvient-il.

Au sein du service RH et formation, Sadio bénéficie d’un rôle central qui accélère encore son intégration. « J’ai commencé par travailler sur une formation pour le service Conformité. J’ai rapidement reçu beaucoup de messages internes de collaborateurs qui me demandaient des précisions sur la formation. J’ai appris à connaître de nombreux collègues de cette manière, mis des visages sur des noms. On se croisait souvent à la cafétéria et on me saluait en me disant : « Ah c’est toi Sadio ! ». Aujourd’hui, je connais presque tout le monde au siège », explique-t-il.

« J’apporte ma petite pierre à l’édifice »

Le poste de Sadio mêle, entre autres, des compétences en communication interne et en marketing digital. Côté technique, il a été formé par l’alternant dont il a pris la suite. « C’est de la conception pure et dure. Je travaille sur des logiciels de montage, des outils 3D, d’animation et de motion design pour donner du dynamisme aux formations. Il y a aussi toute une partie gamification des questions. Je fais également de la prise d’audio et de vidéo », continue-t-il.

Un métier qui nécessite des compétences opérationnelles d’une part, mais aussi humaines. « Je participe à des projets très variés et c’est ce que j’apprécie le plus, le fait de ne pas être dans une routine. Je contribue aussi à quelque chose de plus grand en apportant ma petite pierre à l’édifice », continue Sadio. Son projet favori ? « J’ai réalisé une communication sur la Fresque du climat pour laquelle j’ai récolté le témoignage des animateurs. Le but était de donner envie aux collaborateurs de participer et leur expliquer l’importance de ce type d’initiative pour la population et la planète. Ce n’est pas facile de filmer des personnes qui ne sont pas à l’aise devant une caméra. C’était un challenge personnel ! J’étais à la fois « psy », technicien audio et vidéo ! » glisse-t-il.

« Je suis fière de lui ! »

Sur la maîtrise des outils, Edwige ne l’a pas formé elle-même : « C’est lui qui m’en apprend le plus ! En technique, je n’y connais rien. Avec le reste de l’équipe, je l’ai instruit sur le monde de l’entreprise ! Ce qu’on peut y faire, ne pas y faire, sourit-elle. Quand on prodigue des conseils à Sadio, il les applique ! Je suis, par exemple, très pénible sur l’orthographe et, à ce sujet, il a fait d’énormes progrès. Je suis fière de lui ! »

Pour la responsable formation, le rôle de tuteur est essentiel au bon déroulement d’une alternance : « Certains ne prennent pas cela assez au sérieux ! » Dans le Groupe, une alternance ne vise d’ailleurs jamais à remplacer un salarié en CDI. « Si le manager n’est pas prêt à s’investir, à consacrer du temps à un apprenti, on n’ouvre pas d’alternance. A la RH, nous sommes très vigilants sur cet aspect. Ils sont là pour apprendre, même s’ils nous apportent aussi plein de choses ! » appuie Julie, chargée de recrutement et développement RH du Groupe.

Cette année, Groupe Pasteur Mutualité accueillait environ 25 alternants dans tous ses services (communication, marketing, formation, RH, DSI, cybersécurité etc.), à l’exception des métiers de commerciaux terrain. « Au cours de leur cursus, on essaie de les faire changer de service afin d’accélérer leur évolution. Nous les recrutons parfois en CDI mais ce n’est pas systématique, car on n’ouvre pas 25 emplois par an sur ces postes », précise Julie. Pour préparer leur entrée sur le marché du travail, l’équipe RH de l’entreprise investit ainsi du temps d’accompagnement auprès des alternants : « On leur propose des ateliers sur le recrutement et donc la confection de CV, la passation d’entretien, par exemple. L’idée n’est pas de les lâcher dans la nature mais bien de les aider si on ne peut pas leur proposer de poste, en mettant en avant tout ce qu’ils ont appris chez nous pendant un, deux ou trois ans dans leurs futures candidatures », ajoute-t-elle.

« J’ai énormément appris »

Edwige et Julie le confirment, les recruteurs privilégient les profils d’anciens alternants. « C’est la meilleure école ! insiste Edwige. Cela vous prépare vraiment au monde du travail ! Le jour où vous deviendrez salarié, vous aurez déjà quelques années d’expérience professionnelle. » Un point de vue corroboré par Julie : « On préfère recruter un candidat qui a fait de l’alternance qu’un autre qui a un bac+5 mais n’a jamais mis les pieds dans le monde de l’entreprise. »

Dans quelques semaines, ce sera à Sadio de passer la main et de former le nouvel alternant. Pour l’instant, il prépare la soutenance de son mémoire (à laquelle assistera Edwige !) et espère trouver un emploi à la rentrée. De cette expérience, il dit ressortir grandi : « L’alternance nous fait évoluer professionnellement et personnellement. Je ne me reconnais plus ! En deux ans, j’ai énormément appris. Je suis à l’aise avec mes compétences, mon savoir-faire et savoir-être. Grâce à mes collègues, je sais ce que je vaux aujourd’hui, ce dont je suis capable. Je sais désormais ce qui peut me booster sur le marché du travail et comment prouver ma valeur aux yeux des entreprises. Si je ne les avais pas rencontrés, je ne l’aurais pas su et je serais resté le même « petit garçon » qu’il y a deux ans », conclut-il.